Jean-Baptiste SAUVÉ, dit Lanoue
1701-1761
- Le bruit est pour le fat, la plainte pour le sot:
L'honnête homme trompé s'éloigne, et ne dit mot.
(La Coquette Corrigée, acte 1, sc. 3 (Clitandre), 1756)
- J'estime ce que j'aime, ou je cesse d'aimer.
(La Coquette Corrigée, acte 2, sc. 9 (Clitandre), 1756)
- La beauté de tout temps soumit tout à ses lois.
(La Coquette Corrigée, acte 3, sc. 3 (Clitandre), 1756)
- Il est peu de beautés que le temps ne détruise.
(La Coquette Corrigée, acte 3, sc. 3 (Clitandre), 1756)
- Laissons aux sots l'erreur de gêner leur allure;
Qu'importe autour de nous qu'on approuve ou censure?
Des discours valent-ils qu'on contraigne son goût?
La noble indifférence est au-dessus de tout.
(La Coquette Corrigée, acte 3, sc. 5 (Le Marquis), 1756)
- Céder ce qui nous plaît, entre nous, c'est sottise.
(La Coquette Corrigée, acte 4, sc. 10 (Le Marquis), 1756)
- Il est des procédés que l'on doit se défendre.
(La Coquette Corrigée, acte 4, sc. 10 (La Présidente), 1756)
- [...] Ayons la fermeté
De jouir pleinement de notre volonté.
(La Coquette Corrigée, acte 4, sc. 10 (Le Marquis), 1756)
- Dans la vie on se doit quelque chose à soi-même.
(La Coquette Corrigée, acte 4, sc. 3 (Orphise), 1756)
- Dans la vie on se doit quelque chose à soi-même.
(La Coquette corrigée, acte 4, sc. 3 (Orphise), 1756)
- Le mérite a toujours droit de charmer nos yeux;
Et c'est presque en avoir, que savoir le connaître.
(La Coquette Corrigée, acte 4, sc. 3 (Orphise), 1756)
- [...] Savoir raisonner, ce n'est pas savoir plaire.
(La Coquette Corrigée, acte 4, sc. 7 (Julie), 1756)
- [...] Femme jamais n'en a su plaindre une autre.
(La Coquette Corrigée, acte 5, sc. 1 (Rosette), 1756)
- Qu'on ne me vante plus l'éclat de la gaîté,
Rien n'égale en pouvoir les pleurs de la beauté.
(La Coquette Corrigée, acte 5, sc. 1 (Rosette), 1756)
- Ne me parlez donc plus de ces sociétés:
De ce ramas confus d'esprits, de coeurs gâtés;
De ces hommes sans frein; de ces femmes flétries,
À la honte, aux éclats, aux vices aguerries,
Qui d'un naufrage affreux consolent leur orgueil,
En poussant tous les coeurs contre le même écueil.
(La Coquette Corrigée, acte 5, sc. 3 (Julie), 1756)
- [...] Un pouvoir sans mesure
Devient pour l'univers une commune injure.
(Mahomet II, acte 1, sc. 4 (Mahomet), 1739)
- Je méprise ces rois dont la tendresse avide
Ne sait former des noeuds qu'où l'intérêt préside.
(Mahomet II, acte 1, sc. 4 (Mahomet), 1739)
- Un roi qui s'avilit est indigne de l'être.
(Mahomet II, acte 1, sc. 5 (Le Visir), 1739)
- Rois, maîtres des mortels, ah! quelle est votre erreur,
Quand, la foudre à la main, votre immense grandeur
D'éclats tumultueux épouvante la terre!
Prenez, prenez le sceptre, et quittez le tonnerre;
Soulagez les douleurs d'un peuple gémissant,
Des bras de l'injustice arrachez l'innocent,
Du faible, du proscrit relevez le courage:
Du pouvoir absolu c'est là le vrai partage...
(Mahomet II, acte 2, sc. 3 (Irène), 1739)
- Dans ces lieux infectés le crime a des autels;
Par l'avilissement la faveur s'y dispense;
À côté du forfait marche la récompense:
Mille voiles brillants couvrent le déshonneur,
Et toujours la bassesse y mène à la grandeur.
(Mahomet II, acte 2, sc. 4 (Théodore), 1739)
- Les rois pour effrayer ont la toute-puissance;
Mais pour gagner les coeurs ils n'ont que la clémence.
(Mahomet II, acte 2, sc. 5 (Irène), 1739)
- [...] La sagesse est sans choix,
Quand la nécessité fait entendre sa voix.
(Mahomet II, acte 2, sc. 5 (Théodore), 1739)
- Si l'espoir dans un coeur s'introduit lentement,
Qu'avec rapidité la douleur s'y répand!
(Mahomet II, acte 3, sc. 3 (Irène), 1739)
- Périssent à jamais ces beautés malheureuses
Qui, loin de tempérer les rigueurs du pouvoir,
Des peuples suppliants osent trahir l'espoir;
Qui, pouvant au pardon déterminer un maître,
Aiment mieux par ses coups le faire reconnaître!
(Mahomet II, acte 3, sc. 4 (Irène), 1739)
- Où règne l'injustice il n'est plus de pouvoir;
Où manque la puissance il n'est plus de devoir.
(Mahomet II, acte 3, sc. 8 (Le Visir), 1739)
- D'un triomphe commun je méprise la gloire.
(Mahomet II, acte 4, sc. 1 (Mahomet), 1739)
- Tel est des musulmans l'effrayant caractère;
Dans le sang le plus pur ardents à se plonger,
Montrez-leur la victime, ils courent l'égorger.
Admirateurs outrés d'une valeur farouche,
La vertu, la pitié, l'amour, rien ne les touche:
S'ils ne craignent leur maître, ils le feront trembler;
Et pour les commander il faut leur ressembler.
(Mahomet II, acte 5, sc. 3 (Mahomet), 1739)
- L'amour d'un musulman est un amour impie,
Toujours prêt dans sa rage à détruire l'autel
Où son respect brûlait un encens solennel.
(Mahomet II, acte 5, sc. 3 (Mahomet), 1739)