C'est un parleur étrange, et qui trouve toujours
L'art de ne vous rien dire avec de grands discours ;
Dans les propos qu'il tient, on ne voit jamais goutte,
Et ce n'est que du bruit que tout ce qu'on écoute.
Molière

L'esprit mûri ignore la comparaison, la mesure.
Krishnamurti



Je ne suis plus capable d'entendre les superlatifs. Nos bulletins d'information en sont remplis, et je me demande bien ce que cela ajoute à la nouvelle. Sans doute, une apparence d'objectivité : on a toujours l'impression que cela est bien sérieux lorsqu'on nous lance des nombres. Pourtant, à bien y regarder, ces comparaisons ne veulent absolument rien dire. C'est lancer de la poudre aux oreilles d'un esprit inattentif.
  • Les plus fortes hausses de la semaine ...
  • La plus grande diminution depuis ...
  • Obama annonce la plus grande réforme depuis les années 1930
  • L'épidémie de grippe la plus forte depuis 12 ans
  • L'inflation la plus faible depuis plus de 50 ans
  • Le dollar canadien atteint un sommet inégalé depuis 10 mois.
  • Le sucre cause une moins grande augmentation de la glycémie que certains amidons...
  • La plus belle voix du Québec. (Ils sont plusieurs à l'avoir : M. Pelchat, G. Reno, F. Gignac, etc.)
Encore ce matin, j'ai entendu :

« Les violences atteignent des records absolus depuis la chute du régime des talibans fin 2001. »

« Records absolus depuis » est une expression fort curieuse. Tout record n'est-il pas absolu ? Bien sûr, il peut être (et il l'est généralement) temporaire. Existe-t-il des records « relatifs » ?

Il faut aussi comprendre que le « record absolu-absolu » (non mentionné dans la nouvelle) est quelque part avant 2001. Mais quand ? Et quel est-il ?