Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 6 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 3

Comme ce que nous voulons nous semble juste !

Ne ricane bien que l'imbécile.

Rien ne nous rajeunit plus que la bonne volonté de vieillir.

Que de choses on fait pour soi en se persuadant qu'on les fait pour les autres !

Quel bien-être de voir les gens et les choses à leur place !

L'amour ne voit pas, l'amitié ne veut pas voir.

La vieillesse : l'art de dire adieu.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 5 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 2

J'ai ma morale, disent certaines gens, comme s'il y en avait plusieurs.

Une pensée s'impose par la vérité et traverse le temps par sa forme.

Excusons les malheureux : le malheur est une excuse.

On n'apprend rien dans le bonheur, pas même à le perdre.

Qu'il y a de différence dans les amitiés, autant que dans les melons !

Les jouissances laissent des appétits, les sacrifices, des baumes.

Les arts, des maîtres souvent mal servis par leurs valets.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 4 septembre 2012

De toutes les Paroisses, page 1

Pour se faire aimer la vie a ses promesses, pour se faire respecter elle a ses lendemains ; pour se faire craindre elle a ses douleurs.

D'aplomb sur ta volonté éclairée par la réflexion, marche !

Le tact est la science des limites.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 3 septembre 2012

Chemin faisant, page 256

L'intelligence n'a pas besoin d'ancêtres; elle a besoin de successeurs.

Le meilleur succès d'un livre de pensées c'est d'avoir fait du bien à son auteur.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

Lire le premier billet consacré à cette série.


Ce billet met fin à ce recueil d'Anne Barratin. Cependant, les Barratineries se poursuivent par la publication d'une page par jour du livre de pensées intitulé «De toutes les paroisses» publié en 1913.

dimanche 2 septembre 2012

Chemin faisant, page 255

Le caprice est hardi comme le moineau ; il se loge partout.

Un courtisan n'a pas de patrie, il est partout le courtisan.

Il est de ces gaietés froides comme un jour de givre; on sent que les larmes les traversent.

Au printemps la vie de salon pâlit devant le soleil, comme la fleur artificielle devant la vraie.

Les réconciliations ont plus de bonne volonté que de longue vie.

Vieillis dans ton cadre, meurs dans ta vieille maison.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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samedi 1 septembre 2012

Chemin faisant, page 254

Il y a beaucoup de maladies qui ne tuent pas, beaucoup de flèches qui n'empoisonnent pas.

L'homme rappelle l'enfant, quand il menace : la foudre ne lui appartient pas.

Beaucoup de gens accepteraient le bénéfice de la trahison, sans consentir à trahir.

Il y a des centièmes d'adultère, comme il y a des centièmes d'agent de change.

On vit avec un penseur comme avec un vivant.

Dans un pan de vieux mur se cache souvent un joyeux nid.

Anne Barratin, Chemin faisant, Ed. Lemerre, Paris, 1894

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