Beau

Le beau qui n'est que beau, n'est beau qu'à demi.
Fénelon

Note du transcripteur :
Projet de poétique.

Voici la citation dans sont environnement :
« Le bel esprit a le malheur d'affaiblir les grandes passions qu'il prétend orner. C'est peu, selon Horace, qu'un poème soit beau et brillant; il faut qu'il soit touchant, aimable, et par conséquent simple, naturel et passionné.
Non satis est pulchra esse poemata : dulcia sunto,
Et quocunque volent animum auditoris agunto.

Le beau qui n'est que beau, c'est-à-dire brillant, n'est beau qu'à demi; il faut qu'il exprime les passions pour les inspirer ; il faut qu'il s'empare du coeur, pour le tourner vers le but légitime d'un poème. »
Le beau, c'est le bon sens qui parle bon français.
Veuillot

Note du transcripteur :
Dans le poème «Rime Riche.»
L'aspiration vive et pure vers le beau amène toujours à sa suite la beauté morale.
Schiller

Note du transcripteur :
Dans une lettre adressée à Goethe en 1798 :

«Il est vraiment digne de remarque que l'insensibilité, au sujet des choses de l'art, se montre toujours en compagnie de l'inertie morale, et que l'aspiration vive et pure vers le beau idéal, même jointe à une indulgence souveraine pour tous les penchants naturels, amène toujours à sa suite l'austérité morale.»
On éprouve le besoin d'avoir la conscience pure pour s'approcher du beau.
Alfred Tonnelé

Note du transcripteur :
Fragments sur l'art la philosophie, 1860

La citation dans son environnement :
«Plus la beauté entrevue est grande, plus elle laisse l'âme inassouvie, et pleine d'une image insaisissable. Quand on ne sépare pas l'idée du beau de celle de Dieu, et sa jouissance des besoins éternels de l'âme, le beau porte au bien, élève et purifie par l'amour. On éprouve le besoin d'avoir la conscience pure pour s'approcher du beau, de garder sa conscience pure après l'avoir contemplé; autrement la jouissance en est altérée, il n'y a plus harmonie en nous. L'admiration n'est plus un sentiment auquel l'âme puisse se livrer tout entière: elle se sent trop différente et trop indigne de son objet.»
Rien n'est beau que le vrai, dit un vers respecté;
Et moi je lui réponds, sans crainte d'un blasphème:
Rien n'est vrai que le beau, rien n'est vrai sans beauté.
De Musset

Note du transcripteur :
Poésie (Après une lecture)
Belle tête, dit-il, mais de cervelle point.
La Fontaine, Le Renard et le Buste

Beauté

La difformité du corps n'enlaidit point une belle âme, mais la beauté de l'âme se réfléchit sur le corps.
Sénèque

Note du transcripteur :
Dans les «Lettres à Lucilius.»
La beauté sans grâce est un hameçon sans appât.
Ninon de Lenclos

Note du transcripteur :
Une maxime de Ninon de Lenclos.
Par ailleurs, dans la préface de son livre «L'Ecole des moeurs» (1837), Jean-Baptiste Blanchard a écrit : La vertu sans attrait est un hameçon sans appât.
Il y a des beautés insupportables; ce sont celles qu'aucune intelligence, qu'aucun sentiment n'éclaire.
Mme Swetchine

Note du transcripteur :
Non pas Mme Swetchine, mais P.-J Stahl dans Les opinions de mon ami Jacques sur les Femmes d'esprit et sur l'esprit des Femmes (1855)
«Il y a des beautés insupportables quoique incontestables et qui, loin de vous attirer, vous feraient fuir au bout du monde. Ce sont celles qu'aucune intelligence, qu'aucun sentiment, qu'aucune passion n'éclaire et n'éclairera jamais.»
La vérité s'arrête à l'intelligence; la beauté pénètre jusqu'au coeur.
Lacordaire

Note du transcripteur :
Dans l'une des Conférences de Toulouse (1854) :

«La vérité s'arrête à l'intelligence; la beauté pénètre jusqu'au cœur; elle est, dans tous les êtres doués de connaissance et de sentiment, le premier mobile qui leur donne l'impulsion. Tandis que la vérité nous arrête au dedans de nous à la considérer, la beauté nous emporte hors de nous-mêmes vers l'être où elle resplendit. Elle est, en un mot, et quel mot! le principe de l'amour. »
Un beau visage est le plus beau de tous les spectacles.
La Bruyère

Note du transcripteur :
Les Caractères.
La beauté du visage est un frêle ornement,
Une fleur passagère, un éclat d'un moment,
Et qui n'est attaché qu'à la simple épiderme;
Mais celle de l'esprit est inhérente et fermer.
Molière, Les Femmes savantes

Note du transcripteur :
Acte 3, sc. 6 (Philaminte)
Ô beauté, partage funeste;
À tous les autres préféré,
Vous êtes du courroux céleste
Le gage le plus assuré.
Jean-Baptiste Rousseau

Note du transcripteur :
Cantate XV (Calisto)
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe