Principe

Assommer un garde-champêtre, ce n'est pas assommer un homme ! - c'est écraser un principe.
Victorien Sardou Rabagas

Note du transcripteur.
Acte 2, sc. 4 (Rabagas).
Ayez quelque maxime qui, au besoin, ranime votre raison et qui fortifie vos principes.
Mme de Lambert

Note du transcripteur.
Avis d'une mère à son fils.
Il faut, dans ce monde, beaucoup de courage pour ne pas se dégoûter des plus beaux principes, quand on voit comment ils sont appliqués par les hommes.
Ernest Bersot

Note du transcripteur.
Etudes sur la philosophie de XVIIIe siècle: Montesquieu
Tous les gouvernements périssent par l'exagération de leurs principes.
Aristote

Note du transcripteur.
Je n'ai pas trouvé la citation chez Aristote. Cependant, le citoyen Odilon Barrot prononce exactement cette phrase dans L'Histoire parlementaire de l'Assemblée Nationale, vol. 5 (27 sept. 1848).
Périssent les colonies plutôt qu'un principe.
Barnave

Note du transcripteur.
Voici une entrée de l'Intermédiaire des chercheurs et curieux (1881) : « Périssent les colonies plutôt qu'un principe !» (IX, 673, 759.) — À la séance du Sénat du 23 mars 1881, M. Laboulaye, intervenant dans la discussion du projet de loi portant création d'une Caisse d'épargne postale, commençait ainsi son discours:
« C'est une très belle chose que les principes; cependant, de même qu'il ne faut pas laisser périr les colonies par amour des principes, de même il me semble qu'en ce moment on sacrifie la femme par amour des principes qui devraient la protéger. » Il fut alors interrompu par cette phrase de M. Schoelcher : « On n'a jamais dit: Périssent les colonies plutôt qu'un principe! » M. Schoelcher, qui s'est d'ailleurs borné à cette interruption, est en désaccord avec M. Louis Combes (un coreligionnaire politique, pourtant) qui, dans ses Épisodes et Curiosités révolutionnaires, donne «l'origine vraie, la première forme de ce mot fameux, dont on ne peut contester la haute moralité. » D'après M. Louis Combes (p. 148), « dans la séance du i3 mai 1791 de l'Assemblée Constituante, répondant à ceux qui menaçaient la France du ressentiment des nobles d'outre-mer (les colons) et prédisaient qu'ils se sépareraient de la métropole si l'on ne maintenait dans sa rigueur la distinction des castes, Dupont (de Nemours), le modéré des modérés, concluait noblement: « Si toutefois cette scission devait avoir lieu, s'il fallait sacrifier l'intérêt ou la justice, il vaudrait mieux sacrifier les colonies qu'un principe. » La discussion continua... Alors, Robespierre, emporté par une généreuse indignation, s'écria : « Périssent les colonies! s'il doit nous en coûter notre honneur, notre gloire, notre liberté! Périssent les colonies ! si les colons veulent, par les menaces, nous forcer à décréter ce qui convient le plus à leurs intérêts! » M. Louis Combes termine par cette réflexion :« On voit que le mot qui nous occupe s'est trouvé composé de deux mouvements oratoires, et qu'il appartient à Dupont (de Nemours) et à Robespierre. Condensé comme il l'est dans sa forme populaire, il n'en est devenu que plus saisissant et plus énergique. »
Édouard Fournier (l'Esprit dans l'histoire) ne met pas non plus en doute la réalité du mot; peut-on décidément le nier avec M. Schoelcher?


Par ailleurs, Victor Schoelcher commente longuement cette cette citation dans son livre Vie de Toussaint-Louverture,dans une note en bas de page.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
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