Religion. LA RELIGION ET LES MÉDECINS

La notion de l'Infini s'impose à tous: personne ne peut y échapper. Par elle le surnaturel est au fond de tous les coeurs: l'idée de Dieu est une forme de l'infini.
Pasteur

Note du transcripteur.
Dans le discours de réception de Pasteur à l'Académie française : «La notion de l'infini dans le monde, j'en vois partout l'inévitable expression. Par elle, le surnaturel est au fond de tous les cœurs. L'idée de Dieu est une forme de l'idée de linfini. Tant que le mystère de l'infini pèsera sur la pensée humaine, des temples seront élevés au culte de l'infini, que le Dieu s'appelle Brahma, Allah, Jéhova ou Jésus. Et sur la dalle de ces temples vous verrez des hommes agenouillés, prosternés, abîmés dans la pensée de l'infini. La métaphysique ne fait que traduire au-dedans de nous la notion dominatrice de l'infini. La conception de l'idéal n'est-elle pas encore la faculté, reflet de l'infini, qui, en présence de la beauté, nous porte à imaginer une beauté supérieure? La science et la passion de comprendre sont-elles autre chose que l'effet de l'aiguillon du savoir qui met en notre âme le mystère de l'Univers? Où sont les vraies sources de la dignité humaine, de la liberté et de la démocratie moderne, sinon dans la notion de l'infini devant laquelle tous les hommes sont égaux?»

Pour continuer sur Pasteur, voici ce qu'il lança dans une allocution aux jeunes gens du collège d'Arbois.
« Je souhaiterais que tout professeur, en franchissant le seuil de sa classe, se dit avec recueillement : Comment élèverai-je aujourd'hui, plus haut qu'hier, l'intelligence et le coeur de mes disciples ? Sursum corda ! »
Il y a dans l'homme quelque chose d'immatériel, de per­manent, de toujours présent... ce quelque chose, c'est l'âme.
Claude Bernard

Note du transcripteur.
Le Médecin, moniteur de la santé publique, numéro du 17 mars 1878. La citation exacte est : «Il y a dans l'homme quelque chose d'immatériel, de per­manent, de toujours présent, d'indépendant de la matière. Ce quelque chose, c'est l'âme.»
Priez la sainte Vierge et soyez sùr qu'elle vous donnera toute la force, tout le courage dont vous avez besoin.
Récamier

Note du transcripteur.
Dans «Le Quart d'heure pour Marie» de J. Larfeuil (1869), on trouve cet extrait :

Cinq minutes après, le nouveau converti s'arrête au milieu d'un sourire pour exhaler un profond soupir, et puis plus rien. Ce soupir était le dernier, Frédéric était mort!...
Les malheureuses femmes, la mère et l'épouse, passèrent alors de la joie aux larmes, du bonheur au désespoir. Mais Récamier, leur montrant le buste de la Vierge tout récemment placé dans ce funèbre appartement : « Du courage, mesdames) du courage, demandez-en à la Vierge Marie et rappelez-vous avec confiance tout ce qu'elle a déjà fait pour vous. Votre pauvre Frédéric était compromis, perdu^ irrévocablement condamné depuis longtemps. La sainte Vierge l'a fait vivre presque miraculeusement pour qu'il eût le temps de se préparer à la mort. Frédéric reculait devant les sacrements, la sainte Vierge les lui 'a fait désirer et demander lui-même... A propos, à quelle heure vous a-t-il demandé un prêtre ? demanda Récamier, pour faire diversion et reporter la pensée vers une idée consolante. — Hier soir à neuf heures et demie, docteur. »
A cette réponse, Récamier tire sa montre et pousse une vive exclamation.
« Neuf heures et demie! répéta-t-il. C'est précisément à neuf heures et demie que nous finissions nos Ave Maria pour Frédéric. Je le sais, parce que le grand ressort de ma montre s'est cassé dans cet instant, et vous voyez qu'elle marque neuf heures vingt-huit minutes: Oh ! priez la sainte Vierge; mes chères dames, priez-la bien, et soyez sûres qu'elle vous donnera toute la force dont vous avez besoin dans un aussi cruel moment. »

Vous êtes tous jeunes et pleins de vie; eh bien! n'oubliez pas que vous mourrez bientôt, mais votre âme est immortelle.
Larrey

Note du transcripteur.
Citation attribuée au baron Larrey dans la Revue Contemporaine, 2e série, T. 31, 1863.
J'ai prié, j'ai cherché, j'ai trouvé... L'observation des commandements de Dieu, voilà ce qui seul peut assurer la paix du coeur.
Nélaton

Note du transcripteur.
[Le docteur Nélaton] ne cessa de persévérer dans ces sentiments, qui firent l'édification de ceux qui l'entouraient : «Mes enfants, leur disait-il, la voie droite!... l'observation des commandements de Dieu, voilà ce qui seul peut assurer la paix de la conscience et du coeur». Et plus tard il ajoutait cette parole remarquable, bien propre à produire une grande impression sur les incrédules modernes, qui prétendent regretter de n'avoir pas la foi: «J'ai prié, j'ai cherché, j'ai trouvé!»
Les Magnificences de la religion, Augustin Henry, 1874.
Citation retirée des éditions subséquentes.
Un médecin qui ne croit pas en Dieu n'est qu'un vétérinaire.
Dupuytren

Note du transcripteur.
Je n'ai rien trouvé qui associé cette citation à Dupytren. Cependant la citation exacte : « N'acceptez jamais un médecin matérialiste. Qui ne croit pas à l'âme du malade, n'est qu'un vétérinaire ; les bêtes sont ses clientes; une chrétienne ne doit pas l'être. »
se trouve dans «La jeune fille chrétienne» d'Élie Redon (1883).
Dieu de mes pères, si l'étude de mon art ne doit me con­duire qu'à douter de ta puissance, rends-moi mon ignorance et ne permets pas que je blasphème ton saint nom!
Réné-Théophile-Hyacinthe Laennec

Note du transcripteur.
Trouvé dans «Les Médecins les plus célèbres» (1861) :

Il est beau d’entendre ce savant médecin , épouvanté de l’audace des principes et des insinuations perfides qui se glissaient dans une foule de traités de physiologie, s’écrier en inaugurant un de ses cours : « Dieu de mes pères , si l’étude de mort art ne doit me conduire qu’à douter de ta puissance; s’il faut que, dans ce corps fragile et périssable, je ne trouve plus cet instrument céleste de ma pensée, cette âme immortelle et libre que je tiens de ta bonté; s’il faut que, assimilé à: la brute stupide, dégradé dans tout mon être , je reconnaisse des penchants irrésistibles dans mon crâne , et la cogitabilité dans une huître, ah! rends-moi mon ignorance, ne permets pas que je blasphème ton nom ; je n’étudierai plus. »
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
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