Mort

Nous n'avons pas le choix de notre genre de mort n'en ayons donc pas la préoccupation.
Mgr Louis Baunard

Note du transcripteur.
Le vieillard : la vie montante : pensées du soir.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.
La Fontaine

Note du transcripteur.
La Mort et le Bûcheron.
L'homme qui meurt est un astre couchant qui se lève plus radieux dans un autre hémisphère.
Goethe

Note du transcripteur.
Référence non trouvée.
C'est le mépris de la mort qui fait le soldat, qui crée le citoyen, qui donne au magistrat sa toge, au prince sa sauve­garde dans les périls, et sa majesté dans l'infortune.
Lacordaire

Note du transcripteur.
Conférence : Sur la vie morale.
Si grand que soit un homme au compte de l'orgueil,
Nul n'a plus de six pieds de haut dans le cercueil!
Hugo

Note du transcripteur.
Marion de Lorme, acte 4 sc.8 (L'Angely).
Il est des morts qu'il faut qu'on tue.
Delavigne

Note du transcripteur.
La citation n'est pas de Delavigne, mais de Fernand Desnoyers (1828-1869).
«Habitants du Havre, Havrais
J'arrive de Paris exprès
Pour mettre en pièces la statue
de Delavigne (Casimir).
Il est des morts qu'il faut qu'on tue!»

(Proclamation, 1858.)

Desnoyers poursuivit Casimir Delavigne d'une hostilité violente. Le Havre est le lieu natal de Casimir Delavigne dont la statue est due à David d'Angers.
Le refroidissement du tombeau.
Hugo

Note du transcripteur.
La citation exacte est : «Le refroidissement lugubre du tombeau !» se trouve dans «Les pauvres gens». Blanchard l'a retirées des éditions subséquentes.
La mort subite n'est un mal que lorsqu'elle est en même temps une mort imprévue.
Mgr Baunard

Note du transcripteur.
Le Vieillard : La vie montante : pensées du soir.
Tout doit franchir ce terrible passage.
Le riche et l'indigent, l'imprudent et le sage,
Sujets à même loi, subissent même sort.
J.-J. Rousseau

Note du transcripteur.
Non pas Jean-Jacques, mais Jean-Baptiste dans son ode «Sur l'aveuglement des hommes du siècle.»
Et toi, divine mort où tout rentre et s'efface,
Accueille tes enfants dans ton sein étoilé;
Affranchis-nous du temps, du nombre et de l'espace,
Et rends-nous le repos que la vie a troublé.
Leconte de Lille

Note du transcripteur.
Dies ira dans les Poèmes antiques (1852).
Lille doit s'orthographier : Lisle.
La pompe des enterrements intéresse plus la vanité des vivants que la mémoire des morts.
Rotrou

Note du transcripteur.
Non pas Rotrou, mais La Rochefoucauld dans ses »Réflexions ou Sentences et maximes morales.»
L'oubli, ce second linceul des morts.
Dumas père

Note du transcripteur.
Antony, acte 3 sc. 3 (Antony).
L'homme voudrait laisser quelque chose à la porte,
Mais la mort lui dit non!
Hugo

Note du transcripteur.
Les chants du crépuscule.
Puisqu'il faut que l'on meure,
Qu'importe que retarde ou bien qu'avance l'heure?
Qu'on expire en un lit, ou bien sur l'échafaud,
De quelque lieu qu'on parte on se rejoint là-haut.
Dumas père

Note du transcripteur.
L'Alchimiste, acte 4, sc. 4 (Fasio).
La douleur est un siècle, et la mort un moment.
Gresset

Note du transcripteur.
Épître 6 : À ma soeur, sur ma convalescence.
Nous sommes condamnés, nous devons tous périr;
Naître, c'est seulement commencer à mourir.
Théophile Gautier

Note du transcripteur.
Espana (1845)
Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir?
François Coppée

Note du transcripteur.
Promenades et intérieurs.

Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois
A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois.
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver!
Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes
Dans le gazon d'avril, où nous irons courir.
Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir?

La naissance est le premier pas vers la mort.
Gautier

Note du transcripteur.
Non pas de Gautier mais de M. Moheau dans Recherches et considérations sur la population de la France, 1778.
Tout être porte en lui-même les principes de sa destruction, et l'instant de la naissance est le premier pas vers la mort.
La coupe de mes jours s'est brisée encor pleine.
Lamartine

Note du transcripteur.
Méditations. Le Poète mourant.
Vous allez tous à la tombe!
Vous allez à l'inconnu.
Aigle, vautour, ou colombe,
Vous allez où tout retombe,
Et d'où rien n'est revenu!
Hugo

Note du transcripteur.
Les Voix intérieures.
Qui cherche à vivre
Cherche à souffrir.
Quinault

Note du transcripteur.
Alceste, acte 4, sc. 3 (Suivants de Pluton).
Tout mortel doit ici paraître
On ne peut naître
Que pour mourir :
De cent maux le Trépas délivre ;
Qui cherche à vivre
Cherche à souffrir.

L'oubli est la pire insulte qu'on puisse faire aux morts.
Léon Daudet

Note du transcripteur.
Un jour d'orage.
On n'a point pour la mort de dispense de Rome.
Molière L'Étourdi

Note du transcripteur.
Acte 2, sc. 4 (Anselme).
On trouve dans Thomas à Kempis : «Nemo impetrare potest a papa bullam nunquam moriendi.» «Personne ne peut obtenir de bulle du pape, qui le dispense à mourir.»
Pleure, fille infortunée!
Ta jeunesse va se flétrir,
Dans sa fleur trop tôt moissonnée!
Adieu, beau ciel, il faut mourir!...
Casimir Delavigne

Note du transcripteur.
La mort de Jeanne-D'Arc.
Le mépris de la mort, voilà le principe de la force morale.
Lacordaire

Note du transcripteur.
Conférence sur les vertus cardinales.
Je meurs, et sur la tombe où lentement j'arrive
Nul ne viendra verser des pleurs.
Gilbert

Note du transcripteur.
Ode imitée plusieurs psaumes faite par Gilbert huit jours avant sa mort.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés.
La Fontaine Les Animaux malades de la Peste

Note du transcripteur.

O Mort! est-il donc vrai que nos âmes heureuses
N'ont rien à redouter de tes fureurs affreuses,
Et qu'au moment cruel qui nous ravit le jour.
Tes victimes ne font que changer de séjour?
Louis Racine

Note du transcripteur.
La Religion (poème, chant second).
L'homme ne meurt pas, il se tue.
Dr Froissac

Note du transcripteur.
Non pas Dr. Froissac, mais bien Pierre Flourens dans son livre : «De la longévité humaine».
Voir sous le thème HOMME. Blanchard y donne là le bon nom de l'auteur.
Le malheur vainement à la mort nous dispose;
On la brave de loin; de près c'est autre chose.
J.-B. Rousseau

Note du transcripteur.
Fable d'Ésope.
Le malheur vainement à la mort nous dispose:
On la brave de loin ; de près c'est autre chose.
Un pauvre bûcheron, de peine atténué, Chargé d'ans et d'ennuis, de forces dénué,
Jetant bas son fardean, maudissoit ses souffrances,
Et mettoit dans la mort toutes ses espérances.
Il l'appelle: elle vient. Que veux-tu, villageois?
Ah! dit-il, viens m'aider à recharger mon bois.

La mort ne surprend pas le sage,
Il est toujours prêt à partir.
La Fontaine

Note du transcripteur.
La Mort et le Mourant.
Citation exacte :
La Mort ne surprend point le sage ;
Il est toujours prêt à partir.
C'est dans la mort que le chrétien triomphe et sa gloire commence quand toutes les autres gloires finissent.
Chateaubriand

Note du transcripteur.
Sur la mort de M. de La Harpe, février 1803.
Tous tes pas sont faux pas, tu ne fais pas de pas
Que ces pas, pas à pas, ne mènent au trépas.
Brébeuf

Note du transcripteur.
Poésies diverses.
L'auteur est parfois orthographié «Bréboeuf.»
Qu'est-ce que le souvenir des hommes? Une heure de travail pour un marbrier.
Alphonse Karr

Note du transcripteur.
Référence inconnue.
Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les absents.
Victor Hugo

Note du transcripteur.
Actes et Paroles. Pendant l'exil.
Ceux que nous ne pouvons plus voir sont plus que jamais avec nous.
Fénelon

Note du transcripteur.
Dans une lettre du 5 déc. 1714. La citation exacte est : «Celui que nous ne pouvons plus voir est plus que jamais avec nous.»
Quand on prie près d'un tombeau, on voit presque toujours le ciel à travers les larmes.
Mgr Bougaud

Note du transcripteur.
Référence non trouvée.
La mort nous dépouille de nos biens et nous habille de nos oeuvres.


Note du transcripteur.
Cette citation est parfois attribuée à Jules Petit-Senn. Mais je ne l'ai pas trouvée dans son oeuvre.
L'espérance visite jusqu'au chevet des mourants, comme un rayon de soleil qui vient se jouer au milieu des ruines.
A. Tournier

Note du transcripteur.
Pensées d'automne.
Approchez de cette fosse, regardez ces ossements blanchis et déjoints, voilà tout ce qui reste ici-bas d'un homme que vous avez connu peut-être et qui ne pensait pas plus à la mort, il y a peu d'années, que vous n'y pensez aujourd'hui.
Imitation

Note du transcripteur.
Imitation de Jésus-Christ.
Mes chers amis, quand je mourrai,
Plantez un saule au cimetière.
J'aime son feuillage éploré,
La pâleur m'en est douce et chère,
Et son ombre sera légère
A la terre où je dormirai.
De Musset

Note du transcripteur.
Poésies nouvelles (Lucie - Élégie).
Placez à mon côté ma plume,
Sur mon coeur le Christ, mon orgueil;
Sous mes pieds, mettez ce volume,
Et clouez en paix le cercueil.
Louis Veuillot

Note du transcripteur.
Ça et là (Épilogue).
La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles.
Malherbe

Note du transcripteur.
Consolation à M. Du Périer.

La mort a des rigueurs à nulle autre pareilles.
On a beau la prier,
La cruelle qu'elle est, se bouche les oreilles,
Et nous laisser crier.

Mais sa gloire et son corps n'ont qu'une même bière.
Racine

Note du transcripteur.
Épigramme contre l'abbé Abeille.
Mieux vaut goujat debout qu'empereur enterré.


Note du transcripteur.
Jean de La Fontaine, La Matrone d'Éphèse. Citation retirée des éditions subséquentes.
Chaque heure nous blesse et la dernière nous tue.


Note du transcripteur.
Quoeque vulnerat, ultima necat : Inscription de l'horloge d'Urrugne, village situé entre S. Jean-de-Luz et Béobie, frontière d'Espagne.
Citation retirée des éditions subséquentes.
Aujourd'hui en chère, demain en bière.


Note du transcripteur.
Proverbe retiré des éditions subséquentes.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
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