«Les événements actuels ont, avec les précédents, une liaison fondée sur le principe évident qu'une chose ne peut pas commencer d'être sans une cause qui la produit. Une intelligence qui, pour un instant donné, connaîtrait toutes les forces dont la nature est animée et la situation respective des êtres qui la composent, embrasserait dans la même formule les mouvements des plus grands corps de l'Univers et ceux du plus léger atome, rien ne serait incertain pour elle et l'avenir, comme le passé, serait présent à ses yeux.»
LAPLACE

Il n'y aurait donc pas de hasard. Comment expliquer alors cette joie qui annonçait au mathématicien et philosophe Descartes qu'il allait gagner au jeu ? Descartes vivait au XVIIe siècle. Sa pensée, encore imprégnée du christianisme, était à la charnière du Moyen Âge et des temps modernes. Elle gardait sa part à l'inconnaissable. Laplace, savant du XVIIIe et du début du XIXe, appartenait à l'âge où la science, grisée d'elle-même, prétendait tout expliquer. D'ailleurs, pourquoi l'allégresse de Descartes, dans la science, ne serait-elle pas la récompense de son obéissance aux lois ? L'esclave obéit en grognant. L'homme libre exulte. Il retrouve sa liberté en acceptant les règles.
Paul Guth (La chance, p.75, Hachette (Coll. Notes et maximes), 1963 )

Les soupirs sont comme les éclairs : ils annoncent la pluie.
Carlo Goldoni (Arlequin valet de deux maîtres, trad. Michel Arnaud, p.86, Éd. L'Arche)

Quand les autos penseront, les Rolls Royce seront plus angoissées que les taxis.
Jacques Sternberg (citée par J.Sternberg dans Toi ma nuit, p.54, Folio n° 1251)

[...] La haine elle-même, en consultant l'honneur,
Muette et sans espoir reste au fond d'un grand coeur.
Louis-Grégoire Le Hoc (Pyrrhus, acte 2, sc. 4 (Néoclès), 1807)

L'homme qui tombe, rien ne lui permet de sentir qu'il touche le fond. Il tombe et il ne cesse pas de tomber. C'est ce qui arrive aux hommes qui, à un moment ou à un autre durant leur vie, étaient à la recherche de quelque chose que leur environnement ne pouvait leur procurer. Du moins voilà ce qu'ils pensaient. Alors ils ont abandonné leurs recherches. Avant même d'avoir vraiment commencé.
Jerome David Salinger (L'attrape-coeurs, trad. Annie Saumont, p.226, Livre de Poche n°2108)

Voir Au fil de mes lectures.