Jeunesse

Bien fol est qui se fie en sa belle jeunesse.
Ronsard

Note du transcripteur.
Le second livre des Amours.
Le jeune homme, toujours bouillant dans ses caprices,
Est prompt à recevoir l'impression des vices.
Boileau Art poétique

Note du transcripteur.

J'ai vu ces maux et je n'ai pas vingt ans.
Antoine-Louis Le Brun

Note du transcripteur.
Les Maux de la fin du Règne de Louis XIV ou «J'ai vu».
Le Brun (1680-1743) :
J'ai vu l'hypocrite honoré,
J'ai vu, c'est dire tout, le jésuite adoré;1
J'ai vu ces maux sous le règne absurde
D'un prince que jadis la colère céleste
Accorda, pour vengeance, à nos désirs ardents :
J'ai vu ces maux, et je n'ai pas vingt ans.

1Commentaire de Voltaire : «L'auteur du pamphlet des «J'ai vu» a mille fois raison. Le Jésuitisme est le pire mes maux, et l'adoration de la robe, longue ou courte, des Jésuites, la pire des calamités publiques.»
Jeunes, mais qui font lire aisément dans leurs yeux
L'éclatante vertu de leurs braves aïeux.
Corneille

Note du transcripteur.
Le Cid, acte 1, sc. 2 (Le Comte).
La jeunesse est sacrée à cause de ses périls. Respectez-la toujours.
Lacordaire

Note du transcripteur.
Lettre à des jeunes gens.
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir.
La Fontaine Le Vieux Chat et la Jeune Souris

Note du transcripteur.
La fable se termine ainsi :
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir.
La vieillesse est impitoyable.
Chaque heure de temps perdu dans la jeunesse est une chance de malheur pour l'avenir.
Napoléon

Note du transcripteur.
Dans son Dictionnaire étymologique historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales (1842), Pierre-Marie Quitard, sous le thème TEMPS, écrit :
Napoléon étant allé un jour visiter une école, dit en sortant aux élèves, dont quelques-uns avaient été interrogés par lui : «Jeunes gens, souvenez-vous bien » que chaque heure du temps perdu est une chance » de malheur pour l'avenir.» Mot remarquable d'un homme qui connaissait toute la valeur du temps.
Avec les jeunes années, le temps des sourires passe.
Dumas père

Note du transcripteur.
La Conscience, acte 1, sc. 8 (Ruhberg).
Je ne sais si ma tête est jeune, mais mon corps est bien vieux ; si je ne m'amusais pas à faire des testaments, je serais bientôt mort d'ennui.
Voltaire

Note du transcripteur.
Lettre à M. le Comte d'Argental, mars 1769.
Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années,
Pour m'avoir fui Si vite et vous être éloignées!
Hugo

Note du transcripteur.
Les feuilles d'automnes.
Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années!
Pour m'avoir fui si vite et vous être éloignées,
Me croyant satisfait?
Hélas! pour revenir m'apparaître si belles,
Quand vous ne pouvez plus me prendre sur vos ailes.

Je vous offre des devoirs. Je vous offre une épée, une ar­mure, un fardeau, il est vrai, mais glorieux. Vous avez à choisir d'être l'homme de guerre qui porte le harnais, ou l'homme de tables ou de plaisir qui trébuche sous le poids du vin; vous avez à choisir entre les lassitudes hideuses de l'i­vresse et des fiers contentements du devoir rempli.
Louis Veuillot

Note du transcripteur.
L'Honnête femme.
Mais elle était du monde où les plus belles choses
Ont le pire destin,
Et rose elle a vécu ce que vivent les roses,
L'espace d'un matin.
Malherbe

Note du transcripteur.
Stances à Du Perrier (1599).
On prétendu que ce vers exquis était une coquille, et que Malherbe avait simplement écrit : «Et Rosette a vécu ce que vivent les roses.»
Cependant il paraît que la fille du du Perrier s'appelait Marguerite. Ce vers est dans tous les cas un souvenir d'Ausone (Idylles, XV) :
Una dies sperit, conficit una dies;
«Un seul jour voit naître et mourir les roses.» (N.=M. Bernardin, Morceaux choisis des classiques français du 17e siècle, Paris, 1891.)
C'est des premiers pas que dépend la carrière.
Gresset Le Méchant

Note du transcripteur.
Acte 4, sc. 4 (Ariste).
Ici-bas tous les lilas meurent,
Tous les chants des oiseaux sont courts:
Je rêve aux étés qui demeurent
Toujours.
Sully-Prudhomme

Note du transcripteur.
Stances et poèmes (Ici-bas, tous les lilas meurent).
Quand on est jeune, on est si vite aimé et on aime si vite.
Lacordaire

Note du transcripteur.
Lettres à des jeunes gens (La Jeunesse - Le Don d'aimer, 2 janvier 1838).
«La jeunesse est un bien beau moment dans la vie. Enfant, on n'a pas assez de sensibilité, ni de connaissances des choses : rien n'est profond. Dans l'âge mûr, on sait trop, on ne plaît plus autant; le cœur, moins sollicité et plus circonspect, ne donne et ne reçoit plus autant. Mais entre vingt et trente ans, que de séve! quelle plénitude! on est si vite aimé et on aime si vite!»
La poésie fait pleurer aux deux extrémités de la vie jeunes, d'espérance, et vieux, de regret.
Lamartine

Note du transcripteur.
Les confidences.
«La poésie n’a pas d’écho plus sonore et plus prolongé que le cœur de la jeunesse où l’amour va naître. Elle est comme le pressentiment de toutes les passions. Plus tard, elle en est comme le souvenir et le deuil. Elle fait pleurer ainsi aux deux époques extrêmes de la vie : jeunes, d’espérances, et vieux, de regrets.»
Il faut prier sur une tombe,
Il faut veiller sur un berceau.
Victor Hugo

Note du transcripteur.
Odes et Ballades.
Je suis jeune il est vrai, mais aux âmes bien nées
La valeur n'attend pas le nombre des années.
Corneille Le Cid

Note du transcripteur.
Acte 2, sc. 2 (Rodrigue).
Tout le plaisir des jours est en leurs matinées;
La nuit est déjà proche à qui passe midi.
Malherbe

Note du transcripteur.
Stances (Sur le mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche).
Le premier pas, mon fils, que l'on fait dans le monde,
Est celui dont dépend le reste de nos jours.
Voltaire

Note du transcripteur.
L'Indiscret, sc. 1 (Euphémie).
La jeunesse est l'âge où l'on ne doute de rien, parce que c'est l'âge où l'on ne se doute de presque rien.
Gounod

Note du transcripteur.
Discours à l'Académie des Beaux-Arts, 20 octobre 1883.
La jeunesse : temps de bonheur et de grâce où les larmes sèchent comme des ondées de printemps.


Note du transcripteur.
Cette citation serait de Henry Gréville (pseudonyme d'Alice Marie Céleste Durand, 1842-1902). Mais je n'en connais pas la référence exacte.
Quand on est jeune, les jours sont des louis d'or qu'on gaspille comme des sous ; quand on est vieux, les jours sont des sous qu'on économise comme des louis d'or.


Note du transcripteur.
Référence non trouvée.
Donnez au jeune homme tant de nobles passions qu'il n'y ait plus de place dans son coeur pour les mauvaises!


Note du transcripteur.
Cette citation est parfois attribuée à Bossuet. Je ne peux confirmer qu"il en est bien l'auteur.
Il est un livre que sans cesse
Je prends et lis quand je suis seul;
Ce livre aimé, c est ma jeunesse;
Sa reliure est un linceul.


Note du transcripteur.
Poème de Jules de Prémaray cité dans «Le Petit Journal», novembre 1861.

« II est un livre que sans cesse
Je prends et lis, quand je suis seul;
Ce livre aimé, c'est ma jeunesse;
Sa reliure est un linceul.

Là, dorment, tandis que je veille,
Mes amis des vertes saisons;
Tout doucement je les réveille,
Ils se lèvent... et nous causons. »
Dans une jeune fille nous admirons ce qu'elle est; dans un jeune homme, ce qu'il promet d'être.


Note du transcripteur.
Sans doute une réflexion de Blanchard.
Les roses tombent, les épines restent.


Note du transcripteur.
Proverbe.
As rosas caem, os espinhos ficam.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
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