L'humour n'est pas une étincelle qui jaillit brièvement lors du dénouement comique d'une situation ou d'un récit pour nous faire rire. Sa lumière discrète s'étend sur tout le vaste paysage de la vie.
Kundera, Le rideau, p.130


Paasilinna, né en 1942, est finlandais. J'ai fait sa découverte au hasard d'une visite en librairie : sur le promontoire des nouveautés en poche se trouvait La Cavale du Géomètre. Avec un titre pareil, impossible de ne pas acquérir le livre. J'ai vraiment eu beaucoup de plaisir à le lire. Imaginez un petit vieux, sénile, en arrêt en plein milieu de rue, les poches remplies d'argent. Un chauffeur de taxi doit s'arrêter pour ne pas l'écraser. Ainsi commence La Cavale, ainsi commence le début d'une belle amitié, ainsi commence un beau voyage à travers la Finlande.

« Deux suicidaires se retrouvent fortuitement dans une vieille grange où ils souhaitaient partir tranquilles. Entravés dans leurs funestes projets, ils se mettent en tête de rassembler d'autres désespérés pour monter une association. Commence alors [...] un périple loufoque », lit-on en quatrième de couverture.

L'intérêt de Petits suicides, comme de la majorité des livres de Paasilinna, réside dans cette formidable construction de l'amitié. Des liens, légers mais solides, se tissent entre les personnages qui vivent tous un genre de dépression. Les personnages de Paasilinna ne fuient pas leurs conditions de vie : ils voyagent. Le coeur léger ressenti une fois la désicion prise, le coeur lourd accompagnant la responsabilité de cette décision, ils acceptent cette condition essentiel du voyage, le fait qu'il se terminera. Ce qui, évidemment, les transforme, mais sans les rendre tragiquement étrangers à eux-mêmes. Attention ! tous les livres de Paasilinna font rire et ce Petits suicides entre amis ne fait pas exception : Que les agélastes (faut bien utiliser les nouveaux mots qu'on apprend...) s'en éloignent.

Quelques citations au fil de mes lectures de Paasilinna.