Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 22 mars 2012

22 mars

Aujourd'hui, sortie d'Angry Birds Space... J'en ai pour plusieurs heures à être scotché à mon Ipad !!!

Introduction à la programmation et à Scratch. Excellent cours universitaire. J'en profite pour saluer ces initiatives qui visent à rendre la connaissance librement accessible sur le web.

Sur La vie moderne point net, un billet fort intéressant qui décrit comment l'auteur a pourri le web. Ces supercheries littéraires ne sont pas nouvelles. Pensez, par exemple, à Paul Masson1 à la fin du 19e siècle. Enseigner l'esprit critique et enseigner aux élèves à penser par eux-mêmes ne sont pas une mince tâche. Les arnaqueurs utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées. À qui, vraiment, peut-on faire confiance ?
1 Et si le site que je vous hyperlie était fallacieux ? Vous y avez songé ?

Dans ce billet, vous trouverez une explication de la loi des signes en multiplication chez les entiers. Il s'agit là, à mon avis, d'une erreur didactique assez commune d'utiliser la pensée inductive pour amener l'élève à « découvrir » une règle mathématique.

mardi 20 mars 2012

20 mars

À la télé hier soir, la première de la 14e saison de Dancing with the Stars fut exceptionnelle. Les candidats ont tous fait un bon boulot. La saison promet !

J'ai aussi regardé la dernière de la deuxième saison de The Walking Dead. D'après moi, c'est sans doute, avec Battlestar Galactica, l'une des meilleures séries télévisées des dernières années. Le jeu des acteurs est extraordinaire, l'atmosphère est tendue, apocalyptique, les maquillages sont époustouflants. Ayant lu tous les Comics, j'ai apprécié fortement l'apparition soudaine de Michonne. La troisième saison, à l'automne, verra certainement nos amis se faufiler dans la «fameuse» prison.

Toujours hier soir, discussion intéressante sur Twitter. Le thème : la progression des apprentissages. Je crois que le MELS, en prescrivant le document, entre beaucoup trop dans la salle de classe. Si le ministère était resté sur sa première idée de seulement le suggérer, les enseignants auraient pu exercer leur jugement de l'utiliser ou non. Mais là, on les force à concevoir l'acquisition des connaissances comme une série d'éléments avec une hiérarchie stricte. Dans ma conception du développement d'une compétence, ce qu'on apprend, et quand on l'apprend, peuvent varier d'un élève à l'autre. Par exemple, dans un projet en mathématique, un élève qui développe sa compétence à résoudre des problèmes peut utiliser le plan cartésien, alors qu'un autre apprendrait la trigonométrie et un autre le concept des nombres entiers. L'important, ici, c'est résoudre des problèmes. Le rôle de l'enseignant est de créer des situations d'apprentissage riches et variées qui feront probablement émerger les besoins d'apprendre des concepts divers. Avec la progression des apprentissages, on force l'enseignant à enseigner des connaissances précises à tous les niveaux scolaires. Pour moi, cette approche classique (et, aux yeux de plusieurs, sécurisante) vient quelque peu en contradiction avec l'approche par compétences. Dans le programme de formation, l'ensemble des connaissances à couvrir est bien présent. Nul besoin de les hiérarchiser.

lundi 19 mars 2012

19 mars

« Le déterminisme est la seule manière de se représenter le monde. Et l'indéterminisme, la seule manière d'y exister. »

J'ai trouvé cette jolie citation de Paul Valery ici. Elle date de 1915.

Sur Images des mathématiques, lisez cet excellent billet d'Étienne Ghys intitulé Graphiques Frelatés. Cela démontre toute l'importance que l'école devait accorder aux mathématiques «citoyennes».

Sur Pictures of Math, un éclair en ralenti. Impressionnant.

lundi 12 mars 2012

Les cinq pourquoi

« When confronted with a problem, have you ever stopped and asked why five times ? »
– Taiichi Ohno

Bel article. La technique s'applique-t-elle en pédagogie ? Je dois y réfléchir...

Au Portugal

L’apprentissage de la programmation. http://bit.ly/Acm1Mx Mon article cité au Portugal sur EduScratch.
Nul n'est prophète...

La recherche web

Sur son blogue, Martine Peters a publié un billet sur la recherche web. Elle mentionne l'importance des opérateurs booléens. Je me suis permis le commentaire suivant :

Il faudrait que tu définisses rechercher « efficacement ».

Pour ma part, je connais bien les opérateurs et la recherche avancée, mais je ne m'en sers absolument jamais, car je trouve toujours sans.

Et quand je ne trouve pas… (ce qui est très rare), c’est que l’info est très très très bien enfouie (ou n’existe tout simplement pas sur le web.) Et, donc, opérateurs booléens ou pas, je n’arriverais pas plus à trouver.

Je ne connais AUCUN cas où la recherche en posant une question adéquate à Google n’a pas réussi là où les opérateurs ont trouvé ! Mais je suis preneur si tu as de tels exemples.

Conclusion : il ne faut pas perdre son temps à enseigner ces bidule ! Mieux vaut enseigner l’art de poser adéquatement à Google (ou autres) sa question.

jeudi 23 février 2012

23 février

J'avais raté ce reportage d'Une heure sur terre. Si jamais F. Legault prend le pouvoir et applique son idée ridicule de vouloir évaluer à la performance les enseignants de la province, on voit bien à quoi cela pourrait ressembler.

Le cinéma est un hymne au mensonge fondé sur la croyance que les êtres humains sont réductibles à une projection sur deux dimensions.
Bernard Arcand, Le mensonge, p.89, De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs, Éd. Boréal.

mercredi 22 février 2012

22 février

Les Caquistes, donnons-leur au moins ça, ont l'art de nous faire (sou)rire. De vrais petits comiques.

Depuis quelques jours, bataille de nombres sur le décrochage scolaire au Québec. Il faut savoir que la mathématique, jugée par le commun des mortels d'une objectivité sans faille, est aussi un outil de manipulation. Je crois qu'on devrait toujours afficher nos évaluations avec la méthode employée pour les obtenir. On préfère se lancer des nombres par la tête ; personne ne semble s'intéresser scientifiquement à leurs provenances. Si j'étais journaliste, je demanderais toujours de voir la technique mathématique utilisée, et je l'afficherais dans mon article. Pour l'instant, ce n'est que du bla-bla que certains récupèrent pour se faire un capital politique.
« Lisez, mais pensez ; et ne lisez pas si vous ne voulez pas penser en lisant, et penser après avoir lu. »
Alexandre Vinet, Choix de lectures, p. 23, Lausanne, 1843

mardi 21 février 2012

21 février

Sur Twitter, j'ai vu passer les termes « Vidéocapture d'écran » pour traduire Screencasting. Et pourquoi pas le néologisme : VIDÉCRANPTURE ? Ou peut-être, plus simplement, ÉCRANPTURE ?

Aussitôt que je termine la lecture d'un Thorarisson, j'entamerai Les demi-civilisés de Jean-Charles Harvey. Ce monsieur n'avait pas la langue dans sa poche. Ce livre m'a été prêté par Élaine.

Publication hier d'un long billet que je méditais depuis un bout de temps sur l'apprentissage de la programmation au primaire et au secondaire. Je trouve tant que cet apprentissage est cohérent avec l'esprit du programme de formation qu'il m'est difficile d'en parler en gardant un calme réservé. Mais j'ai fait un effort dans ce billet. Et puis, Marie (merci, merci, merci) m'a bien aidé à le peaufiner.

dimanche 19 février 2012

19 février

Une carte pour vérifier le taux de décrochage à l'école de votre quartier.


Moyenne arithmétique vs moyenne géométrique. Jolie preuve. À quel niveau scolaire, d'après vous, peut-on l'apprécier ? Seriez-vous capable d'en faire un projet de programmation (Scratch, HTML5, PHP, etc.) en vue de la rendre plus dynamique ?

La musique mérite d'être la seconde langue obligatoire de toutes les écoles du monde.
Paul Carvel, Jets d'encre (180), Éd. Laetoli, 2000.


Les « pourquoi »
Pourquoi, lorsque vous dites à quelqu'un : je ne partage pas votre avis, ajoutez-vous : les avis sont partagés ?
Pourquoi dit-on que la lune diminue quand elle va en croissant ?
Pourquoi y a-t-il embarras d'argent, quand il n'y a pas d'argent, et embarras de voitures, quand il y a trop de voitures ?
Pourquoi un enfant rougit-il si on le réprimande vertement ?
Pourquoi les meilleurs crus donnent-ils les meilleurs cuites ?
Pourquoi dit-on qu'il faut déposer les arêtes et les noyaux sur le coin de son assiette, alors qu'un assiette, étant ronde, n'a pas de coin ?
Revue L'Abeille, novembre 1926.


Brillant tableau périodique du « ça pas d'bon sens ! »

samedi 18 février 2012

18 février

La plus insigne perfidie du Diable est de faire croire qu'il n'existe pas.
Gustav Meyrinck, Les sangsues du temps, trad. Marcel Schneider, p.48, Éd. Retz-Franco Maria Ricci, 1977.

J'aime bien les images mathématiques. Par celles-ci, il me semble qu'on peut stimuler la curiosité chez nos élèves, et le goût d'en savoir un peu plus sur l'art d'en créer.

Au Canada, on peut télécharger gratuitement une nouvelle traduction du Vieil homme et la mer d'Hemingway. Profitez-en !

Setbon, Philippe : L'apocalypse selon Fred. Assurément un livre que je vais lire; il ne semble pas encore disponible au Québec.

vendredi 17 février 2012

17 février

Hier, je suis intervenu sur un billet de Patrick Giroux, professeur à l'UQAC. J'en garde une trace ici :
Je pense qu'on oublie un élément important : la posture pédagogique.

En effet, si on croit que l'enseignant détient une certaine connaissance et que c'est à lui de la transmettre, alors un bon livre de référence (numérique ou pas) devient nécessaire pour ne pas perdre un temps ridicule à prendre des notes pendant que le prof nous déverse «la» connaissance.

Mais si on croit plutôt que l'enseignant doit être dégagé d'enseigner des connaissances, alors là plusieurs ressources doivent être suggérées à l'élève pour qu'il puisse les acquérir, ces connaissances. Je suppose que dans ce contexte, un «bon» prof serait capable de détecter des ressources facilitantes (et pas nécessairement les mêmes) pour chacun de ses élèves. Cette posture pédagogique particulière en fait titiller plus d'un. J'ai écrit un petit billet à cet égard. C'est ici.

Stéphane mentionne aussi le côté «social» de l'apprentissage. Je suis d'accord avec lui en nuançant cependant que social n'est pas équivalent à «dans une salle de classe». On apprend beaucoup via les réseaux sociaux aujourd'hui, et, physiquement parlant, y'a plein de gens que je ne n'ai jamais rencontrés de ma vie et qui m'ont drôlement aidé à mieux comprendre certains phénomènes.

Dans le billet original, Patrick mentionne des supports genre Ipad ou autres. J'avoue que ces considérations, sans doute importantes, me laissent maintenant froid. J'ai passé plusieurs années sous Windows, puis une autre dizaine sur Linux, et me voilà sur Mac. Je pourrais discourir longtemps sur les bénéfices des uns et des autres. Mais je pense qu'il faut laisser le choix aux gens.

J'utilise un Ipad depuis plusieurs mois maintenant, mais principalement pour lire. Je pense que je saurais bien utiliser cette technologie si j'étais en salle de classe. Par ex : filmer les séquences d'apprentissage des élèves, garder des traces vidéo ou sonores dans un portfolio, créer des oeuvres littéraires, artistiques, etc. Mais j'avoue que pour développer, je ne me passerais pas de mon ordinateur.

Le problème, il est toujours le même, on ne propose que ce qu'on connaît. Si on aime les tablettes, hop, on en veut ! Si on aime Word, hop, on le propose, etc.

Il est tellement difficile, aujourd'hui, de «tout» savoir, et surtout, de savoir ce qu'on veut savoir... Nous sommes entourés de stimuli qui ne sont pas nécessairement stimulants pour tous !

Quoi qu'il en soit, le livre scolaire format papier va disparaître. Les exemples disponibles sur IBook démontrent bien ce fait, à mon avis.

Puis, cet autre commentaire suite à celui de Stéphane.
Stéphane, cela fait maintenant 2 ans que je suis passé sur un MacBook Pro. J'en reparlerai peut-être un jour... :-)

Je ne dis pas que l'enseignant n'explique plus ; je dis simplement qu'il n'enseigne plus les connaissances ! Mais si un élève, pour une raison ou une autre se trouve en «trouble» devant ce qu'il apprend (par ses lectures, des vidéos, des échanges avec les autres, etc.) alors l'enseignant lui «explique». C'est le modèle d'enseignement individualisé tel qu'on le vit à l'éducation des Adultes que je propose.

Par ailleurs, pourquoi vouloir avancer rapidement ??? Quelqu'un a dit :« Pour apprendre vite, étudiez lentement» et je suis de cet avis. La vitesse et l'efficacité dans l'apprentissage, ce n'est pas important, à mon sens. Cela revient à comprendre la culture du bogue (par opposition à la culture de l'erreur) : pour apprendre, il faut des bogues et la possibilité de modifier le projet suite à ces bogues. C'est complètement différent de l'approche : Voici la bonne méthode pour factoriser des trinômes ; ainsi, tu ne feras plus d'erreurs.

Pour ce qui est du wiki, je ne crois pas du tout que c'est du travail partagé «à l'ancienne.» Rien qu'à voir la physionomie des gens à qui je propose l'outil pour un travail collaboratif, on sent la différence. Lorsque je leur dis qu'on peut (et en fait on «doit») modifier le texte écrit par un autre, ils ressentent un profond malaise. Ils ont peur d'offusquer l'auteur original. Ils ne comprennent pas le principe d'une écriture COMMUNE pour ESPÉRER améliorer un produit. C'est beaucoup plus que du «tu fais ta part, je fais la mienne, et on collera tout ça ensemble après.»

Mais, il faut bien l'avouer, les wikis ne pognent pas fort. (Tout comme ton KF d'ailleurs !) Pourquoi ? Parce que l'approche collaborative n'est pas dans notre culture. On préfère l'approche compétitive : Écris un texte, j'en écris un aussi, et on votera pour le meilleur. Ou encore, écris une note, je vais l'évaluer et te dire ce qu'il faut que tu modifies. Construire ensemble, ce n'est vraiment pas dans l'esprit de la masse !

Je crois que l'écriture commune d'un texte pédagogique pourrait nous faire du bien. Commençons avec ceux qui sont déjà dans ce mode de pensée, et attendons patiemment que d'autres suivent. Que voulez-vous ? il faut bien une ou deux locomotives pour tirer des wagons potentiels.


Et ce matin, ce paragraphe que j'ai ajouté :
J'apprécie la nuance apprendre rapidement vs plus rapidement. Car dans cette dernière, on sent le respect de l'individu. Le «plus rapidement» signifiant sans doute «plus rapidement que s'il était seul.» Pourtant, la classe traditionnelle me laisse un arrière-goût contraire : l'élève y est souvent ralenti par le groupe. Pour moi, le socio-apprentissage passe beaucoup plus par mes choix (variés) de ressources que par les personnes qui les créent. Mais si je «bloque» en acquérant certaines connaissances, alors les personnes auxquelles je m'adresse sont plus importantes que ce qu'elles «savent». Je cherche l'humain-pédagogue qui me fera prendre conscience de mon blocage et me donnera DES moyens pour le surpasser.



Il faut lire cet excellent billet de Will Richardson.



« Si avantageux que se veuillent le principe d'équité salariale et le souci d'une marchandise « propre », assainissant production et consommation, nous avons appris qu'une économie au service de l'homme met d'abord l'homme au service de l'économie. Les bons pasteurs de la plus-value commencent toujours par nourrir le troupeau avant de l'envoyer à la boucherie. »
Raoul Vaneigem, Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante, p.93, Rivages poche n°480.

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