Je suis allé en librairie hier. Et j'ai acheté plusieurs livres : deux Brautigan, un Morin (Edgar!), deux polars (Deon et Meyer), deux Pessoa, une autobiographie de la pianiste Hélène Grimaud, 66 Haiku de Buson et finalement le Lundi Perdu de Michel Quint. Comme c'était à la librairie du Soleil, j'en ai profité pour prendre Le Libraire, qui est un journal bimestriel publié et distribué gratuitement par quelques librairies indépendantes.

- Vous n'êtes toujours pas sur Internet, n'est-ce pas?, ai-je demandé au commis à la caisse.
- Non. Ça coûte cher, et pour seulement deux librairies...
En effet, la librairie du Soleil a deux points de vente, un à Gatineau, l'autre à Ottawa. J'étais à Ottawa.
- Pourtant, rétorquais-je, j'achète beaucoup chez Pantoute à Québec, et ce n'est que deux succursales. Je préférerais acheter dans ma région, c'est bien certain...
Indifférence du vendeur qui a continué à poinçonner les prix de mes livres.

De retour à la maison, j'ai feuilleté Le Libraire et à la page 27, lecture de l'article Cri d'alarme face à concentration dans la librairie. On y dénonce une concentration abusive (Chapters-Indigo, Renaud-Bray, Archambault) dans le domaine du livre. Dans l'article, on lit :« Quel sera notre choix lorsqu'une ou deux entreprises (qui doivent avoir une bonne rentabilité pour leurs investisseurs) décideront de proposer aux lecteurs du Québec entier un nombre restreint de titres commerciaux, à forte rentabilité, au détriment de la littérature québécoise? Que l'on ait du mal à se procurer des livres plus "culturels" dans certaines chaînes de librairies est un problème grave, mais si ces chaînes devaient contrôler 40%, 50% ou plus du marché, la situation deviendrait catastrophique. »

Qu'est-ce en fait qu'un livre plus culturel? J'en ai aucune idée. Dans ma liste d'achats, il est vrai, il n'y a aucun auteur québécois. Il y a des Américains, des Français, un Japonais, un Portugais, un Africain du Sud. De plus, que ce soit chez Renaud-Bray ou Archambault ou Pantoute, j'aurais sans doute obtenu les mêmes titres en magasin sans difficulté. Si je me fie à l'extrait, je n'ai sans doute pas fait l'acquisition de livres plus culturels.

Je sais qu'un 15e Archambault ouvrira ses portes aux Promenades de Gatineau dans quelques semaines. Tout à-côté du petit Renaud-Bray. Je me vois très bien visiter les deux librairies même si je sais que j'y trouverai à peu près les mêmes titres au même prix. L'avantage du Archambault sera dans la vente de musique en feuille (enfin, je souhaite qu'il y ait une telle section, comme à Ste-Foy ou à Montréal ).
Continuerais-je d'aller faire mon tour à la Librairie Du Soleil ? Bien sûr, lorsque je serai dans le secteur Hull : l'avantage est que cette librairie est tout à côté du seul bouquiniste (Le Loisir des Usagers) dans la région de l'Outaouais !

Ai-je lieu de me réjouir de la venue d'Archambault? Oui, s'ils offrent de la musique en feuille. Sinon, ça ne changera absolument rien à mes habitudes. Car, voyez-vous, avec Internet, on peut commander à peu près tous les livres qu'on veut. Et c'est livré directement à la maison ! C'est pour cela qu'il faut absolument qu'une librairie telle du Soleil soit sur le web. Pour offrir au moins la possibilité d'acheter chez eux directement de l'Internet. Pour le reste c'est-à-dire les livres moins « ordinaires », il y a toujours Abebooks.fr.