Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 7 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 185

Notre âme nous regarde souvent avec l'air de nous demander : où en sommes-nous?

Un mauvais exemple ne peut pas plus nous excuser, que la bonté d'un autre nous faire mériter.

Pendant que les autres oiseaux chantent, le moineau cherche.

L'espace semble nous promettre du temps.

Être bon, à quelque chose de bon, n'importe à quoi.

La loi qui gêne l'honnête homme, il lui manque sûrement quelque chose.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 6 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 184

Quand on est en train de promettre, comme on y va !

En fait de plaisir, espacer ce qu'on ne peut augmenter.

La nature a aussi sa mauvaise humeur ; peut-être, bonne mère, est-ce pour excuser la nôtre ?

À Paris, du temps devant soi, quelle friandise !

Un vieux coeur qui a aimé comprend toujours les orages d'un jeune.

Admirer ce qu'on est sûr de ne jamais avoir, bon signe.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 5 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 183

La douleur élargit l'âme en la déchirant.

La vie se charge souvent de payer les dettes de l'ingratitude, et sans oublier les intérêts.

La vieillesse et la légèreté, quel pauvre assemblage! un valseur faisant des pirouettes avec un moribond.

Si friands sont nos appétits !

Le travail sauve tous ceux qui ont voulu se confier à lui.

O vie, tes attraits te rendent aussi responsable !

À la campagne, quand le soir arrive, la journée semble si lasse et si heureuse de s'endormir en lui!

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 4 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 182

N'abusons pas du majestueux, il tourne souvent au comique.

La fierté se drape et attende

Un pauvre reconnaissant, ah ! saluons-le trois fois : au nom de sa mémoire, au nom de son coeur et au nom de sa délicatesse.

On aime à chercher la petite tache des plus purs. Pauvre humanité !

En général, la femme déteint plus sur l'homme que l'homme sur la femme.

En style, on se lasse des détours les plus charmants, des images les plus inattendues, des mots les plus friands, des comparaisons les plus heureuses, jamais de la clarté.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 3 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 181

La satiété est la plus vulgaire des lassitudes.

La fortune est un peu étonnée de ne pas nous rendre fous.

La vue de l'or et la vue de la chair, les deux plus terribles tentations.

En route pour la gloire, on se foule le pied.

Ce que j'admire beaucoup, par prudence je ne cherche pas à le voir tous les jours : on n'a pas tous les jours les mêmes yeux.

Les grandes pensées viennent du coeur, oui, mais s'inscrivent dans l'esprit, et c'est lui qui les habille.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 2 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 180

Une courte, mais une des meilleures prières : Mon Dieu, chassez-moi de moi-même!

Heureux ceux qui conservent dans la vieillesse une certaine teinte de candeur, cette jeunesse de l'âme!

Le pays des aïeux, c'est encore plus que le nôtre, c'est le leur.

Interroge discrètement un retour : qui sait ce qu'il rapporte? Les chemins peuvent avoir été des conseillers mauvais.

Nous avons toujours de la mémoire pour les fautes d'autrui. Nous aurions toujours mieux fait à leur place.

Salue en passant la vieille maison : elle a vu des douleurs.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 1 mars 2013

De toutes les Paroisses, page 179

Ah ! pourquoi vertueux et agréables ne vont-ils pas toujours ensemble !

Les parties d'un entier regardent toujours si l'une d'elles n'est pas plus favorisée que l'autre.

Le beau temps a quelquefois l'air exalté, tant il est beau.

Une belle haie excuse le désordre.

On s'habitue à recevoir, et la gêne est souvent plus grande à celui qui donne qu'à celui qui reçoit.

La paresse déjeune avec le sommeil et soupe avec la faim.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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