Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 18 septembre 2014

Canadiens français

Canadiens français

Je puis donner ma province en exemple au monde entier. Nous avons crée un Conseil de l'Instruction publique, composé de deux sections, l'une catholique pour la majorité française, l'autre protestante pour la minorité anglaise. Chacune de ces sections est maîtresse absolue de l'enseignement de ses écoles...
Le sénateur Dandurant À la Société des Nations

Note du transcripteur.
Citation non vérifiée.
Ce que nous voulons, c'est que, chez nous, tout homme, quelque que soit sa race, sa langue, ou sa nationalité sente que s'il y a un groupe de sujets britanniques qui méritent la confiance de la Couronne, s'il y a un groupe de citoyens qui méritent la confiance de leurs concitoyens, s'il y a un groupe de Canadiens qui ont exécuté plus qu'à la lettre le pacte fédéral, c'est nous.
Henri Bourassa

Note du transcripteur.
Pour la Justice, discours prononcé au Monument National, le 9 mars 1912
Dans toutes leurs luttes, les Canadiens doivent se rappeler qu'ils ont la même patrie pour mère.
Honoré Mercier

Note du transcripteur.
Discours prononcé à la Convention Libérale du 28 mars 1881.
J'ai toujours présent à mon esprit cette vision que j'ai souvent et qui je le pense, est une vision providentielle: la vision de l'avenir, du grand avenir du peuple canadien. Il y a quelque chose en lui du peuple choisi par Dieu pour une mission particulière dans le développement de la civilisation humaine.
Rameau de Saint-Père

Note du transcripteur.
Cité dans «Fête nationale des Canadiens-Français», célébrée à Québec le 24 juin 1880 par Julien Chouinard, 1881
Toutes les races et toutes les croyances sont égales aux yeux de la loi, sur ce sol libre d'Amérique, et ce serait un crime de lèse-nation que de soulever ici ces questions brûlantes propres à provoquer les conflits regrettables qui ont bouleversé les peuples européens pendant de longues années.
Honoré Mercier

Note du transcripteur.
Discours prononcé à la Convention Libérale du 19 mars 1881.
Nous ne devons jamais nous lasser d'affirmer nos droits comme catholiques et comme Français. C'est le moyen d'en avoir une connaissance exacte et de les faire connaître à ceux avec lesquels nous vivons. Nos pères ont été les découvreurs et les pionniers de l'Ouest Canadien et nos missionnaires y ont apporté le flambeau de la foi et de la civilisation. Nous sommes les premiers occupants du sol et nous sommes ici chez nous à un titre qu'aucune nationalité ne peut revendiquer. Ayons une conscience bien nette de ce fait et n'oublions pas qu'un peuple n'est réellement fort que s'il a le sentiment de ses droits.
Mgr Adélard Langevin

Note du transcripteur.
Citation non vérifiée.
Minorité en péril et n'ayant survécu jusqu'ici que par miracle, nous avons besoin de professeurs d'histoire qui utilisent au mieux notre patrimoine moral et qui nous recréent sans cesse des hommes à même les cendres des héros.
Abbé Lionel Groulx

Note du transcripteur.
L'Action Française, 1920.
Ètienne Blanchard, Recueil d'idèes, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

mercredi 17 septembre 2014

Calomnie

Calomnie

Vous pouvez écraser quelqu'un sous le poids de votre langue.
Proberbe chinois

Note du transcripteur.
Je n'ai pas vérifié l'origine du proverbe.
Si tu n'as le temps de dire qu'un mot dans la vie, que ce mot soit sublime.
Longfellow

Note du transcripteur.
Dans la Revue Universtaire, vol. 25, partie 1, 1916, on attribue cette citation à Emerson. :

«Si tu n'as le temps de dire qu'un mot dans la vie, que ce mot soit sublime. Ce n'est pas d'échouer, mais de viser bas qui est vil !»

Une recherche plus poussée est exigée pour pouvoir établir avec certitude l'auteur et l'origine de cette citation.
Un homme d'esprit tire toujours quelque profit du mal qu'on dit contre lui.
Fournier

Note du transcripteur.
Quelques sources attribuent cette citation à G. Sand : Il y a dans ce monde si peu de voix et tant d'échos !
Un homme d'esprit tire toujours quelque profit du mal qu'on dit contre lui.

Une vérification poussée s'impose.
Plus une calomnie est difficile à croire
Plus pour la retenir les sots ont de mémoire.
Casimir Delavigne

Note du transcripteur.
Les enfants d'Édouard, Acte 1, sc. 3 (Glocester).
La calomnie s'étend comme une tache d'huile : on s'efforce de l'ôter, mais la marque reste.
Mlle de Lespinasse

Note du transcripteur.
En page 62 du Diable boiteux des enfants d'Henri Burat de Gurgy (1848), on trouve :
«[...] La calomnie s'étend comme une tache d'huile, si l'on parvient à l'effacer, il en reste toujours quelque trace.»
Je crois qu'il faut considérer la référence de Blanchard comme douteuse.
De toutes les actions infâmes que l'envie puisse suggérer, la plus odieuse est la calomnie lancée par une lettre anonyme. C'est le coup de feu tiré la nuit sur un voyageur sans défiance par le brigand embusqué dans un bois.
N. V. De Laténa

Note du transcripteur.
La citation exacte, tirée de «Étude de l'homme» (1854) est :
«Le dénigrement est la ressource de esprits médiocres et envieux. Les qualités qu'ils refusent aux autres, ils croient se les approprier.
L'envie attaque, par la médisance ou la calomnie, le bonheur qui blesse ses regards. De toutes les lâchetés, la plus odieuse est la calomnie lancée par une lettre anonyme. C'est le coup de feu tiré, la nuit, sur le voyageur sans défiance, par le brigand embusqué dans un bois.»
Si l'on dit du mal de toi et qu'il soit véritable, corrige-toi; si ce sont des mensonges, ris-en.
Épictète

Note du transcripteur.
Autre forme de la citation : «Si l'on médit de toi, corrige-toi ; si l'on te calomnie, ris-en.»
Cependant, je n'ai pas trouvé la source exacte. Mais on trouve dans le Manuel (33.9) :
Si l’on vient te dire qu’un tel dit du mal de toi, ne cherche point à te justifier sur ce qu’on te rapporte ; réponds seulement : « Il faut qu’il ne soit pas au courant de ce qu’on peut encore dire sur mon compte ; autrement il ne se serait pas borné là. »
Dans une autre traduction, on a :
Si quelqu'un te rapporte qu'un tel a mal parlé de toi, ne t'amuse point à réfuter ce qu'on a dit, mais réponds simplement : « Celui qui a dit cela de moi ignorait sans doute mes autres vices, car il ne se serait pas contenté de ne parler que de ceux-là. »
Quand une fois ce monstre [la calomnie] nous attache,
Il sait si bien ses cordillons nouer,
Que, bien qu'on puisse enfin les dénouer,
Restent toujours les marques de l'attache.
Pibrac

Note du transcripteur.
Quatrains.
Voir le «Recueil de poésies pour les jeunes filles» par Mme de Witt, 1873.
Pibrac est né en 1529 et est mort en 1584.
L'innocence calomniée est un point d'étroite conformité avec le Fils de Dieu.
Mgr Manning

Note du transcripteur.
Le Sacerdoce Éternel (1890).
C'est sous les arbres chargés de fruits qu'on trouve le plus de cailloux.


Note du transcripteur.
Citation sans doute du cru d'Étienne Blanchard.
On ne peut être au niveau de la calomnie; on est au-dessus ou au-dessous.


Note du transcripteur.
Cette pensée est d'Honoré de Balzac. Voir Pensées sujets, Fragments en p. 33.
Les meilleures fruits sont ceux qui ont été becquetés par les oiseaux; les plus honnêtes gens sont ceux que déchire la calomnie.


Note du transcripteur.
Cette citation est d'Alexander Pope. Je l'ai retrouvée sous cette forme :
Il arrive quelquefois que les plus honnêtes gens sont ceux dont la réputation est le plus en butte aux traits de la calomnie : comme nous voyons communément que les meilleurs fruits sont ceux qui ont été becquetés par les oiseaux et rongés par les vers. (Oeuvres complètes d'Alexandre Pope, t. 4, Paris, 1779)
La calomnie est comme le charbon; si elle ne vous brûle pas, elle vous salit.


Note du transcripteur.
Selon le «Dictionnaire de la conversation et de la lecture» T. 10, 1833, ce serait un proverbe russe emprunté aux Italiens !
Calomnier, c'est se salir beaucoup soi-même pour éclabousser un peu son voisin.


Note du transcripteur.
Une pensée peut-être originale d'Étienne Blanchard.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

mardi 16 septembre 2014

Calme

Calme

Qui veut voyager loin ménage sa monture.
Racine Les Plaideurs

Note du transcripteur.
Acte 1, sc. 1 (Petit-Jean)
Si mauvais que soient les temps, si dur que soit le sol qui nous déchire les pieds, si lancinantes que soient les épines qu'on nous enfonce dans la chair, gardons notre sérénité et n'ayons que des pardons pour ceux qui nous maudissent.
Mgr Gibier

Note du transcripteur.
Dans «Travail Nécessaire» de Charles Gibier, Éd. P. Lethielleux, 1907.
On ne gagne rien en se tenant tranquille. Je suis sûr que les apôtres ne se tenaient pas tranquilles.
Newman

Note du transcripteur.
Lettres et correspondances, t.1, p.449
Les esprits calmes saisissent mieux le vrai par la raison qu'un lac réfléchit mieux les étoiles qu'une rivière.
Jouffroy

Note du transcripteur.
Cette citation serait tirée de son «Cahier vert», mais je n'ai pu vérifier la chose.
Une grande âme est au-dessus de l'injure, de l'injustice, de la douleur, de la moquerie; elle peut les ressentir, mais elle s'en venge par son inaltérable sérénité qui montre combien elle est au-dessus de leurs atteintes.
La Bruyère

Note du transcripteur.
Dans Les Caractères, on lit plutôt :
«Une grande âme est au dessus de l'injure, de l'injustice, de la douleur, de la moquerie; et elle serait invulnérable si elle ne souffrait par la compassion.»
Je ne sais trop où Blanchard a déniché la deuxième partie de «sa» citation...
Celui qui est maître de sa colère est le maître de tout.


Note du transcripteur.
Citation sans doute du cru d'Étienne Blanchard.
Ne fais rien dans la colère. Mettrais-tu à la voile dans une tempête.


Note du transcripteur.
La citation est de Robert Dodsley (1704-1764) dans Économie de la Vie Humaine, 1752. Il s'agit d'un ouvrage traduit en Français sur la traduction anglaise du Manuscrit Indien d'un ancien Britanie. On la trouve sous cette forme :
N'agis point dans la passion ; pourquoi veux-tu te mettre en mer pendant la tempête ?
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

lundi 15 septembre 2014

Calembour

Calembour

Le calembour est le fléau de la conversation, l'éteignoir de l'esprit.
Voltaire

Note du transcripteur.
Il semblerait que Voltaire ait dit cette phrase. Mais je ne l'ai retrouvée dans aucun de ses écrits.
Ce genre inférieur a de tout temps existé... Quel est ce démon taquin qui pousse les gens à calembourer?... Qu'y a-t-il dans ce plaisir vulgaire?... Est-ce le besoin de s'encanailler?... L'oreille est chatouillée par le cliquetis des mots et elle aime cette titillation de mauvais aloi.
Léo Claretie

Note du transcripteur.
La seule référence trouvée est Le Supplément littéraire du dimanche (Le Figaro) du 9 janvier 1909. Claretie y a publié un texte intitulé : «Les calembours des gens sérieux.» On y trouve :

«Quel est ce démon taquin qui pousse les gens à calembourer ? Et non les moindres, je vous assure. Qu'y a-t-il dans ce plaisir vulgaire ? Est-ce le besoin de s'encanailler quelquefois ? Cherchons une raison plus noble.
Celui-ci est en même temps sollicité en deux sens ; le même effort porte sur une double acception : la faculté de comprendre est divisée, écarquillée, le raisonnement devient bifide. C'est une sorte de gymnastique, d'acrobatie populaire, d'écartèlement qui amuse. Le calembour, c'est le grand écart de l'intelligence.»
Le Janus à deux fronts, l'hébété calembour.
André Chénier

Note du transcripteur.
C'est tiré de son poème «Sur un poète soi-disant.» Le voici:

Mais désormais à peine il suffit à sa gloire :
On se l'arrache. Il court de victoire en victoire.
Chacun de ses refrains fait des recueils fort beaux.
Il attache une tête aux bouts-rimés nouveaux.
Aux droits litigieux de plusieurs synonymes
II sait même assigner leurs bornes légitimes.
Bientôt chez tous les sots on sait de toute part
Jusqu'où vont ses talents; que lui seul avec art
Noue une obscure énigme au regard louche et fade,
Hache et disloque un mot en absurde charade,
Construit, tordant les mots vers un sens gauche et lourd,
Le Janus à deux fronts , l'hébété calembour.
Le calembour enfant gâté
Du mauvais goût et de l'oisiveté,
Qui va, guettant dans ses discours baroques
De nos jargons nouveaux les termes équivoques,
Et se jouant des phrases et des mots, D'un terme obscur fait tout l'esprit des sots.
Delille

Note du transcripteur.
La Conversation, Chap. 1.
Dans une note de son livre, p. 194, Delille précise :

M. Morellet compare les faiseurs de calembours à ceux qui, en lisant, voient les caractères, les lettres dont le mot est composé, et non la chose que le mot signifie. De là il arrive ordinairement, ajoute le même écrivain, qu'après chaque calembour, il faut recommencer une autre conversation , qui se rattache difficilement, et presque jamais à la précédente. Aussi est-ce le moyen employé le plus communément et avec le plus de succès par les gens qui veulent écarter la discussion dont l'objet leur déplaît. Ces gens imitent les enfants qui brouillent les cartes au milieu de la partie, parce qu'ils n'ont pas beau jeu. Ils sont les vrais fléaux des conversations.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
cul-de-lampe

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