Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés.
L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance
pour que Ses flèches puissent voler vite et loin.
Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie;
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
Khalil Gibran.


Aurélie, ma p'tite dernière, a vingt ans aujourd'hui.

J'ai trois merveilleuses enfants. Andréanne est née en 1978, Marie-Élaine, vingt et un mois plus tard, en 80.

Aurélie, 1987.

Pourquoi avoir attendu 7 ans ?

À cause de moi, qui, après deux enfants, n'en voulait plus vraiment. Non pas que qu'elles fussent difficiles, c'était même tout le contraire. Brillantes, intelligentes, belles, sensibles, elles étaient et sont encore tout ça. Tout simplement, j'aimais bien mon temps personnel. Or les enfants en bouffent pas mal.

Mais Marie en désirait encore un autre. Moi, je « buckais ».

Puis, un jour, on lavait la vaisselle, - la vaisselle peut être un bon moment de partage - Marie m'a lancé la phrase-choc :

-Gilles, on est heureux n'est-ce pas ?
-Oui, c'est le bonheur avec toi.
-Alors pourquoi on n’en fait pas profiter une autre vie ?

Et c'est ainsi qu'Aurélie a vu le jour.

Cette conversation m'est toujours restée en mémoire. Aujourd'hui, quand j'entends « Je ne veux pas d'enfants », je raconte cette histoire. Bien entendu, je comprends que si on est malheureux, on ne désire pas avoir d'enfants. Mais si on est bien dans sa peau, si on est bien avec l'autre, si on vit un bonheur quotidien, comment peut-on refuser cette possibilité à une autre vie ?

Notre planète a tant besoin de gens heureux.

Andréanne, Marie-Élaine, Aurélie, je suis tellement fier de vous et je vous aime tant. Merci d'être là.