Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

lundi 4 février 2013

De toutes les Paroisses, page 154

Un orgueilleux est fait ou de poussière féodale ou de fortune moderne mal digérée.

Il y en a facilement un de trop quand on est trois.

La vieillesse s'égaie plus volontiers des souvenirs de l'enfance que des joies de la jeunesse, qui semblent l'attrister.

Dans un mariage de convenance, les deux notaires remplacent les amoureux.

Que de mariages de moins, s'il fallait compter sur les mariés pour nous en donner le goût !

La prudence est une mère-grand qui n'oublie jamais son panier.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 3 février 2013

De toutes les Paroisses, page 153

Aie la confiance avisée ; qu'elle sache au besoin mettre des lunettes.

Touche doucement tout ce qui se brise.

L'endroit où le bonheur a croulé en garde le souvenir, comme si l'on avait mis là son épitaphe.

Du panache? que j'aime à voir ce qu'il y a dessous!

Un long discours a pour dernier succès de produire la lassitude.

Un rentier a presque toujours la figure de son état: un repos qui s'ennuie.

J'aime tout ce qui m'avertit.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 2 février 2013

De toutes les Paroisses, page 152

Blâme en tremblant ; sais-tu ce qui te menace i

Approuve le bien, même celui que ton ennemi a fait.

On ne se venge généralement qu'en se salissant.

Nos vertus restent honnêtes, elles vont rarement plus loin.

Quand on craint d'être indiscret, en rester là.

Comme elles meurent gracieusement, les fleurs ! elles se penchent.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 1 février 2013

De toutes les Paroisses, page 151

On a le respect de l'ingénuité, comme on a la crainte de salir ce qui est blanc.

Comme la nature a vite fait de nous montrer nos limites !

Si le passé nous fait rêver, et l'avenir espérer, le présent nous demande d'agir.

L'ennui conseille toujours mal ; il ne nous dira jamais par exemple : Va travailler.

On n'est généralement prudent qu'après coup.

On n'ose pas tout faire, on osera tout souhaiter.

Les vaines dépenses condamnent notre bon sens, font pâlir notre justice, et nous disqualifient.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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