L’annonce d’Apple ébranle.

Leur manière d’entrer dans le monde scolaire est tout simplement brillante ; l’idée d’offrir gratuitement une trousse de conception (Ibooks author) aux auteurs potentiels est géniale. Apple montre la voie.

Espérons maintenant que cette idée sera reprise par des développeurs de logiciels libres ; car, idéalement, il me semble que le produit final (le livre) devrait être dans un format ouvert.

Je ne sais pas comment les éditeurs scolaires vont prendre la chose. Mal, sans doute. Mais ils n’ont qu’eux-mêmes à plaindre.

Je me rappelle, à l’Aquops 1998 (ou 1999, je ne sais plus trop), j’avais présenté un atelier de deux heures sur une manière dynamique de faire des maths avec le web. Et j’avais prédit que les éditeurs de livres scolaires classiques, s’ils ne s’ajustaient pas à la nouvelle réalité, seraient appelés à disparaître. Dans la salle, un éditeur était rapidement intervenu en manifestant son grand scepticisme. Je crois que j’avais haussé les épaules.

Les éditeurs ont de grandes forces, c’est certain. Mais ils manquent d’imagination. Si j’étais dans leurs souliers, je demanderais une subvention au MELS pour développer, avec des gens du milieu, du matériel virtuel libre de droits pour les écoles québécoises. Je tenterais de prendre la direction dans ce domaine pour, éventuellement, me rendre indispensable. Pour cela, il faut que les éditeurs laissent tomber quelques principes auxquels ils tiennent obstinément.

Il faut en effet qu’ils apprennent à publier RAPIDEMENT (et avec plein d’imperfections) une première édition.
Il faut qu’ils laissent le livre évoluer librement après cette première édition.
Il faut qu’ils reconnaissent que la perfection n’est pas de ce monde, mais qu’un livre ouvert peut devenir éventuellement quasi parfait.
Il faut aussi qu’ils oublient l’idée d’une version unique.