Régis Debray
Vie et mort de l'image
Gallimard, Folio/essais
[I : La naissance par la mort]
Il faut bien un jour ouvrir la porte d'ombre, s'avancer vers les premiers degrés,
chercher une lumière pour se reconnaître dans des ténèbres
si anciennes que la chair humiliée en a déjà l'habitude.
[II : La transmission symbolique]
Et le peintre en somme ne dit rien, il se tait, et je préfère encore cela.
[III : Le génie du christianisme]
Si l'on supprime l'image, ce n'est pas le Christ mais l'univers entier qui disparaît.
[IV : Vers un matérialisme religieu]
J'ai peine à soutenir le poids d'or des musées
Cet immense vaisseau
Combien me parle plus que leurs bouches usées
L'oeuvre de Picasso
[V : La spirale sans fin de l'histoire]
C'est curieux comme les républicains sont réactionnaires quand ils parlent d'art.
[VI : Anatomie d'un fantôme « l'art antique »]
Nous avons raison de nous attaquer au poète, car, au regard de la vérité, il fait des ouvrages aussi vils que le peintre...
Platon
La République, 605 a.
[VII : La géographie de l'art]
Où l'homme cultivé saisit un effet,
l'homme sans culture attrape un rhume.
[VIII : Les trois âges du regard]
Je ne veux pas me perdre dans les détails, et je ferai trois parties,
appelons-les plutôt périodes, depuis la Renaissance des arts jusqu'à notre ère ;
chacune d'elles se distingue des autres par une très manifeste différence...
[IX : Une religion désespérée]
Jamais, quand c'est la vie qui s'en va, on n'a autant parlé de civilisation et de culture.
[X : Chronique d'un cataclysme]
Le problème n'est plus guère de savoir si un tableau
tient par exemple dans un champ de blé, mais bien s'il tient à côté du journal de chaque jour, ouvert ou fermé, qui est une jungle.
[XI : Les paradoxes de la vidéosphère]
Evidemment, le visuel concerne le nerf optique mais ce n'est pas une image pour autant. La condition sine qua non pour qu'il y ait image est l'altérité.
[XII : Dialectique de la télévision pure]
Dans l'arène dialectique, la victoire appartient au parti auquel
il est permis de prendre l'offensive, quand celui qui est forcé de se défendre
doit obligatoirement succomber. Aussi des champions alertes, qu'ils combattent
pour la bonne ou pour la mauvaise cause, sont-ils sûrs de remporter la couronne triomphale
s'ils ont soin de se ménager l'avantage de la dernière attaque.
Emmanuel Kant
Critique de la raison pure- « Dialectique trascendantale »
[Douze thèses sur l'ordre nouveau et une ultime question]
Si l'homme parfois ne fermait pas souverainement les yeux,
il finirait par ne plus voir ce qui vaut d'être regardé.
René Char
Feuillets d'Hypnos