Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 23 février 2012

23 février

J'avais raté ce reportage d'Une heure sur terre. Si jamais F. Legault prend le pouvoir et applique son idée ridicule de vouloir évaluer à la performance les enseignants de la province, on voit bien à quoi cela pourrait ressembler.

Le cinéma est un hymne au mensonge fondé sur la croyance que les êtres humains sont réductibles à une projection sur deux dimensions.
Bernard Arcand, Le mensonge, p.89, De la fin du mâle, de l'emballage et autres lieux communs, Éd. Boréal.

mercredi 22 février 2012

22 février

Les Caquistes, donnons-leur au moins ça, ont l'art de nous faire (sou)rire. De vrais petits comiques.

Depuis quelques jours, bataille de nombres sur le décrochage scolaire au Québec. Il faut savoir que la mathématique, jugée par le commun des mortels d'une objectivité sans faille, est aussi un outil de manipulation. Je crois qu'on devrait toujours afficher nos évaluations avec la méthode employée pour les obtenir. On préfère se lancer des nombres par la tête ; personne ne semble s'intéresser scientifiquement à leurs provenances. Si j'étais journaliste, je demanderais toujours de voir la technique mathématique utilisée, et je l'afficherais dans mon article. Pour l'instant, ce n'est que du bla-bla que certains récupèrent pour se faire un capital politique.
« Lisez, mais pensez ; et ne lisez pas si vous ne voulez pas penser en lisant, et penser après avoir lu. »
Alexandre Vinet, Choix de lectures, p. 23, Lausanne, 1843

mardi 21 février 2012

21 février

Sur Twitter, j'ai vu passer les termes « Vidéocapture d'écran » pour traduire Screencasting. Et pourquoi pas le néologisme : VIDÉCRANPTURE ? Ou peut-être, plus simplement, ÉCRANPTURE ?

Aussitôt que je termine la lecture d'un Thorarisson, j'entamerai Les demi-civilisés de Jean-Charles Harvey. Ce monsieur n'avait pas la langue dans sa poche. Ce livre m'a été prêté par Élaine.

Publication hier d'un long billet que je méditais depuis un bout de temps sur l'apprentissage de la programmation au primaire et au secondaire. Je trouve tant que cet apprentissage est cohérent avec l'esprit du programme de formation qu'il m'est difficile d'en parler en gardant un calme réservé. Mais j'ai fait un effort dans ce billet. Et puis, Marie (merci, merci, merci) m'a bien aidé à le peaufiner.

dimanche 19 février 2012

19 février

Une carte pour vérifier le taux de décrochage à l'école de votre quartier.


Moyenne arithmétique vs moyenne géométrique. Jolie preuve. À quel niveau scolaire, d'après vous, peut-on l'apprécier ? Seriez-vous capable d'en faire un projet de programmation (Scratch, HTML5, PHP, etc.) en vue de la rendre plus dynamique ?

La musique mérite d'être la seconde langue obligatoire de toutes les écoles du monde.
Paul Carvel, Jets d'encre (180), Éd. Laetoli, 2000.


Les « pourquoi »
Pourquoi, lorsque vous dites à quelqu'un : je ne partage pas votre avis, ajoutez-vous : les avis sont partagés ?
Pourquoi dit-on que la lune diminue quand elle va en croissant ?
Pourquoi y a-t-il embarras d'argent, quand il n'y a pas d'argent, et embarras de voitures, quand il y a trop de voitures ?
Pourquoi un enfant rougit-il si on le réprimande vertement ?
Pourquoi les meilleurs crus donnent-ils les meilleurs cuites ?
Pourquoi dit-on qu'il faut déposer les arêtes et les noyaux sur le coin de son assiette, alors qu'un assiette, étant ronde, n'a pas de coin ?
Revue L'Abeille, novembre 1926.


Brillant tableau périodique du « ça pas d'bon sens ! »

samedi 18 février 2012

18 février

La plus insigne perfidie du Diable est de faire croire qu'il n'existe pas.
Gustav Meyrinck, Les sangsues du temps, trad. Marcel Schneider, p.48, Éd. Retz-Franco Maria Ricci, 1977.

J'aime bien les images mathématiques. Par celles-ci, il me semble qu'on peut stimuler la curiosité chez nos élèves, et le goût d'en savoir un peu plus sur l'art d'en créer.

Au Canada, on peut télécharger gratuitement une nouvelle traduction du Vieil homme et la mer d'Hemingway. Profitez-en !

Setbon, Philippe : L'apocalypse selon Fred. Assurément un livre que je vais lire; il ne semble pas encore disponible au Québec.

vendredi 17 février 2012

17 février

Hier, je suis intervenu sur un billet de Patrick Giroux, professeur à l'UQAC. J'en garde une trace ici :
Je pense qu'on oublie un élément important : la posture pédagogique.

En effet, si on croit que l'enseignant détient une certaine connaissance et que c'est à lui de la transmettre, alors un bon livre de référence (numérique ou pas) devient nécessaire pour ne pas perdre un temps ridicule à prendre des notes pendant que le prof nous déverse «la» connaissance.

Mais si on croit plutôt que l'enseignant doit être dégagé d'enseigner des connaissances, alors là plusieurs ressources doivent être suggérées à l'élève pour qu'il puisse les acquérir, ces connaissances. Je suppose que dans ce contexte, un «bon» prof serait capable de détecter des ressources facilitantes (et pas nécessairement les mêmes) pour chacun de ses élèves. Cette posture pédagogique particulière en fait titiller plus d'un. J'ai écrit un petit billet à cet égard. C'est ici.

Stéphane mentionne aussi le côté «social» de l'apprentissage. Je suis d'accord avec lui en nuançant cependant que social n'est pas équivalent à «dans une salle de classe». On apprend beaucoup via les réseaux sociaux aujourd'hui, et, physiquement parlant, y'a plein de gens que je ne n'ai jamais rencontrés de ma vie et qui m'ont drôlement aidé à mieux comprendre certains phénomènes.

Dans le billet original, Patrick mentionne des supports genre Ipad ou autres. J'avoue que ces considérations, sans doute importantes, me laissent maintenant froid. J'ai passé plusieurs années sous Windows, puis une autre dizaine sur Linux, et me voilà sur Mac. Je pourrais discourir longtemps sur les bénéfices des uns et des autres. Mais je pense qu'il faut laisser le choix aux gens.

J'utilise un Ipad depuis plusieurs mois maintenant, mais principalement pour lire. Je pense que je saurais bien utiliser cette technologie si j'étais en salle de classe. Par ex : filmer les séquences d'apprentissage des élèves, garder des traces vidéo ou sonores dans un portfolio, créer des oeuvres littéraires, artistiques, etc. Mais j'avoue que pour développer, je ne me passerais pas de mon ordinateur.

Le problème, il est toujours le même, on ne propose que ce qu'on connaît. Si on aime les tablettes, hop, on en veut ! Si on aime Word, hop, on le propose, etc.

Il est tellement difficile, aujourd'hui, de «tout» savoir, et surtout, de savoir ce qu'on veut savoir... Nous sommes entourés de stimuli qui ne sont pas nécessairement stimulants pour tous !

Quoi qu'il en soit, le livre scolaire format papier va disparaître. Les exemples disponibles sur IBook démontrent bien ce fait, à mon avis.

Puis, cet autre commentaire suite à celui de Stéphane.
Stéphane, cela fait maintenant 2 ans que je suis passé sur un MacBook Pro. J'en reparlerai peut-être un jour... :-)

Je ne dis pas que l'enseignant n'explique plus ; je dis simplement qu'il n'enseigne plus les connaissances ! Mais si un élève, pour une raison ou une autre se trouve en «trouble» devant ce qu'il apprend (par ses lectures, des vidéos, des échanges avec les autres, etc.) alors l'enseignant lui «explique». C'est le modèle d'enseignement individualisé tel qu'on le vit à l'éducation des Adultes que je propose.

Par ailleurs, pourquoi vouloir avancer rapidement ??? Quelqu'un a dit :« Pour apprendre vite, étudiez lentement» et je suis de cet avis. La vitesse et l'efficacité dans l'apprentissage, ce n'est pas important, à mon sens. Cela revient à comprendre la culture du bogue (par opposition à la culture de l'erreur) : pour apprendre, il faut des bogues et la possibilité de modifier le projet suite à ces bogues. C'est complètement différent de l'approche : Voici la bonne méthode pour factoriser des trinômes ; ainsi, tu ne feras plus d'erreurs.

Pour ce qui est du wiki, je ne crois pas du tout que c'est du travail partagé «à l'ancienne.» Rien qu'à voir la physionomie des gens à qui je propose l'outil pour un travail collaboratif, on sent la différence. Lorsque je leur dis qu'on peut (et en fait on «doit») modifier le texte écrit par un autre, ils ressentent un profond malaise. Ils ont peur d'offusquer l'auteur original. Ils ne comprennent pas le principe d'une écriture COMMUNE pour ESPÉRER améliorer un produit. C'est beaucoup plus que du «tu fais ta part, je fais la mienne, et on collera tout ça ensemble après.»

Mais, il faut bien l'avouer, les wikis ne pognent pas fort. (Tout comme ton KF d'ailleurs !) Pourquoi ? Parce que l'approche collaborative n'est pas dans notre culture. On préfère l'approche compétitive : Écris un texte, j'en écris un aussi, et on votera pour le meilleur. Ou encore, écris une note, je vais l'évaluer et te dire ce qu'il faut que tu modifies. Construire ensemble, ce n'est vraiment pas dans l'esprit de la masse !

Je crois que l'écriture commune d'un texte pédagogique pourrait nous faire du bien. Commençons avec ceux qui sont déjà dans ce mode de pensée, et attendons patiemment que d'autres suivent. Que voulez-vous ? il faut bien une ou deux locomotives pour tirer des wagons potentiels.


Et ce matin, ce paragraphe que j'ai ajouté :
J'apprécie la nuance apprendre rapidement vs plus rapidement. Car dans cette dernière, on sent le respect de l'individu. Le «plus rapidement» signifiant sans doute «plus rapidement que s'il était seul.» Pourtant, la classe traditionnelle me laisse un arrière-goût contraire : l'élève y est souvent ralenti par le groupe. Pour moi, le socio-apprentissage passe beaucoup plus par mes choix (variés) de ressources que par les personnes qui les créent. Mais si je «bloque» en acquérant certaines connaissances, alors les personnes auxquelles je m'adresse sont plus importantes que ce qu'elles «savent». Je cherche l'humain-pédagogue qui me fera prendre conscience de mon blocage et me donnera DES moyens pour le surpasser.



Il faut lire cet excellent billet de Will Richardson.



« Si avantageux que se veuillent le principe d'équité salariale et le souci d'une marchandise « propre », assainissant production et consommation, nous avons appris qu'une économie au service de l'homme met d'abord l'homme au service de l'économie. Les bons pasteurs de la plus-value commencent toujours par nourrir le troupeau avant de l'envoyer à la boucherie. »
Raoul Vaneigem, Pour l'abolition de la société marchande pour une société vivante, p.93, Rivages poche n°480.

jeudi 16 février 2012

16 février

Quel grand texte de Paul Valéry sur les diplômes. Il serait intéressant d'entamer une discussion autour de ce jugement avec les enseignants, les directeurs d'école et, pourquoi pas, certains politiciens.



À la lecture de certains gazouillis que j'ai vus passer hier sur Twitter, je me dis qu'on gagnerait à bien comprendre ce que sont les sophismes dans le but de les éliminer du discours.



Étonnante et pratique, finalement, l'application Lumix de la Grics. Mais je suis encore persuadé qu'il faut absolument initier les gens aux manipulations des bases de données.



Plusieurs filtres disponibles dans Sumo Paint. Marie en illustre un ici :

mercredi 15 février 2012

15 février

Diable ! Justin Trudeau a une tête sur les épaules. Belle à voir l'expression de sa sainte colère. Car, en effet, on ne sait plus trop où le Canada s'en va. Bien sûr, les séparatistes du Québec ont commencé à attaquer Harper et sa gang ; mais en écoutant Madame Marois, on sent tellement la... « stratégie ». Tudeau, lui, s'exprime avec son âme d'amoureux. C'est beaucoup plus fort.

Formation Lumix aujourd'hui. Cette application de la Grics ne m’enthousiasme pas ; je sais qu'on peut faire la même chose avec Access branché sur leur base de données.
- Mais il faut connaître Access, me répond-on.
- So what ? Enseignez-le-nous ! Ainsi, nous serions beaucoup plus autonomes.
Apprendre le fonctionnement d'une base de données est libérateur.

Nouveau billet d'Élaine. Il contient, entre autres, un épisode avec la directrice du Centre. J'ai laissé un court commentaire suggérant des lectures.

Amour, incessante création. « Raison mystérieuse et imprévue, mesure parfaite et réinventée », comme le chante Rimbaud. Tu étais ma volonté évidente. Tu m'as fait comprendre que ce n'est pas ce qui vient à nous, mais bien ce qui vient de nous qui est la vie véritable. Je voulais être. Aimer, c'est être. Et c'est créer sa vie bien plus que de la recevoir.
Hélène Grimaud (Variations sauvages, p.132, Pocket n°12304)

mardi 14 février 2012

14 février

Encore une vingtaine de mois avant la retraite. Il est certain que je n'aurai pas un gros ménage de bureau à faire. Mais celui de mon ordinateur - je travaille avec mon ordinateur personnel - sera énorme : plein de courriels à mettre à la poubelle (j'en ai plus de 10000 dans mon GMAIL et presque autant dans mon YAHOO), des fils RSS à supprimer, des fichiers à supprimer...




Où sont passés les blogueurs québécois en éducation ? Écrire n'est-il pas un moyen à privilégier pour une pratique réflexive réussie ?




Bon, c'est la Saint-Valentin. Allons-y avec quelques citations :

« Il n'y a pas d'amour, dit Pierre Reverdy : il n'y a que des preuves d'amour. »
Claude Roy (La fleur du temps, journal 1983-1987, p.83, Folio n°2388)

Mais l'amour nous aveugle, et contre tout devoir
Quiconque a de l'amour a bientôt de l'espoir.
Pierre Du Ryer (Alcionée acte 2 sc. 2 (Alcire) p.101, in Théâtre du XVIIe siècle T. II, Gallimard/Pléiade, 1986)

L'amour vole aux amants les heures qu'ils ne passent pas ensemble : séparés, on ne vit plus, on attend de vivre.
Maurice Chapelan (Amours amour, p.193, Grasset, 1967)

L'amour est le premier plaisir, la plus douce et la plus flatteuse de toutes les illusions.
Marquise de Lambert (Réflexions diverses in Oeuvres de Madame La Marquise de Lambert, p.193, 1766)

Tout a été dit sur l'amour, et l'amour est toujours l'amour.
Henri de Régnier (« Donc », p.89, Ed. du Sagittaire, 1927)

lundi 13 février 2012

13 février

Ici, on compare FLASH, HTML5, DOM et CSS3. C'est impressionnant.


Google et son équation de l'amour :

Le rendu des mêmes équations chez Wolfram Alpha :


Curieux, ces gens qui demandent qu'on se mette à leur place alors qu'elle est déjà occupée !
Grégoire Lacroix (Les Euphorismes de Grégoire (483), p.71, Max Milo, 2006)

samedi 11 février 2012

11 février

J'ai beaucoup, beaucoup aimé ce texte : dévalorisée usée ecrasée. D'après moi, on y trouve d'une manière bien articulée, le problème de l'école secondaire aujourd'hui.

Aujourd'hui ?

L'école obligatoire jusqu'à 16 ans a toujours eu son côté pervers.

vendredi 10 février 2012

10 février

J'ai écrit un commentaire ce matin sur l'excellent blogue de The Dude Minds. Le billet parle de la différente interprétation du zéro chez les francophones et chez les anglophones.
Courte vidéo dans laquelle Papert fait une distinction entre les mathématiques et les mathématiques «scolaires».


1 2 >