J'aime bien Gustave Thibon. Philosophe catholique, par des phrases simples, il permet de comprendre comment l'intelligence peut s'accommoder de la croyance. Curieusement, il me fait regretter de ne pas avoir la foi. Je viens tout juste de terminer L'Échelle de Jacob (Fayard, 1942. Réédition Boréal Express, 1984) et d'ici quelques jours plusieurs extraits apparaîtront sur Au fil de mes lectures. Un avant-goût :

« L'amour commence par l'éblouissement d'une âme qui n'attendait rien et se clôt sur la déception d'un moi qui exige tout. » (p.39)

« Il faut partir de l'absolu dans la pensée pour réaliser le relatif dans l'action. » (p.119)

« Limites de la réceptivité -  Voici des gens pendus à toutes les radios, avides de toutes les nouvelles, réceptifs à toutes les idées. On appelle cela sensibilité, ouverture. C'est une qualité que je n'envie pas. Je serais plutôt porté à considérer comme un signe de santé et d'unité intérieures l'existence de larges zones d'indifférence. Une réceptivité universelle implique, exception faite de quelques esprits extraordinaires, une passivité dangereuse. L'écho vibre à tous les sons, mais la bouche choisit ses paroles. » (p. 141)

« Dès qu'un mot devient trop à la mode (je songe à l'engouement actuel pour la pureté, la gratuité, l'engagement, la présence, etc.), il faut se demander ce qu'il recouvre plutôt que ce qu'il signifie. Et c'est en général son contraire. La mode sort du manque. La chose « se porte » quand elle n'est plus ; elle devient vêtement lorsqu'elle a cessé d'être corps. » (p. 146)

« Tout bonheur qui n'enfante pas un devoir amoindrit ou corrompt.  » (p. 177)

Lianes

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Au fil de mes lectures de Gustave Thibon