[En parlant de Helene Hanff]
« On ne sait jamais très bien si elle est une pessimiste gaie ou une optimiste triste. »
Jean-Noël Liaut


- Pourquoi tu souris ? me lança Aurélie.
- Ce livre est tellement bon, lui répondis-je.
- Ça parle de quoi ?
- C'est un échange épistolaire entre une jeune New-Yorkaise et un libraire de Londres. Les lettres datent de la fin des années 40 et s'étalent sur près de vingt ans.
- C'est drôle ?
- Drôle ?
- Depuis que tu as commencé ce livre, tu as le sourire fendu jusqu'aux oreilles.
- C'est... jubilatoire. La jeune fille est folle des vieux livres d'occasion anglais. Elle est sans le sou, mais arrive tout de même à faire de bons achats. Ses lettres illustrent une amoureuse profonde des livres. Le libraire répond avec la politesse tout anglaise, voulant bien aider sa correspondante américaine. Dans les lettres du libraire, je retrouve à peu près le même ton que dans les courriels que j'échange parfois avec des libraires sur le web. C'est cela, sans doute, qui me fait sourire : le bonheur de savoir qu'on n'est pas seul dans notre folie.

Aurélie devait quitter. J'ai poursuivi ma lecture.

- Il semble bon ton livre, me dit Marie en s'asseyant confortablement au salon.
- Excellent, absolument excellent. Tiens, écoute.

Et j'ai relu, juste pour elle, à haute voix, les trente premières pages du bouquin.

Si les livres vous intéressent un tant soit peu, ce 84, Charing Cross Road vous transportera de joie.