Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 16 août 2014

Beau/Beauté

Beau

Le beau qui n'est que beau, n'est beau qu'à demi.
Fénelon

Note du transcripteur :
Projet de poétique.

Voici la citation dans sont environnement :
« Le bel esprit a le malheur d'affaiblir les grandes passions qu'il prétend orner. C'est peu, selon Horace, qu'un poème soit beau et brillant; il faut qu'il soit touchant, aimable, et par conséquent simple, naturel et passionné.
Non satis est pulchra esse poemata : dulcia sunto,
Et quocunque volent animum auditoris agunto.

Le beau qui n'est que beau, c'est-à-dire brillant, n'est beau qu'à demi; il faut qu'il exprime les passions pour les inspirer ; il faut qu'il s'empare du coeur, pour le tourner vers le but légitime d'un poème. »
Le beau, c'est le bon sens qui parle bon français.
Veuillot

Note du transcripteur :
Dans le poème «Rime Riche.»
L'aspiration vive et pure vers le beau amène toujours à sa suite la beauté morale.
Schiller

Note du transcripteur :
Dans une lettre adressée à Goethe en 1798 :

«Il est vraiment digne de remarque que l'insensibilité, au sujet des choses de l'art, se montre toujours en compagnie de l'inertie morale, et que l'aspiration vive et pure vers le beau idéal, même jointe à une indulgence souveraine pour tous les penchants naturels, amène toujours à sa suite l'austérité morale.»
On éprouve le besoin d'avoir la conscience pure pour s'approcher du beau.
Alfred Tonnelé

Note du transcripteur :
Fragments sur l'art la philosophie, 1860

La citation dans son environnement :
«Plus la beauté entrevue est grande, plus elle laisse l'âme inassouvie, et pleine d'une image insaisissable. Quand on ne sépare pas l'idée du beau de celle de Dieu, et sa jouissance des besoins éternels de l'âme, le beau porte au bien, élève et purifie par l'amour. On éprouve le besoin d'avoir la conscience pure pour s'approcher du beau, de garder sa conscience pure après l'avoir contemplé; autrement la jouissance en est altérée, il n'y a plus harmonie en nous. L'admiration n'est plus un sentiment auquel l'âme puisse se livrer tout entière: elle se sent trop différente et trop indigne de son objet.»
Rien n'est beau que le vrai, dit un vers respecté;
Et moi je lui réponds, sans crainte d'un blasphème:
Rien n'est vrai que le beau, rien n'est vrai sans beauté.
De Musset

Note du transcripteur :
Poésie (Après une lecture)
Belle tête, dit-il, mais de cervelle point.
La Fontaine, Le Renard et le Buste

Beauté

La difformité du corps n'enlaidit point une belle âme, mais la beauté de l'âme se réfléchit sur le corps.
Sénèque

Note du transcripteur :
Dans les «Lettres à Lucilius.»
La beauté sans grâce est un hameçon sans appât.
Ninon de Lenclos

Note du transcripteur :
Une maxime de Ninon de Lenclos.
Par ailleurs, dans la préface de son livre «L'Ecole des moeurs» (1837), Jean-Baptiste Blanchard a écrit : La vertu sans attrait est un hameçon sans appât.
Il y a des beautés insupportables; ce sont celles qu'aucune intelligence, qu'aucun sentiment n'éclaire.
Mme Swetchine

Note du transcripteur :
Non pas Mme Swetchine, mais P.-J Stahl dans Les opinions de mon ami Jacques sur les Femmes d'esprit et sur l'esprit des Femmes (1855)
«Il y a des beautés insupportables quoique incontestables et qui, loin de vous attirer, vous feraient fuir au bout du monde. Ce sont celles qu'aucune intelligence, qu'aucun sentiment, qu'aucune passion n'éclaire et n'éclairera jamais.»
La vérité s'arrête à l'intelligence; la beauté pénètre jusqu'au coeur.
Lacordaire

Note du transcripteur :
Dans l'une des Conférences de Toulouse (1854) :

«La vérité s'arrête à l'intelligence; la beauté pénètre jusqu'au cœur; elle est, dans tous les êtres doués de connaissance et de sentiment, le premier mobile qui leur donne l'impulsion. Tandis que la vérité nous arrête au dedans de nous à la considérer, la beauté nous emporte hors de nous-mêmes vers l'être où elle resplendit. Elle est, en un mot, et quel mot! le principe de l'amour. »
Un beau visage est le plus beau de tous les spectacles.
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères.
La beauté du visage est un frêle ornement,
Une fleur passagère, un éclat d'un moment,
Et qui n'est attaché qu'à la simple épiderme;
Mais celle de l'esprit est inhérente et fermer.
Molière, Les Femmes savantes

Note du transcripteur :
Acte 3, sc. 6 (Philaminte)
Ô beauté, partage funeste;
À tous les autres préféré,
Vous êtes du courroux céleste
Le gage le plus assuré.
Jean-Baptiste Rousseau

Note du transcripteur :
Cantate XV (Calisto)
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

vendredi 15 août 2014

Badeauderie/Bavardage

Badauderie

Le peuple écoute avidement, les yeux élevés et la bouche ouverte, croit que cela lui plaît, et, à mesure qu'il y comprend moins, admire davantage.
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères.
Blanchard a éliminé ce thème et cette citation des éditions subséquentes.

Bavardage

Je sais même sur ce fait
Bon nombre d'hommes qui sont femmes.
La Fontaine, Les Femmes et le Secret

Note du transcripteur :
Supprimé des éditions subséquentes.
Le début de la fable est ainsi :
«Rien ne pèse tant qu'un secret ;
Le porter loin est difficile aux Dames :
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d'hommes qui sont femmes.»
Chez beaucoup, la langue va plus vite que la pensée.

Note du transcripteur :
Parole d'Isocrate. Parfois, on traduit par : [...] court avant la pensée.
La citation a été supprimée des éditions subséquentes.
Qui parle sème, qui écoute recueille.
Isocrate

Note du transcripteur :
Non pas Isocrate, mais bien PLUTARQUE dans «Les oeuvres morales».
La citation a été supprimée des éditions subséquentes.
Brebis qui bêle perd un morceau.

Note du transcripteur :
Proverbe supprimé des éditions subséquentes.
Les tonneaux vides sont ceux qui font le plus de bruit.

Note du transcripteur :
Proverbe supprimé des éditions subséquentes.
Femme bavarde et pie vont bien de compagnie.

Note du transcripteur :
Citation supprimée des éditions subséquentes.
Grand diseur, petit faiseur.

Note du transcripteur :
Proverbe supprimée des éditions subséquentes.
À mauvaise langue, bons ciseaux.

Note du transcripteur :
Proverbe supprimé des éditions subséquentes.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

jeudi 14 août 2014

Avenir/Avocat

Avenir

L'avenir! l'avenir ! l'avenir est à moi!
Hugo, Les Chants du Crépuscule
L'avenir n'est à personne!
Sire ! l'avenir est à Dieu!
Hugo

Note du transcripteur :
Les Chants du crépuscule.
L'avenir, fantôme aux mains vides,
Qui promet tout et n'a rien.
Hugo, Les Voix Intérieures

Avocat

Pour moi, je vais vite consulter un avocat et aviser des biais que j'ai à prendre.
Molière, Les Fourberies de Scapin

Note du transcripteur :
Acte 2, sc. 1 (Argante)

Un commentateur note : Aviser des biais que j'ai à prendre, Diviser, quand il signifie prévoir, est un verbe réfléchi : On ne s'avise jamais de tout. Il fallait donc dire ici «Et m'aviser des biais que j'ai à prendre.»
Comment y aurait-il de procès au monde si jamais une mauvaise cause ne trouvait d'avocat pour la défendre?
Diderot

Note du transcripteur :
Étienne de Jouy attribue cette phrase à Diderot dans «L'Hermite de la Guiane» (1818), mais sans en donner l'origine. Je n'ai pas trouvé la référence exacte dans l'oeuvre de Diderot.
Avocat incommode,
Que ne lui laissiez-vous finir sa période?
Racine, Les Plaideurs

Note du transcripteur :
La citation exacte est :

Avocat incommode,
Que ne lui laissez-vous finir sa période?
(Acte 3, sc. 3 - Dandin)
Des sottises d'autrui nous vivons au palais.
Boileau

Note du transcripteur :
Épître II.
Il est des gens qui ayant des bras et pas de tête embrassent une profession qui demande de la tête et pas de bras.

Note du transcripteur :
Citation retirée des éditions subséquentes. Serait-ce une réflexion de Blanchard ?
Les bêtes ne sont pas si bêtes qu'on le croit : elles n'ont ni avocats ni médecins.

Note du transcripteur :
J'ai trouvé deux attributions possibles : L. Docquier et Rosny. Mes recherches ne m'ont pas encore permis de trouver la source exacte de cette phrase.
Un avocat est un homme qui prend les intérêts de la veuve et le capital de l'orphelin.
(Humoriste.)

Note du transcripteur :
On trouve cette citation dans «L'esprit de tout le monde» de P.-J Martin (1859). Ce dernier l'attribut à un certain «maître D*...»
Les sots et les entêtés font la fortune des avoués.

Note du transcripteur :
Selon «Quelque six mille proverbes et aphorismes usuels» (1856), il s'agit d'un proverbe italien.

Notez que Blanchard l'a supprimé des éditions subséquentes.
Bon avocat, mauvais voisin.

Note du transcripteur :
Proverbe disparu des éditions subséquentes.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

mercredi 13 août 2014

Avare

Avare

Donner est un mot pour qui il a tant d'aversion qu'il ne dit jamais, je vous donne, mais, je vous prête le bonjour.
Moliere, L'Avare

Note du transcripteur :
Acte 2, sc.5 (La Flèche)
L'avare a l'amour physique du métal.
Ernest Hello

Note du transcripteur :
L'homme, Paris, 1872.
Est-ce à votre cocher, monsieur, ou bien à votre cuisinier, que vous voulez parler? car je suis l'un et l'autre.
Molière, L'Avare

Note du transcripteur :
Acte 3, sc. 5 (Maître Jacques)
Il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé pour être avare.
La Bruyère, Les Caractères
L'avare rarement finit ses jours sans pleurs;
Il a le moins de part au trésor qu'il enserre,
Thésaurisant pour les voleurs,
Pour ses parents, ou pour la terre.
La Fontaine, Le Trésor et les deux Hommes
Un jeune fat passe encore ; mais, ma foi,
Un jeune avare est un monstre pour moi.
Voltaire, L'Enfant prodigue

Note du transcripteur :
Acte 1, sc. 4 (Marthe)
On n'a pas fait fortune quand on ne sait pas en jouir.
Jouve

Note du transcripteur :
La citation n'est pas de Jouve, mais bien de Vauvenargues. De plus, elle s'énonce correctement ainsi : «Il est faux qu'on ait fait fortune lorsqu'on ne sait pas en jouir.»
Sire Harpagon, confondu par le prône
De son pasteur, dit « Je veux m'amender;
Rien n'est si beau, si divin que l'aumône,
Et de ce pas je vais... la demander. »
La Condamine

Note du transcripteur :
L'Avare converti.
Un pince-maille avait tant amassé
Qu'il ne savait où loger sa finance.
La Fontaine

Note du transcripteur :
L'enfouisseur et son compère.

Dans toutes les éditions, Blanchard écrit pince-mailles !
Il y a des gens qui n'ont de leur fortune que la crainte de la perdre.
Rivard

Note du transcripteur :
Non par Rivard, mais bien RIVAROL. Voir «Pensées inédites», Paris, 1836.
L'avare est de tous les pécheurs celui qui se donne le plus de mal pour se damner.

Note du transcripteur :
On trouve cette phrase sous la plume d'un certain P.P.C dans «La Vie parisienne», 3 avril 1879.
Il y a des gens qui ne donnent jamais leur coeur. Ils le prêtent et encore avec usure.

Note du transcripteur :
La citation exacte est :
«Il y a des gens qui ne donnent jamais leur coeur, ils le prêtent et encore à usure.»
et provient des «Pensées» de Mme Swetchine.
À père avare, enfant prodigue.

Note du transcripteur :
Sans doute un proverbe.
Avare qui plaide est sûr de perdre.

Note du transcripteur :
Répertorié par Antoine Jean Victor Le Roux de Lincy dans «Le livre des proverbes français» (1859).
Le coût fait perdre le goût.

Note du transcripteur :
Proverbe.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

mardi 12 août 2014

Autorité

Autorité

Une grande tête à la tête des têtes.
J. de Maistre

Note du transcripteur :
Lettre à M. le Vicomte de Bonald, mai 1816.

«Il faut avouer aussi que, du côté des apôtres, le zèle a été parfois un peu précipité; il amanqué dans cette occasion à la cause de la vérité, ce qui manque si souvent, une grande tête à la tête des têtes.»
Si vous voulez acquérir de l'autorité, parlez peu.
Abbé J. Toulemonde

Note du transcripteur :
Dans l'article : L'art d'excercer l'autorité, de la «Revue de Philosophie», XXII, 1913.

Si vous voulez acquérir de l'autorité, parlez peu. Ce sont vos actes qui vous feront connaître bien plus que vos affirmations. Contentez-vous d'énoncer vos ordres d'un ton net mais tran- quille, sans jamais les répéter, en homme parfaitement sûr d'être obéi. Entrer en discussion avec un élève, c'est amoin- drir son prestige. L'enfant, en effet, n'est pas capable de com- prendre les raisons profondes, il trouve toujours de bons motifs de ne pas obéir. Les arguments qu'on lui alléguera ne seront d'ordinaire que des prétextes; le motif réel, il est sou- vent impossible de le lui exposer.
On ne gouverne les hommes, même austèrement, qu'avec infiniment de douceur et de conciliation.
Lacordaire

Note du transcripteur :
Lettre au P. Besson, 4 mars 1843.
Abuser de son autorité sur ceux qui sont au-dessous de nous est aussi lâche que de flatter ceux qui sont au-dessus.
Général de Sonis

Note du transcripteur :
Phrases rapportée par Mgr. Baunard dans «Le Général de Sonis d'après ses papiers et sa correspondence», 1890.
L'État, c'est moi.
Louis XIV

Note du transcripteur :
Dans WIKIPÉDIA :

« L'État, c'est moi » est une formule attribuée à Louis XIV et qu'il aurait prononcée le 13 avril 1655 devant les parlementaires parisiens. Elle est censée rappeler la primauté de l'autorité royale dans un contexte de défiance avec le Parlement, qui conteste des édits pris en lit de justice le 20 mars 1655. Néanmoins, des historiens contestent que cette phrase, qui n'apparaît pas dans les registres du parlement, ait réellement été prononcée par Louis XIV.
L'aimable siècle où l'homme dit à l'homme:
Soyons frère - ou je t'assomme.
Lebrun

Note du transcripteur :
L'épigramme 23 qu'on trouve dans Oeuvres de Ponce Denis (Écouchard) Lebrun (1811) est exactement :
«Bon Dieu ! l'aimable Siècle où l'Homme dit à l'Homme:
Soyons Frère... ou je t'assomme!»
On ne peut régner sur les hommes quand on ne règne pas sur les coeurs.
Lacordaire

Note du transcripteur :
Vie de Saint Dominique, 1860.
Voici la phrase exacte dans son contexte :

«[...] il avait rencontré, pour son malheur, cette force honorable qui est dans l'humanité, et qui fait qu'on ne peut pas régner sur les hommes quand on ne règne pas sur leurs coeurs.»


À rapprocher de Massillon (Sermon sur les écueils de la piété des grands) :
«Soyez, Sire, comme eux, le défenseur de la gloire de Dieu, et il ne permettra pas que la vôtre s'efface jamais de la mémoire des hommes. Justifiez, en vous proposant ces grands modèles, que la piété ne déshonore point les rois; que les passions toutes seules avilissent le trône et dégradent le souverain; qu'on n'est pas digne de régner quand on ne règne pas sur soi-même; et que pour être dans les âges suivants aussi grand qu'eux aux yeux des hommes, il faut avoir été comme eux fidèle à Dieu.»
Plus l'autorité est usurpée, moins on la quitte aisément.
Lacordaire

Note du transcripteur :
Dans une lettre à Mme Swetchine du 7 septembre 1850.
Jusqu'ici, on n'a pas trouvé moyen de faire voguer un navire à pleines voiles, par les mers les plus dangereuses, sans pilote ni commandement.
Renan

Note du transcripteur :
Réponse au discours de M. Cherbuliez, prononcé dans la séance du 25 mai 1882 de l'Académie Française.

Citation retirée des éditions subséquentes.
Ne laissez aucun de vos fils vous arracher des mains le sceptre de l'autorité, il s'en servirait pour vous frapper au coeur.
Mgr Rosier

Note du transcripteur :
D'après «Le catéchisme de l'éducation» (1919), cette citation serait tirée de «L'art d'être maman» de Mgr. Rosier. Je n'ai pas vérifier l'exactitude de cette assertion.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

lundi 11 août 2014

Auteur/Automne

Auteur

Le défaut des auteurs, dans leurs productions,
C'est d'en tyranniser les conversations,
D'être au palais, aux cours, aux ruelles, aux tables,
De leurs vers fatigants lecteurs infatigables.
Molière, Les Femmes savantes

Note du transcripteur :
Acte 3, sc. 3 (Vadius)

Automne

De la dépouille de nos bois
L'automne avait jonché la terre
Le bocage était sans mystère,
Le rossignol était sans voix.
Millevoye

Note du transcripteur :
La Chute des feuilles.
Quand vous verrez tomber, tomber les feuilles mortes.
Si vous m'avez aimé, vous prierez Dieu pour moi.
Adolphe Porte
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

dimanche 10 août 2014

Aumône

Aumône

L'Aumône se tient à la porte de l'enfer et ne permet pas que celui qui la fait y descende.
Saint Augustin

Note du transcripteur :
En latin :
Ante fores gehennae stat misericordia, et neminem permittit in carcerem mitti
Homil. XXXIX inter 50).
Qui donne aux pauvres prête à Dieu.
Hugo

Note du transcripteur :
Tiré de «Les voix intérieures»

Heureux ceux que mon zèle enflamme!
Qui donne aux pauvres prête à Dieu.
Le bien qu'on fait parfume l'âme;
On s'en souvient toujours un peu!

Joindre les mains, c'est bien, mais les ouvrir, c'est mieux.
Louis Ratisbonne

Note du transcripteur :
Dans la dernière strophe de «La prière et l'aumône» :
Car il ne suffit pas de prier dans un livre:
II faut, pour plaire au ciel, aimer les malheureux
Et leur donner l'argent quand on n'a pas de cuivre
Joindre les mains, c'est bien; mais les ouvrir, c'est mieux.

J'ai faim, vous qui passez, daignez me secourir.
Pierre-Alexandre Guiraud, Le Petit Savoyard

Note du transcripteur :
Écrit en 1824.
Le devoir n'est pas de donner, mais de faire du bien en donnant.
Maurice Deslande

Note du transcripteur :
Citation non vérifiée.
Quand tu donnes, donne avec joie et en souriant.
Joubert
Donnez riches ! L'aumône est soeur de la prière.
Hugo, Les Feuilles d'Automne
Rien ne rafraîchit le sang comme de secourir les malheureux.
Voltaire

Note du transcripteur :
Dans une lettre de 1767 à M. le comte de Boisgelin.

Blanchard a supprimé cette citation des éditions subséquentes.
Donnez ! Il vient un jour où la terre nous laisse.
Vos aumônes là-haut vous font une richesse.
Hugo

Note du transcripteur :
Les feuilles d'automne.
Donnez ! afin qu'un jour à votre heure dernière,
Contre tous vos péchés vous ayez la prière
D'un mendiant puissant au ciel!
Hugo

Note du transcripteur :
Les feuilles d'automne.
Les riches ne peuvent se sauver que par les pauvres.
Bossuet

Note du transcripteur :
Je n'ai pas retrouvé cette phrase dans Bossuet. Cependant, dans «Homélies sur les paraboles de N. S. J.-C. prêchées au Vatican» (1866), on lit :
« C’est pourquoi, dit S. Augustin, les riches et les grands, à raison même de leur opulence et de leur grandeur, ne peuvent se sauver que par l’exercice de la charité.»
Il y a du plaisir à rencontrer les yeux de celui à qui l'on vient de donner.
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères.
Tu vois un pauvre nu et tu l'habilles; mais si tu le lui reproches, c'est comme si tu le déshabillais.
Philémon

Note du transcripteur :
Je soupçonne Étienne Blanchard d'avoir copié cette citation de la revue française : «Le magasin pittoresque» de 1878.
L'origine et l'auteur doit être confirmé.
Le pain et le vin que vous tenez enfermés, sont à celui qui a faim ; l'habit dont vous n'usez pas est à celui qui est nu.
S. Basile

Note du transcripteur :
Citation non vérifiée.
Dieu a mis le nécessaire du pauvre dans les mains du riche, mais il n'y peut rester sans une sorte d'injustice qui blesse la loi de la Providence.
D'Aguesseau

Note du transcripteur :
Dans «Institution au droit public.»
«On a eu raison de dire il y a longtemps, que Dieu a mis le nécessaire du pauvre entre les mains du riche. Mais il n'y est que pour en sortir: il ne peut'y rester sans une espèce d'injustice, qui blesse non seulement la loi de la Providence ; mais la nature même de mon être , qui le porte à se répandre au-dehors, et qui m'inspire de former une communication réciproque entre moi et les autres hommes, par les biens que je verse sur ceux qui en sont privés, et par ceux que je reçois d'eux à mon tour.»

Blanchard a retiré cette citation des éditions subséquentes.
Entre le pauvre sans pain et le riche sans coeur, le plus misérable n'est pas celui qui n'a point de fortune, c'est celui qui se rend indigne d'en avoir.
Père Caussette

Note du transcripteur :
Jean-Baptiste Caussette, Mélanges oratoires, 1876.

Citation retirée de éditions subséquentes.
L'aumône est un commerce avantageux dans lequel on achète à bon marché et l'on vend très cher.
S. Jean Chrysostome

Note du transcripteur :
Cité dans «La bibliothèque des prédicateurs.» (1733)
C'est le pauvre qui tend la main, mais c'est Dieu même qui reçoit.
S. Jean Chrysostome

Note du transcripteur :
Cité dans «Recueil de prières, de méditations et de lectures tirées des oeuvres des Saints Pères» (1872)
Donner, c'est diminuer son bien, mais grandir son âme.

Note du transcripteur :
Citation anonyme peut-être d'Étienne Blanchard.
La meilleure part de notre bonheur ici-bas est faite de celui que nous donnons aux autres.

Note du transcripteur :
Citation anonyme retirée des éditions subséquentes.
Soyez aussi généreux de votre argent que de vos sympathies.

Note du transcripteur :
Citation anonyme qu'on doit sans doute attribuée à Étienne Blanchard.
Le coeur doit faire la charité quand la main ne le peut pas.

Note du transcripteur :
Un commentaire P. Quesnel dans «Le Nouveau Testament, en français avec des reflexions morales sur chaque verset.» (1702).

Cette citation a été retirée des éditions subséquentes.
L'aumône n'est pas un don, c'est un prêt à gros intérêt.

Note du transcripteur :
«L'aumône n'est pas un don, nous dit-il encore, ce n'est pas un don qui nous dépouille de nos biens, c'est nn prêt que nous faisons à Dieu dans la personne du pauvre; c'est un prêt que Dieu rendra, et même avec usure.» Prov.19.17 touve-t-on dans «Traité sur l'aumône» (1841).

Citation supprimée des éditions subséquentes.
Que votre coeur ajoute toujours quelque chose à l'aumône de vos mains!

Note du transcripteur :
Citation anonyme supprimée des éditions subséquentes.
Donner, c'est un plaisir qui ne s'use jamais.

Note du transcripteur :
Massillon dans «La bienfaisance» :
La joie de faire du bien est tout autrement douce et touchante que la joie de le recevoir. Revenez-y encore, c'est un plaisir qui ne s'use point.»

Citation cependant supprimée des éditions subséquentes.
Morceau de pain reproché s'arrête dans le gosier.

Note du transcripteur :
Il s'agit sans doute d'un proverbe.
Qui de sien donne, Dieu lui redonne.

Note du transcripteur :
«Proverbes rimés recueillis par de Comte de Neufchâteau.» Source : Dictionnaire de la sagesse populaire (1855).
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

samedi 9 août 2014

Attention/Audace

Attention

La culture de l'attention est le secret de l'entraînement intellectuel.
Jean-Marie Goyau

Note du transcripteur :
Education et hérédité, 1890. Voici l'environnement de la citation :

«La culture de l'attention est le secret de tout « l'entraînement intellectuel ». L'attention produit le groupement plus ou moins systématique des représentations et des idées, de manière à ce qu'aucune ne reste isolée en nous, à ce que chacune attire et éveille plutôt les images ou les idées qui offrent avec elle une certaine similitude, une analogie logique ou esthétique. L'inattention, au contraire, consiste dans l'avortement de chaque représentation, qui passe et meurt en nous sans avoir donné lieu à aucun groupement durable. L'attention est donc autant une question de méthode que de puissance naturelle pour l'intelligence. Prendre l'habitude de l'attention, c'est prendre simplement l'habitude de ne pas laisser avorter d'état de conscience important sans l'avoir relié à d'autres, sans en avoir fait une sorte de système psychique1.
L'attention est l'ordre et l'honnêteté de la pensée. Il s'agit de ne pas laisser se briser la trame de nos idées, de faire comme le tisserand qui rattache tout fil cassé. Il y a des esprits où les fils se cassent sans cesse, c'est vrai, mais on peut presque toujours les renouer avec un peu d'effort. C'est une question de volonté, et l'attention apparaît ainsi comme une moralité élémentaire, la moralité même de l'intelligence, l'art de la conduite dans le for intérieur.»
L'attention est d'étroite embouchure. Il faut y verser ce qu'on dit avec précaution, et, pour ainsi dire, goutte à goutte.
J. Joubert
Habituez-vous à être attentifs et à réfléchir sur toutes choses. Un esprit attentif a plus de puissance que vingt esprits distraits.

Note du transcripteur :
Le Foyer Domestique, Vol.3, 1878, dans une rubrique «maximes et pensées». La citation est laissée sans nom d'auteur.
L'attention est la force de l'esprit.
Bossuet

Note du transcripteur :
Je n'ai pas retrouvé la citation dans Bossuet. Cependant, on l'attribue presque toujours à V. Malebranche à cause du chapitre V de son Traité de Moral. Il débute ainsi : « CHAPITRE CINQUIÈME. De la force de l'esprit. Nos désirs sont les causes occasionnelles de nos connaissances. Il est difficile de contempler les idées abstraites, et la force de l'esprit consiste dans l'habitude qu'on a prise de supporter le travail de l'attention. Moyens pour acquérir cette force d'esprit. Il faut faire taire ses sens, son imagination et ses passions, régler ses études, ne méditer que sur des idées claires.»
L'attention, c'est le burin de la mémoire.

Note du transcripteur :
Cette citation est de Pierre-Marc-Gaston duc de Lévis. Elle se trouve dans le premier volume de ses «Maximes et essais sur différents sujets de morale et de politique», 1811.

Audace

Le trop de confiance attire le danger.
Corneille

Note du transcripteur :
Le Cid, acte 2, sc. 6 (Don Fernand)
Qui risque tout perd tout.

Note du transcripteur :
C'est un proverbe.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

vendredi 8 août 2014

Athée

cul-de-lampe

Athée

De toutes les misères humaines, la plus grande est celle de l'homme sans Dieu.
Père Henri Didon

Note du transcripteur :
Jésus-Christ, vol. 1, 1891.
Un peuple athée serait un peuple de brigands.
Voltaire

Note du transcripteur :
Voltaire n'a jamais dit cette phrase. En fait, c'est dans son livre «Voltaire, apologiste de la Religion Chrétienne» (1838) que M. Mérault écrit cette phrase en interprétant celle-ci de Voltaire : «Messieurs, gardez-vous de l'athée qui se conduit comme il se raisonne.»
Même cette dernière phrase qui, selon Mérault, se trouve dans les Oeuvres complètes de Volaire, t.62, édition de Kehl, p.375, est incorrecte. En effet, voici le texte EXACTE qu'on trouve dans les «Honnêtetés Littéraires» de Voltaire :

« Quel est l'homme qui n'aimerait pas mieux avoir affaire à un Marc-Aurèle ou à un Épictéte qu'à un abbé Sabatier? Nous savons, et nous l'avons souvent avoué, qu'il est des athées par principes, dont l'esprit n'a point corrompu le coeur.

On a vu souvent des athées
Vertueux malgré leurs erreurs:
Leurs opinions infectées
N'avaient point infecté leurs moeurs.
Spinosa fut doux, simple, aimable;
Le dieu que son esprit coupable
Avait follement combattu,
Prenant pitié de sa faiblesse,
Lui laissa l'humaine sagesse,
Et les ombres de la vertu.


Nous dirons à tous ces athées argumentants, qui n'admettent aucun frein, et qui cependant se sont fait celui de l'honneur, qui raisonnent mal, et qui se gouvernent bien : Messieurs, gardez-vous de l'abbé Sabatier, qui se conduit comme il raisonne. Aussi ne le voient-ils point; il est également en horreur aux dévots et aux philosophes.
»

Blanchard a d'ailleurs supprimé le nom de Voltaire des éditions subséquentes, mais a tout de même conservé la citation.
La morale d'un athée prépare les moeurs d'un gueux.
J.-J Rousseau

Note du transcripteur :
Le plus près qu'on peut trouver se trouve dans le chapitre 4 de son Émile :
« L'oubli de toute religion conduit à l'oubli des devoirs de l'homme. Ce progrès était déjà plus d'à moitié fait dans le coeur du libertin. Ce n'était pas pourtant un enfant mal né; mais l'incrédulité, la misère, étouffant peu à peu le naturel, l'entraînaient rapidement à sa perte, et ne lui préparaient que les moeurs d'un gueux et la morale d'un athée.»

Blanchard a conservé la citation, mais a supprimé le nom de Rousseau dans les éditions subséquentes.
Les athées ne sauraient être que des fous ou des fripons.
Cuvier

Note du transcripteur :
C'est apparemment tiré d'une «Séance de l'Académie, 15 Messidor, an VIII.» Je n'ai pu vérifier la chose.
Je n'ai jamais été un athée, je n'ai jamais nié l'existence de Dieu. L'impossibilité de concevoir que ce grand et étonnant univers a pu naître par hasard, me paraît le principal argument pour établir l'existence de Dieu.
Darwin

Note du transcripteur :
Voici ce qu'on trouve dans une lettre de Darwin adressée à John Fordyce datée du 7 mai 1879 :

It seems to me absurd to doubt that a man may be an ardent Theist & an evolutionist.— You are right about Kingsley. Asa Gray, the eminent botanist, is another case in point— What my own views may be is a question of no consequence to any one except myself.— But as you ask, I may state that my judgment often fluctuates. Moreover whether a man deserves to be called a theist depends on the definition of the term: which is much too large a subject for a note. In my most extreme fluctuations I have never been an atheist in the sense of denying the existence of a God.— I think that generally (& more and more so as I grow older) but not always, that an agnostic would be the most correct description of my state of mind.
Les esprits forts savent-ils qu'on les appelle ainsi par ironie?
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères.

Le paragraphe complet : « Les esprits forts savent-ils qu’on les appelle ainsi par ironie ? Quelle plus grande faiblesse que d’être incertains quel est le principe de son être, de sa vie, de ses sens, de ses connaissances, et quelle en doit être la fin ? Quel découragement plus grand que de douter si son âme n’est point matière comme la pierre et le reptile, et si elle n’est point corruptible comme ces viles créatures ? N’y a-t-il pas plus de force et de grandeur à recevoir dans notre esprit l’idée d’un être supérieur à tous les êtres, qui les a tous faits, et à qui tous se doivent rapporter ; d’un être souverainement parfait, qui est pur, qui n’a point commencé et qui ne peut finir, dont notre âme est l’image, et si j’ose dire, une portion, comme esprit et comme immortelle ? »
... esprits forts jusqu'à l'article de la mort exclusivement.
Louise Veuillot

Note du transcripteur :
Ça et là, 1874.
L'athéisme, s'il est conséquent, peut et doit croire à un prodige de chaque minute.
Joubert

Note du transcripteur :
Je n'ai par retrouvé cette citation (dans laquelle, parfois, on «DE» chaque minute est remplacé par «À» chaque minute) dans l'oeuvre de Joubert.
L'impossibilité où je suis, de prouver que Dieu n'est pas, me découvre son existence.
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères.
Nemo Deum negat, nisi cui expedit Deum non esse.
S. Augustin

Note du transcripteur :
Traduction : Personne ne nie Dieu que celui à qui il serait utile et avantageux qu'il n'y en eût point
Si nous en croyons Diodore de Sicile, Protagoras qui vivait 500 ans avant J.-C., ayant osé mettre en doute l'existence de Dieu, fut chassé du territoire d'Athènes par une sentence des magistrats, ses livres brûlés, et plus tard, sa tête mise à prix.
Là où l'empire de l'homme a remplacé l'empire de Dieu jetez un drap mortuaire et écrivez : C'est ici la ruine!
P. Captier

Note du transcripteur :
«Quelques pensées sur l'éducation nationale» par François Eugène Captier (1865).
La citation exacte : « Là où l'empire de l'homme a remplacé l'empire de Dieu, jetez un drap mortuaire, et écrivez : C'est ici le bas empire, c'est la ruine!»

Captier était prêtre du Tiers Ordre Enseignant de St-Dominique
Si le monde était gouverné par des athées, il vaudrait tout autant être sous l'empire des êtres infernaux qu'on nous peint comme s'acharnant sans cesse sur leur proie.
Voltaire

Note du transcripteur :
Blanchard a sans doute copié cette citation de La Tribune sacrée: écho du monde catholique (1846) qui l'attribue à Voltaire. Cependant, il l'a complètement supprimée des éditions subséquentes. Mes recherches m'ont amené à la toute fin de la première homélie de Voltaire (Londres, 1763) :

«Une société particulière d'athées, qui ne se disputent rien, et qui perdent doucement leurs jours dans les amusements de la volupté, peut durer quelque temps sans trouble; mais si le monde était gouverné par des athées, il vaudrait autant être sous l'empire immédiat de ces êtres infernaux qu'on nous peint acharnés contre leurs victimes. En un mot, des athées qui ont en main le pouvoir, seraient aussi funestes au genre humain que des superstitieux. Entre ces deux monstres la raison nous tend les bras : et ce fera l'objet de mon second discours.»
Je voudrais voir un homme sobre, modéré, chaste, équitable, prononcer qu'il n'y a point de Dieu : il parierait du moins sans intérêt. Mais cet homme ne se trouve point.
La Bruyère, Les Caractères
Malheur au voyageur qui aurait fait le tour du monde et qui rentrerait athée sous le toit de ses pères!
Chateaubriand

Note du transcripteur :
Génie du Christianisme.

La citation exacte dans son environnement :
«Ce n'est point dans une ménagerie où l'on tient en cage les secrets de Dieu qu'on apprend à connaître la sagesse divine : il faut l'avoir surprise, cette sagesse, dans les déserts, pour ne plus douter de son existence; on ne revient point impie des royaumes de la solitude, regna solitudinis : malheur au voyageur qui aurait fait le tour du globe, et qui rentrerait athée sous le toit de ses pères!»
Un peuple d'athées, s'il pouvait exister, serait un peuple de monstres.
Père Caussette

Note du transcripteur :
Discours sur le saint jour du dimanche, 12 mai 1850.
On trouvera ce discours dans La Tribune sacrée: écho du monde catholique de 1849.
J'invoque souvent ce Dieu auquel je sais heureux de croire, que des fous et des ignorants nient, mais en qui l'homme éclairé trouve sa consolation et son espérance.
Thiers

Note du transcripteur :
Phrase rapportée par V. Retaux dans le chapitre «Thiers orateur et homme d'état» de son livre (1878) : « Etudes religieuses, philosophiques, historiques et littéraires. »
L'homme pieux et l'athée parlent toujours de religion; l'un parle de ce qu'il aime, l'autre de ce qu'il craint.
Montesquieu

Note du transcripteur :
De l'esprit des lois.
L'athéisme est l'enfant perdu des dernières débauches du coeur.
Lacordaire

Note du transcripteur :
Conférence : Du mystère en tant qu'objet de prophétie.

La citation dans son environnement : « D'ailleurs, Messieurs, je ne m'adresse jamais à l'athéisme; enfant perdu des dernières débauches du coeur, il a de trop rares représentants pour qu'on lui parle dans une grande assemblée d'hommes : votre nombre seul m'annonce que vous croyez en Dieu, et qu'ainsi mon droit comme mon devoir est d'opposer à votre ambition de tout comprendre l'incompréhensible lumière de sa nature et de son nom. »
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

jeudi 7 août 2014

Association

Association

Toutes les unions sont fondées sur des besoins mutuels.
Montesquieu, L'Esprit des Lois

Note du transcripteur :
Dans le chapitre 2.
L'amitié est une association de deux âmes pour le bien.
Ozanam

Note du transcripteur :
Je n'ai pas trouvé la référence exacte liant cette citation à Ozanam.
Notre amitié sera plus qu'une liaison ; elle sera une action, une association, une collaboration aux mêmes oeuvres pour le service du pays, de l'Église, du bien universel.
Mgr Baunard

Note du transcripteur :
Citation non vérifiée.
Les cercles variés de la jeunesse catholique offrent à tous leurs membres ce très précieux avantage d'être autant de foyers où s'opèrent des rencontres de choix, et où se nouent, dans un commerce confiant et plein de charmes, les liaisons les plus honnêtes et les relations les plus propres à décupler les forces individuelles : liaisons et relations que Dieu cimente par sa grâce, et qui tirent de cette influence les plus solides garanties de durée.
Mgr L.-A. Paquet

Note du transcripteur :
Études et appréciations: mélanges canadiens, 1918.
Les honnêtes gens sont les plus nombreux, mais ils ne savent pas se compter.
Achille Tournier

Note du transcripteur :
Pensées d'automne, 1900.
Dix hommes groupés autour d'une idée sont plus forts que mille dont les idées se contredisent.
Copin-Albancelli

Note du transcripteur :
Le Drame Maçonnique - La Conjuration Juive Contre Le Monde Chrétien, 1909.
Vous êtes catholiques, et comme catholiques vous pouvez faire encore plus de bien que par le passé. Vous avez, avec raison, travaillé au succès et à l'avancement de votre société vous pouvez aussi travailler pour le bien de la patrie. Il faut que votre influence s'étende au-delà des limites de la bienfaisance et que vous arriviez, vous et les autres sociétés nationales, à exercer une action sociale....
Mgr Bruchési, Aux Artisans

Note du transcripteur :
«Rapport de la sixième convention de la Société des artisans canadiens-français», 1908
Notre association s'est assigné comme tâche de former une génération de catholiques et de patriotes militants, profondément pénétrés de la nécessité et des vérités du catholicisme, professant pour leur race un attachement aussi inébranlable qu'éclairé et avisé, une génération consciente de l'importance des oeuvres sociales et économiques, et résolue à leur faire une large part dans son activité.
V.-E. Beaupré, À l'A.C.J.C.

Note du transcripteur :
Citation non vérifiée.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

mercredi 6 août 2014

Art/Artiste

Art

Il embellit tout ce qu'il touche.
Fénelon

Note du transcripteur :
Lettre à l'Académie.

En voici l'extrait entourant la citation :

Je ne crains pas de dire que Démosthènes me paraît supérieur à Cicéron. Je proteste que personne n'admire Cicéron plus que je ne fais. Il embellit tout ce qu'il touche; il fait honneur à la parole; il fait des mots ce qu'un autre n'en saurait faire. Il a je ne sais combien de sortes d'esprits. Il est même court et véhément toutes les fois qu'il veut l'être, contre Catilina, contre Verrès, contre Antoine.
Dieu fit le monde, et l'homme l'embellit.
Abbé Delille, Les Jardins

Note du transcripteur :
Il s'agit de Jacques Delille.
La critique est aisée et l'art est difficile.
Destouches, Le Glorieux

Note du transcripteur :
Acte 2, sc. 5 (Philinte)
Les grands artistes n'ont pas de patrie.
De Musset

Note du transcripteur :
Lorenzaccio, acte 1, sc. 5 (L'Orfèvre)
Aujourd'hui on travaille pour vivre et les arts deviennent des métiers.
De Musset

Note du transcripteur :
Andre Del Sarto, acte 1, sc. 4 (Lionel)
L'art ce consolateur des misères humaines.
Ponsard

Note du transcripteur :
L'Honneur et l'argent, acte 3, sc. 6 (Rodolphe)
D'un pinceau délicat l'artifice agréable
Du plus affreux objet fait un objet aimable.
Boileau, Art poétique

Note du transcripteur :
Chapitre 3.
Le plaisir, instruisant par la voix des beaux-arts,
Embellira la vie au sein de nos remparts.
Chenier, Charles IX

Note du transcripteur :
Acte 2, sc. 3 (Coligni)
L'art, c'est l'homme ajouté à la nature.

Note du transcripteur :
Il s'agit de Francis Bacon. La citation dans son environnement : «Ainsi, c'est la nature qui régit tout. Or, ces trois choses sont subordonnées les unes aux autres, le cours de la nature, ses écarts et l'art, c'est-à-dire l'homme ajouté aux choses. Il convient donc de comprendre ces trois objets dans une histoire naturelle.»

qui se trouve dans : «Oeuvres philosophiques, morales et politiques» (1838). Je suppose que, selon le traducteur de l'oeuvre originale, plusieurs variantes existent.
Qui peint la fleur n'en peut peindre l'odeur.

Note du transcripteur :
Sans doute un vieux proverbe. Dans le «Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française en rapport, avec des proverbes des autres langues.» (1850) à l'entrée FLEUR :

«Qui pingit forum non pingit floris odorem.
Avis aux hypocrites. Leur vertu simulée ne saurait parvenir à passer pour naturelle, et toujours elle se reconnaît comme la fleur peinte ou artificielle à l'absence de ce parfum exquis qu'exhale la véritable vertu.»

Artiste

Jamais la société ne s'est tant appliquée à la fabrication de l'artiste ; jamais peut-être le véritable artiste n'a tant manqué.

Note du transcripteur :
Cette réflexion est sans doute de l'abbé Blanchard.
Lorsque nous oublions l'artiste en regardant son tableau, n'est-ce pas le plus grand éloge que nous puissions faire de l'artiste ?
Corneille

Note du transcripteur :
Il ne s'agit pas du tout de Corneille. La citation est tirée d'une pièce de Schiller (Intrigue et Amour, acte 1, sc 5 - Louise, 1847) traduite par Alexandre Dumas !
L'artiste voit à l'état d'idée pure ce qui apparaît au critique avec ses angles, ses contradictions, ses aspérités.
Renan

Note du transcripteur :
Études d'histoire religieuse, 1858.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

mardi 5 août 2014

Argent

Argent

Qui prête l'oreille aux dialogues des passants entend le plus souvent deux mots «moi» et «argent».
E. Wertheimer

Note du transcripteur :
Citation non vérifiée.
L'argent qu'on possède est l'instrument de la liberté celui qu'on pourchasse est l'instrument de la servitude.
J.-J Rousseau

Note du transcripteur :
Les Confessions.
Blanchard a supprimé le nom de l'auteur dans les éditions subséquentes.
Et quelle affaire ne fait point,
Ce bienheureux métal, l'argent maître du monde?
La Fontaine

Note du transcripteur :
Tiré du conte «Le Coupe enchanté.»
Comme l'argent rend tendre!
Regnard, Le Joueur

Note du transcripteur :
Acte 1, sc. 6 (Hector)
L'argent apaise tout et l'argent tout efface.
Scarron

Note du transcripteur :
Jodelet duelliste, acte 1, sc. 3 (D. Félix)
Le mérite est un sot si l'argent ne l'escorte.
Montfleury

Note du transcripteur :
La Femme, juge et partie, acte 2, sc. 1 (Bernadille).
L'argent, mon cher, l'argent, c'est la seule puissance.
Ponsard

Note du transcripteur :
L'Honneur et l'argent, acte 4, sc. 5 (Le Capitaliste).
On dit la vérité gratis, on ment pour de l'argent.
Dumas père, Les Mousquetaires

Note du transcripteur :
Prologue, sc. 1 (L'Inconnu)
Tout obéit à l'argent.
L'Ecclésiaste
Est-il quelque défaut que les biens ne réparent?
Corneille, Mélite

Note du transcripteur :
Acte 4, sc. 1 (La Nourrice)
Il ne faut point douter qu'il fera ce qu'il peut
Et s'il a de l'argent qu'il pourra ce qu'il veut.
Molière, L'Étourdi

Note du transcripteur :
Acte 2, sc. 8 (Mascarille)
L'argent en honnête homme érige un scélérat.
Boileau

Note du transcripteur :
Épître 5.

En voici un extrait un peu plus long :<
«L'argent, l'argent, dit-on; sans lui tout est stérile :
La vertu sans l'argent n'est qu'un meuble inutile.
L'argent en honnête homme érige un scélérat;
L'argent seul au palais peut faire un magistrat.»

L'argent fait tout.
La Fontaine

Note du transcripteur :
Contes (Richard Minutolo)
Si l'on ne le voyait de ses yeux, pourrait-on jamais imaginer l'étrange disproportion que le plus ou le moins de pièces de monnaie met entre les hommes?
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères
De l'argent, de l'argent de l'argent! Ah! ils n'ont que ce mot à la bouche! de l'argent! toujours de l'argent!
Molière, L'Avare

Note du transcripteur :
Acte 3, sc. 1.
HARPAGON: Que diable, toujours de l'argent! Il semble qu'ils n'aient autre chose à dire: "De l'argent, de l'argent, de l'argent." Ah! ils n'ont que ce mot à la bouche: "De l'argent." Toujours parler d'argent. Voilà leur épée de chevet, de l'argent.
L'argent dans une bourse entre agréablement;
Mais le terme venu que nous devons le rendre,
C'est lors que les douleurs commencent à nous prendre.
Molière, L'Étourdi

Note du transcripteur :
Acte 1, sc. 5 (Anselme)
...Que l'or donne aux plus laids certain charme pour plaire,
Et que sans lui le reste est une triste affaire.
Molière, Sganarelle

Note du transcripteur :
Sc. 1 (Gorgibus)
Cette citation a été supprimée par Blanchard dans les éditions subséquentes.
Des louanges toutes pures ne mettent point un homme à son aise. Il y faut mêler du solide; et la meilleure façon de louer, c'est de louer avec les mains.
Molière, Le Bourgeois Gentilhomme

Note du transcripteur :
Acte 1, sc. 1 (Le Maître de musique).
Citation supprimée par Blanchard dans les éditions subséquentes.
L'argent, l'éteignoir de l'amitié.
Labiche

Note du transcripteur :
Célimare, acte 3, sc. 12, (Colombot)
Citation supprimée dans les éditions subséquentes.
Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme;
Et reprenez vos cent écus.
La Fontaine

Note du transcripteur :
Le Savetier et le Financier.
Citation supprimée des éditions subséquentes.
L'argent est un bon serviteur et un mauvais maître.
Dumas fils

Note du transcripteur :
Dumas fils n'est certainement pas le père de cette citation.
Dans le «Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française » de Pierre-Marie Quitard (1842), on lit :

Ce proverbe a été attribué au chancelier Bacon , mais il existait avant Bacon; peut-être a-t-il été inspiré par ce vers d'Horace:
Imperat aut servit vollecta pecunia cuique;
où bien par ce mot sur Caligula : « Il n'y eut jamais un meilleur esclave ni un plus mauvais maître. »
Il faut pouvoir dire de l'argent ce que le philosophe Aristippe disait d'une belle courtisane : « Je possède Laïs sans qu'elle me possède. »

Toujours est-il que l'abbé Blanchard l'a supprimée des éditions subséquentes.
L'argent a tué plus d'âmes que le fer n'a tué de corps.
Walter Scott

Note du transcripteur :
Je n'ai pu vérifier cette citation.
L'argent ne doit entrer en la maison des gens d'honneur que par la voie de la vertu.
Jacques Amyot

Note du transcripteur :
Le Bréviaire, 1829.
Avec un peu d'argent un homme est quelque chose,
Un homme sans argent est un peu moins que rien.

Note du transcripteur :
C'est tiré des «Pensées» de M. le comte D'Oxenstirn (1759)
La popularité des billets de banque n'a pas sensiblement diminué depuis qu'on a découvert que chacun d'eux loge une moyenne de 50 millions de microbes.

Note du transcripteur :
Sans doute une réflexion de l'abbé Blanchard.
Il n'y a pas de serrure qu'une clef d'or ne puisse ouvrir.

Note du transcripteur :
Origine inconnue.
Avec une bourse au cou, personne n'est pendu., Dicton

Note du transcripteur :
Blanchard le classe sous Dicton. Selon le «Magasin Pittoresque» (1861), il s'agirait d'un proverbe finnois.
On attrape l'oiseau avec des graines, l'homme avec des écus.

Note du transcripteur :
Il s'agirait peut-être d'un proverbe russe. Mais Blanchard a supprimé cette citation des éditions subséquentes.
Où l'or reluit, la raison se tait.

Note du transcripteur :
M. C. de Méry répertorie cette phrase dans son «Histoire générale des proverbes, adages, sentences, apophthegmes» (1828).
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

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