Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

vendredi 17 juin 2005

PolitiBlogue

Si, comme ici, les principaux acteurs commencent à bloguer intelligemment, cela me ralliera peut-être avec la politique.

Choisir sa proie

Petite heure du midi tranquille. Tout en mangeant, je visite les fils RSS et tombe sur cette jolie blague.

samedi 11 juin 2005

Aquops

AQUOPS : Pas de nouvelle, bonne nouvelle???

lundi 6 juin 2005

TIC

Ce n’est pas l’AQUOPS qui se meurt, c’est l’idée même des TIC dans les écoles.
Louis Desjardins, dans un commentaire de ce billet sur le blogue de l'AQUOPS.

Je fais à peu près le même constat que M. Desjardins. La situation est évidemment complexe, mais je suis persuadé qu'une cause importante d'une désaffection des enseignants est le paternalisme éhonté que les services informatiques exercent depuis des années sur les enseignants.

On a voulu garder les enseignants dans des espaces fermés, alors que les utilisateurs des TIC ne peuvent s'épanouir que dans l'ouverture au monde. Un exemple : on ferme les systèmes avec des Deep Freeze installés partout et sans discernement (même dans les salles de classes, même dans les salles de profs... même les postes des secrétaires ont DF... C'est faire insulte au professionnalisme des gens.) parce que «le monde savent pas utiliser les machines», qu'ils disent !

Au lieu de laisser les gens apprendre de leurs erreurs, on les a maintenu dans un état d'ignorance en les traitant d'imbéciles et d'incapables et en les faisant sentir cheap quand ils avaient le malheur de faire une fausse manoeuvre sur leur machine. Moi, je comprends très bien les enseignants qui ne veulent plus utiliser des ordinateurs dans des conditions de servitude et de dépendance envers les techniciens et les services informatiques. C'est un peu comme si c'était la secrétaire de l'école qui décidait de la manière qu'il faut que les enseignants enseignent le français. Il est urgent que les enseignants puissent expérimenter avec les TIC, qu'on les laisse jouer, se tromper, gaffer. Qu'on leur permette enfin de manipuler les ordinateurs comme bon leur semble. Si on commence maintenant à les laisser libres de faire ce qu'ils veulent avec les TIC, peut-être aura-t-on dans cinq ou six ans des enfants qui pourront développer une véritable compétence TIC dans un environnement scolaire.

Je crois qu'il faut impérativement que les services pédagogiques des CS mettent enfin leur culotte et imposent que les services informatiques deviennent ce qu'ils auraient toujours dû être : un service. Pas un service « on te dit quoi faire/pis si tu fais autrement/compte pas sur notre service », un service tout court!

samedi 21 mai 2005

Constructionnisme

Children don't get ideas, they make ideas.

Better learning will not come from finding better ways for the teacher to instruct, but from giving the learner better opportunities to construct.

Seymour Papert


En faisant une petite recherche sur le constructionnisme de Papert, je suis tombé sur cette thèse de Joseph Rézeau. Au chapitre 3.4, on peut y lire :

Ainsi Papert (1993) comme Chandler (1995) se réfèrent à l’utilisation de ce concept par Lévi-Strauss dans La Pensée sauvage (1962). Ces deux auteurs réutilisent la métaphore du bricolage et du bricoleur, le premier pour illustrer sa défense du constructionnisme contre les pédagogies de l’enseignement magistral (instructionism), le second dans le cadre de sa discussion sur l’influence du médium et de l’outil sur l’activité humaine. Ayant redéfini le constructivisme comme constructionnisme, Papert (op. cit. : 143 et s.) pose la question de savoir comment on devient expert dans la construction du savoir. Il insiste surtout sur le fait qu’il n’existe pas une méthode unique, et dénonce la promptitude néfaste avec laquelle l’école passe du concret à l’abstraction, et donne toujours la priorité aux connaissances abstraites. Par opposition avec la méthode générale de résolution de problèmes, qui fournit une solution théoriquement adaptée à tous les cas, le bricolage permet de trouver une solution pratique réellement adaptée à chaque cas :
The basic tenets of bricolage as a methodology for intellectual activity are: Use what you’ve got, improvise, make do. [...] Here I use the concept of bricolage to serve as a source of ideas and models for improving the skill of making – and fixing and improving – mental constructions (op. cit.: 144).
Ainsi, dans la ligne des partisans du constructivisme, Papert estime que le plus important dans l’apprentissage est de fournir à l’apprenant les outils pour construire son savoir. À la limite, peu importe l’outil, peu importe la méthode, pourvu que « ça marche ». Dans cette perspective du bricolage, l’ordinateur apparaît comme un outil idéal d’exploration du monde et d’appropriation de savoir :
[...] the computer, simply but very significantly, enlarges the range of opportunities to engage as a bricoleur or bricoleuse in activities with scientific and mathematical content (idem: 145).

Vous trouverez quelques autres citations du Children's Machine de Papert sur Au fil de mes lectures. Il n'est pas encore disponible en poche, mais la traduction existe bel et bien chez Dunod (1994, plus de 40$) : L' Enfant et la machine à connaître --- Répenser l'école à l'ère de l'ordinateur.

En simplifiant un peu les concepts, on peut dire que le constructivisme tourne autour de l'idée que la connaissance est construite par l'apprenant et non pas donnée par l'enseignant. Alors que le constructionnisme est basé sur l'idée que l'acquisition des connaissances est meilleure quand l'apprenant est engagé dans la construction d'un «objet» externe ou partageable. Ce processus mène à l'utilisation d'un cycle d'internalisation de ce qui est dehors, et ensuite une externalisation de ce qui est à l'intérieur. (Voir le texte d'Amy Bruckman dont quelques notes de lecture par Duclaux ici.)

J'avoue avoir une forte prédilection pour le constructionnisme. D'ailleurs, mon idée de construire ses compétences mathématiques (et autres !) en passant par la construction sociale (externe) d'objets informatiques vient de là.

Mon été comptera au moins deux jolies relectures : Mindstorms et The Children's Machine.

dimanche 15 mai 2005

Une question d'orientation

Ce n'est pas qu'au Québec que la guerre des rapports traitant du logiciel libre versus le logiciel propriétaire tient place. Ici, Microsoft attaque les résultats d'un rapport anglais.

Ce qui est dommage dans tout ça, à mon avis, c'est que tout semble tourner autour de l'argent. Or l'éducation publique doit d'abord se pencher sur ses fondements philosophiques. Deux choix s'offrent à nous :
· offrir à nos enfants une société où la connaissance est ouverte et librement accessible;
· laisser le contrôle d'une partie des connaissances entre quelques personnes seulement.

Que l'on opte pour une solution ou l'autre, elle aura un coût. Un coût monétaire et psychologique. Dans ce petit billet, je n'aborderai pas l'aspect énonomique de ces choix, mais plutôt le côté psycho/pédagogique.

Dans le premier cas, il faudra lentement mais sûrement migrer vers des logiciels libres et des systèmes d'exploitation libres en éducation. Il faudra de plus éduquer les enfants à faire des choix, à les assumer et à en devenir responsables. Il faudra s'attendre à beaucoup, beaucoup d'insécurité de la part des traditionnels détenteurs de la connaissance. Il faudra préparer nos éducateurs à travailler dans un esprit de co(élaboration/coconstruction/conception) de la connaissance. Il faudra apprendre à comprendre. Comprendre les solutions des autres. Comprendre comment les autres pensent. Comprendre que la connaissance est un bien qui se partage.

Dans le second cas, il faudra continuer de payer des licences, se fier à la compétence de ceux qui ont le droit de voir le code. Nous déciderons parfois de payer pour le développement de solutions informatiques qui ne nous appartiendront pas. Pour certains problèmes, nous devrons rester dans l'ignorance des processus qui ont mené à leurs solutions. Nous dirons à nos enfants qu'on ne doit pas poser certaines questions et que certains problèmes ne sont utiles que pour leurs solutions et que la manière d'y arriver ne les concerne pas. Nous leur ferons comprendre que dans la vie, certaines choses doivent rester cachées à leur entendement.

Comme le disait Jacques Daignault, le choix technologique n'est pas neutre. Soyons-en conscients et tentons de faire un choix le plus éclairé possible. Éclairé par une idéologie philosophico/pédagogique. Éclairé par l'amour de la connaissance. Nos conceptions économiques devront s'ajuster à cette idéologie, et non l'inverse.

vendredi 13 mai 2005

GRICS, encore une fois.

Via le blogue de Michel Dumais, j'ai pu lire la réaction de la GRICS à la lettre de Louis Desjardins. L'extrait suivant indique bien l'analyse que fait la Société au regard du logiciel libre :
«Le modèle actuel de la Société GRICS permet d’assurer, à la fois, le financement de la réalisation des produits et de celui des services qui y sont associés. Qu’arriverait-il si la Société GRICS modifiait son modèle pour ne facturer que ses services ? Elle devrait trouver des sources de revenus alternatives, pour financer le coût de développement, d’entretien et d’amélioration de ses produits. Dans le monde du logiciel libre, ce financement provient de subventions, de fonds versés par des fondations ou des contributions de la communauté. Mais, qui fournirait les subventions qui seraient requises (comme dans le projet Mille), quelles fondations viendraient supporter le développement de logiciels libres en éducation, quelles communautés viendraient contribuer aux développements spécifiques attendus par les commissions scolaires du Québec ? Et, comment pourrait-on garantir la pérennité des produits et des services ?
Sans des réponses précises et concrètes à ces questions, on ne peut absolument pas juger des avantages supplémentaires que les commissions scolaires pourraient éventuellement tirer d’un tel changement.
Par contre, on peut affirmer, sans risque d’erreurs, que la très grande majorité des commissions scolaires du Québec n’ont pas les ressources pour contribuer à des développements en logiciels libres. Et, il est loin d’être acquis qu’une Société GRICS ou toute autre entreprise, qui s’appuierait sur des subventions, gagnerait en efficacité, pourrait garantir la pérennité et livrerait plus de valeur à l’ensemble des commissions scolaires du Québec.»

Bernard Létourneau (PDG de la Société GRICS) et Robert Saumur (Président CA de la Société GRICS)
Rêvons un peu, à partir d'un exemple concret, ce qui pourrait se passer. Prenons trois productions libres développées par une très petite commission scolaire de l'Outaouais : le Bulletin informatisé (alternative libre au bulletin livré avec GPI), le Cyberfolio (portfolio électronique) et le CyberPif (Plan individuel de formation électronique attaché au concept de l'approche orientante).

Imaginons un instant que la GRICS permette à ces applications de se connecter à GPI (ou à Édugroupe, leur portail) pour, entre autres, récupérer des données telles le nom des élèves, leur numéro de fiche, etc.

Ainsi, la majorité des CS qui utilisent actuellement GPI se trouveraient gagnantes puisqu'elles auraient une alternative libre aux produits propriétaires de la GRICS. Est-ce contradictoire? Pas du tout. Cela veut juste dire que les CS continueraient à développer leur GPI préféré, car, justement, on peut lui accoler des produits alternatifs qui sont susceptibles de faire l'affaire de leurs enseignants ou qui, tout au moins, leur donnent un choix. Je crois même que la Société pourrait offrir des trucs du genre : «Avec GPI, vous avez accès au Cyberfolio, à un Bulletin informatisé alternatif, etc. et nous pouvons vous offrir, moyennant un coût supplémentaire à GPI, un support pour ces produits.» Ainsi, la GRICS, sans avoir participé au développement de ces produits, pourrait même se faire un peu de sous avec la chose et elle rendrait tout le monde heureux. Quant au développement de ces produits, elle pourrait, si elle le juge opportun, décider de s'y investir ou non, car l'une des très belles caractéristiques du libre est que l'on ne s'y donne que si on juge le projet intéressant. Via leur Société, les DG pourraient donc décider, ensemble, d'investir dans le développement de ces applications pédagogiques comme ils le font maintenant pour le développement de tout autre produit vendable.

Bon, mon raisonnement est peut-être trop simpliste car, après tout, je ne suis pas économiste, mais il me semble que la diffusion potentielle de certains produits pédagogiques libres qui pourraient se «ploguer» sur la base de données de GPI serait une belle porte d'entrée dans l'exploration/exploitation du LL pour la Société. Cela leur donnerait aussi le temps de voir les répercussions sans vraiment influencer leurs autres produits : en effet, les CS qui ont GPI payent déjà pour le bulletin qui y est intégré. Le fait d'en offrir un deuxième libre ne leur enlève absolument rien. Quant à leur portfolio, les CS qui n'ont pas choisi Édugroupe doivent s'en passer. Avec le Cyberfolio, la GRICS pourrait quand même offrir à ces commissions scolaires un service payant d'un portfolio électronique libre. Ils développent donc un marché potentiel pour les non-utilisateurs de leur portail mais qui ont tout de même fait l'acquisition de GPI. Quant au CyberPif, c'est un produit tellement différent de tout ce qu'ils font, qu'il n'est pas, en lui-même, un compétiteur de quoi que ce soit.

Encore une fois, il y a peut-être plusieurs failles dans mon raisonnement. Mais il reste dans mes convictions les plus profondes que l'imposition de solutions propriétaires par les DG des CS (qui sont aussi les décideurs de la GRICS) à leurs enseignants sera bientôt absolument invivable. Et je crois que la GRICS doit immédiatement bouger pour signifier clairement si oui ou non elle permettra la diffusion de logiciels libres pouvant se connecter sur sa base de données GPI. Si elle ne désire pas faire ce pont, je crois qu'à moyen terme, leur situation deviendra intenable car on ne peut en tout temps et impunément se fier à des directives autoritaires pour imposer des solutions à des professionnels de l'enseignement.

dimanche 8 mai 2005

Politicisme

La politique est l'art d'empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde.
Paul Valéry


Manchette dans le Matinternet d'aujourd'hui :
Après plus de huit heures de négociations, le premier ministre de l'Ontario Dalton McGiunty a obtenu de son homologue fédéral Paul Martin 5,75 milliards $ sur cinq ans, pour combler l'écart fiscal dont la province se dit victime.
Admirable, ce huit heures pour arriver à une entente de plusieurs milliards. Explications possibles :
  • Les négociateurs sont vraiment compétents;
  • Les négociateurs sont des amis;
  • La province de l'Ontario est cruciale à la réélection de Martin.
Évidemment, je penche pour la première hypothèse car il faut être un esprit tordu pour croire un tant soit peu à la troisième possibilité.

Je réfléchis au fait qu'au Québec, on attend depuis deux ans le renouvellement de plusieurs conventions collectives. Deux ans. Explications possibles :
  • Les négociateurs sont vraiment incompétents;
  • Les négociateurs sont des amis et sont bien payés;
  • Les élections sont dans trois ans.
Voilà deux possibilités que je suggère pour accélérer un peu le processus :
  • Que des observateurs sans droit de parole puissent assister aux négos et qu'ils écrivent un petit blogue d'opinion en ce qui concerne les discussions. Plusieurs observateurs signifient plusieurs points de vue. Cela nous permettrait de poser de bonnes questions à nos représentants politiques et syndicaux.
  • Que ces négociations soient directement accessibles du web (par transcription ou par webcam) de manière à ce que tous les gens qui s'y intéressent puissent juger par eux-mêmes de la bonne foi des représentants gouvernementaux et syndicaux.
Je crois que le secret dont on tient pour acquis comme faisant partie intrinsèque de toutes négociations est un frein à l'efficacité. Je crois que comme dans le logiciel libre où le code source est toujours visible, on doit pouvoir accéder à ce qui se dit vraiment autour de ces tables.

samedi 7 mai 2005

Vivre est un art

Estéban passe la journée à la maison.

Dehors, juste avant qu'il arrive, je prenais tranquillement mon thé avec Marie. Je me disais combien j'étais chanceux d'avoir de merveilleuses filles.
- Une fille de 27 ans... déjà... Je suis vieux n'est-ce pas? dis-je à Marie.
- Tu es un jeune grand-père, me répondit-elle en souriant.
Et j'ai souri aussi.
Ce bonheur d'avoir des enfants ne s'explique pas. Quand je suis seul, au milieu d'une tâche hyperplate, il m'arrive souvent de rappeler à ma mémoire défaillante les grands yeux d'Andréanne, les sourcillements sérieux de Marie-Élaine et le regard charmeur d'Aurélie. Et alors, je me dis que ne serait-ce que pour ces instantanés, il vaut vraiment la peine de passer un petit séjour sur cette planète.

Merci la vie !

dimanche 1 mai 2005

Belle découverte

Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.
J. Renard, Journal.


Ayant pour but de créer un fil RSS pour Au fil de mes lectures, je cherchais sur le web comment en construire un. C'est ainsi que je suis tombé sur Open Web, immense source d'apprentissage. Quand je pense à tout ce que je peux encore apprendre...

samedi 30 avril 2005

GRICS : mon point de vue

Je ne suis pas ANTIGRICS, je suis PROCHOIX.

Deux réactions intéressantes [1 et 2] à l'article de Michel Dumais m'ont aidé à mieux cerner ma pensée au regard de la Société GRICS. Je vous la dévoile ici en espérant donner un nouvel éclairage au débat.

Quelques dirigeants de CS ont créé à l'époque une société à but non lucratif dont l'objectif était le développement d'applications informatiques qui les aideraient dans la gestion de leur commission scolaire. C'est d'ailleurs des gestionnaires de CS qui composent le conseil d'administration de la Société. C'est ainsi que peu à peu, plusieurs CS ont joint les rangs de la Société (leur donnant ainsi accès au CA) et qu'on se trouve aujourd'hui avec une soixante de CS qui sont membres de la GRICS.

Mais voyez-vous, une CS, ce n'est pas que ses gestionnaires. Un CS est aussi composée de pédagogues qui ont des problèmes à résoudre et dont ces problèmes ne sont pas du tout d'ordre administratif, mais bien d'ordre pédago/technologique. Or, les outils informatiques orientés vers la pédagogie sont très différents des outils informatiques orientés "gestion". Par ailleurs, le même outil informatique orienté pédagogie peut recevoir autant d'évaluations/utilisations différentes qu'il y a d'utilisateurs (ces pédagogues ne sont pas des gérants d'estrade), car c'est l'utilisateur qui choisit les actions pédagogiques à poser à l'aide de son outil et non l'outil qui détermine les actions pédagogiques à poser. Cette distinction est très importante car, en gestion, cette préoccupation est à peu près inexistante : par exemple, dans le système de paye, on va demander au responsable d'utiliser tel logiciel de telle manière et son opinion au regard de cette utilisation n'est absolument pas importante. On le paye pour utiliser le logiciel en question, et non pour réfléchir à son utilisation. Le pédagogue qui utilise l'informatique, quant à lui, doit réfléchir à son utilisation et doit pouvoir l'adapter à ses propres besoins et aux besoins des élèves. Ce dernier point, quant à moi, suggère fortement (mais pas nécessairement) un regard vers les applications libres.

Et voilà pourquoi je crois que la GRICS ne doit pas se mêler de pédagogie : elle n'a pas été créée pour aider les pédagogues, mais pour aider des gestionnaires. Elle n'a donc pas la capacité d'adapter rapidement ses logiciels aux besoins pédagogiques des différents milieux. Prenez l'exemple du Bulletin GPI : plusieurs CS ont fait des demandes très précises à la Société pour y effectuer des changements qui le rendraient plus cohérent avec l'esprit de la Réforme. D'une CS à l'autre, ces demandes nécessairement varient, car les pédagogues qui réfléchissent à cette Réforme formulent ces demandes en réponse à leur propre réflexion. Or la GRICS tentent honnêtement de répondre à ces demandes, mais elle y arrive que très difficilement car son logiciel n'est pas prévu pour une telle différenciation : à l'origine, le bulletin était à peu près pareil partout. Aujourd'hui, cette conception est complètement dépassée.

J'ai beaucoup de respect pour la capacité de gestion des gestionnaires membres de la GRICS, mais je ne crois pas qu'ils soient les mieux placés pour décider des outils informatiques à caractère pédagogique. Je crois sincèrement que ce sont les pédagogues les mieux placés. Si les gestionnaires membres de la Société qui ont un intérêt pour l'informatique appliquée à la pédagogie (je suis convaincu qu'il y en a) désirent s'impliquer et participer aux choix des pédagogues, je crois qu'au moment du choix, ils devraient se retirer de la table car ils font partie d'une Société privée qui a aussi des offres sur la table. Il ne faut pas oublier que nous voulons tous la même chose : que nos élèves réussissent. Or, entre autres, le rôle du pédagogue est d'offrir le plus d'outils différenciés pour le faire. Il doit donc avoir un très grand mot à dire sur le choix de ses/ces outils. Et le rôle du gestionnaire est d'enlever les bâtons dans les roues aux pédagogues pour qu'ils puissent faire le plus harmonieusement possible le travail.

Si des gestionnaires de la GRICS lisent ce billet, voici ce que je suggère : que tous les logiciels à caractère pédagogique (à leurs dires, en tout cas) de la Société deviennent libres. Ainsi, les pédagogues se sentiraient à l'aise de les adapter à leur propre réalité s'ils jugent ces logiciels utiles dans leur travail. Autrement dit, que les propriétaires de la GRICS ouvrent carrément un département LL et que ce département travaille dans l'esprit du LL.

jeudi 28 avril 2005

GRRRRICS

Voici deux petits paragraphes de la réaction de la société Grics au rapport Wybo :
« La Société GRICS offre aux gestionnaires et aux utilisateurs la tranquillité d’esprit requise pour leur permettre de consacrer leurs énergies à la mission principale de leur organisation et non aux activités de recherche, d’adaptation, d’entretien, de mise à jour, de soutien d’un outil informatique.
La Société GRICS appuie l’orientation des logiciels libres et aide les commissions scolaires à le faire. Encore faut-il savoir choisir les produits qui généreront des économies réelles. Avant de prendre une décision, il faut analyser tous les éléments pertinents et savoir tirer ses propres conclusions. »
Pour qui diable cette société se prend-elle ? Je n'aime pas qu'une société privée vienne me dire quelles activités on ne doit pas faire! Cela ne la regarde absolument pas. Et, comme pédagogue, je trouve ça insultant. Ce paragraphe me fait comprendre maintenant pourquoi elle bloque systématiquement les initiatives de développement de logiciels libres dans certaines CS ou dans certaines régions car elle considère que c'est à elle de faire de la recherche et développement et non aux pédagogues.
La GRICS dit qu'elle appuie l'orientation des LL et aide (?!?!) les CS à le faire ??? Si je me fie à mon expérience, cela est faux.
Il est maintenant très clair pour moi que la GRICS ne comprend absolument rien à la philosophie qui anime le développement du logiciel libre.

Je répète ici que mon opinion n'engage que moi et non mon employeur. Si cette opinion ne vous plaît pas, il y un espace pour les commentaires au bas du billet et je vous propose de l'utiliser. Inutile donc de déranger mon patron à ce propos car il n'y est pour rien dans ma réflexion.

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