
Je collectionne depuis toujours les citations. Voici une sélection de celles que j'ai relevées au fil de mes lectures. Elles ne se retrouvent, pour la plupart, dans aucune collection déjà publiée.
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Citations quotidiennes du 02 novembre 2025
Le centrage de l'activité éducative sur l'éduqué n'a pas le même sens si l'on considère (avec Rousseau) que le développement naturel est le guide de l'éducation ou si l'on considère, inversement, que l'éducation est essentiellement une élévation culturelle. Dans le premier cas, l'enfant est d'autant mieux éduqué qu'il est plus éloigné du luxe, des arts et des sciences. Dans le deuxième, l'enfant est bien élevé parce qu'il devient plus raffiné. Faut-il mettre le développement naturel de l'enfant au centre de l'éducation, ou bien faut-il miser sur l'élévation de l'élève? Faut-il insister sur l'apprentissage et l'accompagnement de soi, ou sur l'enseignement et la transformation de soi? Nature ou Civilisation?
Pierre Billouet (Comment se peut-il qu'un enfant soit bien élevé par qui n'a pas été bien élevé lui-même (Rousseau), p.16, Pleins feux, coll. Variations, 2004)
Descendant du cheval
dans le vent d'automne
j'ai demandé le nom du fleuve
Masaoka Shiki (Haiku, trad. Corinne Atlan et Zéno Bianu, p.134, nrf, Poésie/Gallimard, 2002)
[...] il ne faut pas trop questionner l'espérance [...]
Henry Bauchau (Antigone, p.144, Actes Sud 1997)
[...] celui qui refuse d'engager le combat n'y est pas vaincu. Mais il est vaincu moralement parce qu'il ne s'est pas battu.
Fernando Pessoa (Le Banquier anarchiste, trad. Joaquim Vital, p.78, De La Différence, 2000)
Les voluptés et l'amour se passent fort bien l'un de l'autre.
Paul Nivoix (Ève toute nue [Andrée], acte 1, sc. 2, trad. Didier Sénécal
, p.5, Éd. La Petite Illustration, Novembre 1927)
Épictète du jour
Que ces sortes de pensées et de raisonnements ne te troublent point : « Je serai méprisé ; je ne serai rien dans le monde. » Car, si le mépris est un mal, tu ne peux être dans le mal par le moyen d'un autre, non plus que dans le vice. Dépend-il de toi d'avoir les premières charges ? Dépend-il de toi d'être invité à un festin ? Nullement. Comment se peut-il donc que ce soit encore là un mépris et un déshonneur pour toi ? Comment se peut-il que tu ne sois rien dans le monde, toi qui ne dois être quelque chose que dans ce qui dépend de toi, et en quoi tu peux te rendre très considérable ? « Mais mes amis seront sans aucun secours de ma part. » -- Qu'est-ce à dire, sans aucun secours ? Tu ne leur donneras point d'argent ? Tu ne les feras pas citoyens romains ? Qui donc t'a dit que ces choses sont du nombre de celles qui sont en notre pouvoir, et qu'elles n'appartiennent pas à d'autres qu'à nous ? Et qui peut donner aux autres ce qu'il n'a pas lui-même ? « Amasse du bien, dira quelqu'un, afin que nous en ayons aussi. » -- Si je puis en avoir en conservant la pudeur, la modestie, la fidélité, la magnanimité, montrez-moi le chemin qu'il faut prendre pour devenir riche, et je le serai. Mais si vous voulez que je perde mes véritables biens afin que vous en acquériez de faux, voyez vous-mêmes combien vous tenez la balance inégale, et à quel point vous êtes ingrats et inconsidérés. Qu'aimez-vous mieux ? l'argent, ou un ami sage et fidèle ? Ah ! aidez-moi plutôt à acquérir ces vertus, et n'exigez point que je fasse des choses qui me les feraient perdre. -- « Mais, diras-tu encore, ma patrie ne recevra de moi nuls services. » Quels services ? Elle n'aura pas de toi des portiques ? Elle n'aura pas des bains ? Eh ! qu'est-ce que cela ? Elle n'aura pas non plus des souliers d'un forgeron, ni des armes d'un cordonnier. Or, il suffit que chacun remplisse son état et fasse son ouvrage. Mais si, par ton exemple, tu donnais à ta patrie un autre citoyen sage, modeste et fidèle, ne lui rendrais-tu aucun service ? Certainement tu lui en rendrais un, et un fort grand ; tu ne lui serais donc pas inutile. -- « Quel rang aurai-je donc dans la cité ? » -- Celui que tu pourras obtenir en te conservant fidèle et modeste. Mais si, voulant la servir, tu perds ces vertus, quels services tirera-t-elle désormais de toi, quand tu seras devenu impudent et perfide ?
Pensées, XXXIII.