Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 19 septembre 2004

Blogomath

Le texte ci-dessous est une version revue de ma réponse à une question posée ici.

Faites-vous une distinction entre Résolution de problème en mathématiques et Résolution de problèmes mathématiques?

Pour moi, ce premier signifie Rés. de prob. dans la classe où on enseigne les mathématiques. Alors que le second est plutôt rés. de probl. impliquant des processus et des stratégies faisant appel à une logique mathématique.

Généralement, je suppose que c'est surtout la seconde interprétation qu'on désire faire prévaloir. Je reviens à un texte que j'ai écrit ailleurs : à mon avis, dans le cas de la seconde interprétation, il ne faut pas se servir de problèmes de mathématiciens pour développer la compétence à résoudre des problèmes mathématiques. Un exemple : Dans la classe de science, des élèves font des expériences sur la chute des corps. Ces expériences appellent généralement des données. La gestion des ces données, la mise en forme et en sens de ces données est un problème qui m'apparaît de nature mathématique. L'élève aura entre autres à conceptuatiser ces données et à créer des symboles entre lesquels les interactions devraient être cohérentes, logiques et rigoureuses. Ce faisant, l'élève développe sa compétence à résoudre des problèmes dont la solution et sa communication rigoureuse impliquent une certaine logique interne.

L'approche résolution de problème «classe de maths» est plutôt d'enseigner à l'élève tous les tableaux possibles qu'il peut faire avec des nombres (en lui faisant résoudre une panoplie de problèmes bidons), et par transfert, espérer que dans la classe de physique, il saura utiliser les connaissances que le prof de math lui aura transmis. C'est, à mon avis, un conception erronée. Le mathématicien quant à lui trouvera sa jouissance dans la création d'un concept abstrait de tableaux alors qu'il aura devant lui une multitude de tableaux issues d'une multitude de situations. Il dégagera la nature même du concept tableau, établira un écriture et une symbolique cohérente et écrira un article dans une revue mathématique pour publier sa découverte. Mais il ne faut pas supposer que cette acte de résolution de problèmes de mathématicien ait un quelconque intérêt pour l'ensemble des élèves.

Je ne sais pas si un blogue est utile ici. Je verrais beaucoup plus un portfolio qui tend à garder l'évolution des traces des élèves en cours d'apprentissage. Je parle ici du portfolio d'apprentissage et non du portfolio de présentation où l'élève met tout simplement ses solutions sous la forme de problèmes déjà parfaitement résolus. Un idéal pourrait être de combiner les deux comme le fait le Cyberfolio, (plug publicitaire) où l'élève garde des traces tout au cours de ses apprentissages, et, à partir desdites traces, crée une présentation qui illustre le développement de ses compétences.

Cependant, peut-être qu'un blog serait utile s'il permet à l'élève d'aller chercher des ressources aidantes/participantes. En ce cas, le problème à résoudre devra être très ouvert. Ex. "Voici le problème qui m'intéresse en ce moment. Comme piste de solution, je me propose..." Au début, cela pourra ressembler à un monologue mais si, sur le web, d'autres internautes ont un intérêt pour le même type de problèmes, p.e. y aura-t-il communauté d'échanges autour des passionnés par ce même problème. Mon texte, cité plus haut, fait référence au type de problème en programmation. Ce n'est pas pour rien que les forums de programmation sont très très actifs : c'est de la vraie résolution de problèmes et l'entraide devient naturelle. Linux a commencé ainsi, il ne faut pas l'oublier!

Et si j'essayais de comprendre

Vécu de très près, ce tout petit billet.

En 1994, lors de mon premier contact avec le web, immédiatement j'ai vu la force de ce médium : pour la seconde fois dans l'histoire de l'humanité (la première étant l'invention de l'imprimerie) l'homme se donnait un moyen démocratique et universel de partage des connaissances.

Le grand message, au fond, c'est que nous avons les moyens technologiques de ne plus être seuls, que ce soit dans nos passions ou nos détresses. Ces moyens sont de plus à la portée de toutes les bourses. Le site sur lequel le billet était écrit coûte environ 40$ annuellement soit 12 euros pour le nom de domaine et 10$US pour l'hébergement.

Le web est le grand messager. Il est là, devant nous, devant nos enfants. Il nous offre, avec quelques clics de souris, quelques touches d'un clavier, la possibilité d'être entendu par tous ceux qui partagent les mêmes préoccupations, les mêmes désirs, les mêmes peurs que nous.