Notre histoire... est beaucoup plus âgée que son âge, son ancienneté ne peut se mesurer en jours, ni le temps qui pèse sur elle se compter en révolutions autour du soleil; en un mot, ce n'est pas en réalité au Temps qu'elle doit son degré d'ancienneté.

Il n'y a pas de lumière au bout du tunnel,
seulement une boîte d'allumettes transmise
d'une génération à l'autre.
L'humanité ne dispose pas d'une longue mèche
et cette génération-là détient la dernière allumette.

[Prologue]
Car qui est jamais tout à fait sans son paysage,
La rue qui traverse le village, la maison dans les arbres,
Non loin de l'église, ou alors la morne maison de ville,
Celle aux piliers corinthiens, ou
Le tout petit appartement propret: en tout cas
Un foyer, le centre où les trois ou quatre choses
Qui peuvent arriver à un homme arrivent?

[Canicule]
Qui ne peut dessiner la carte de sa vie, colorer
La petite gare où il retrouve son amour
Et lui dit au revoir jour après jour, et marquer l'endroit
Où le corps de son bonheur fut découvert?

[Retombées]
Le reste n'est que tradition. Tout se passe comme prévu:
La querelle entre le bon sens local
Et la brillante intuition
Qui se trouve toujours par hasard sur les lieux avant nous
Et qui nous exaspère...

[Nuits d'été]
...Mais quand la vérité,
La vérité sur notre bonheur se révèle
Combien il devait au chantage et aux aventures.

[Révélations]
Une énigme toujours
Et avec un passé enterré...

[Arrivées et Départs]
Des fautes à cacher au monde
Où les rivaux, jaloux de son énergie et de son intelligence
Avec leur lot de squelettes tapageurs,

Verraient en lui le méchant de cette maisons,
Dont la voix brutale a terrorisé un enfant sensible,
Dont la froideur a désespéré un parent aimant.

[La Curée]
Tout se passe comme prévu, mensonges et confessions,
Jusqu'à l'excitation de l'ultime poursuite, la curée.

[Runner]
Pourtant sur la denrière page un doute subsiste
Ce verdict, était-il juste? La nervosité du juge,
Cet indice, cette protestation criée sur la potence,
Et notre propre sourire... mais oui...

[Conclusions]
Dans les terriers du Cauchemar
Où la Justice est nue,
Le Temps regarde tapi dans l'ombre
ET tousse quand on veut embrasser.

Dans les migraines et les soucis
Vaguement s'écoule la vie,
Et le Temps obtiendra ce qu'il veut
Demain ou aujourd'hui.

[Le Sentier Lumineux]
Notre sommeil
Le barbelé le traverse aussi...
Derrière le fil de fer
Qui est derrière le miroir, notre Image
Est la même,
Que l'on veille ou que l'on rêve...

[Cygnes]
Mais le temps est toujours tué. Quelqu'un doit payer pour
La perte de notre bonheur, notre bonheur lui-même.