Médisance

Du même trait, la médisance cause la mort à trois personnes : à celui qui médit, à celui dont on médit, à celui devant qui l'on médit.
Bourdaloue

Note du transcripteur.
Exhortations sur les faux témoignages rendus contre Jésus-Christ.
«Voilà pourquoi saint Bernard disait de la médisance que c'est un étrange mal et bien funeste, puisque du même trait elle cause la mort à trois personnes: à celui qui médit, à celui dont on médit, à celui devant qui l'on médit; à celui qui médit, et qui perd la vie de l'âme en perdant la grâce de Dieu ; à celui dont on médit, et qui perd en quelque sorte la vie civile en perdant la réputation qui l'y entretenait ; enfin, à celui devant qui l'on médit, et qui perd la charité, dès là qu'il en abandonne les intérêts et qu'il permet qu'elle soit violée en sa présence.»
Je hais tant le mal que j'en hais le rapport.
Henri IV

Note du transcripteur.
Journal militaire, 1590.
Entre le médisant et le malfaisant, il n'y a de différence que l'occasion.
Quintilien

Note du transcripteur.
Référence inconnue.
« On dit » et « peut-être » sont les deux huissiers de la médisance.
Balzac

Note du transcripteur.
Référence non trouvée.
Contre la médisance, il n'est point de rempart.
Molière Tartuffe

Note du transcripteur.
Acte 1, sc. 1 (Cléante).
Qu'est-ce donc qu'une médisance? c'est comme une grêle qui ruine, dans un jour et même en beaucoup moins de temps, l'ouvrage de vingt années de travaux, de précautions, de mesures.
Bourdaloue

Note du transcripteur.
Exhortations.
Ne dites jamais de mal de vous; vos amis en diront toujours assez.
Talleyrand

Note du transcripteur.
Référence non trouvée.
Les langues ont toujours du venin à répandre,
Et rien n'est ici-bas qui s'en puisse défendre.
Molière Tartuffe

Note du transcripteur.
Acte 5, sc. 3 (Mme Pernelle).
Contre la médisance il n'est point de rempart,
À tous les sots caquets n'ayons donc nul égard;
Efforçons-nous de vivre avec toute innocence,
Et laissons aux causeurs une pleine licence.
Molière

Note du transcripteur.
Acte 1, sc. 1 (Cléante).
Citation retirée des éditions subséquentes. Le premier vers était déjà cité sous le même thème.
C'est un méchant métier que celui de médire.
Boileau

Note du transcripteur.
Satire, VII.
On répète les médisances en citant leur auteur, pour s'en donner le plaisir sans danger.
Voltaire

Note du transcripteur.
Cette citation est souvent attribuée à Mme de Puisieux. J'en n'ai trouvé aucune trace dans son livre «Les Caractères» (1755).
Aucune trace non plus chez Voltaire.
Blanchard a retiré cette phrase des éditions subséquentes.
On aime mieux dire du mal de soi-même que de n'en point parler.
La Rochefoucauld

Note du transcripteur.
Réflexions ou Sentences et maximes morales.
Je mets en fait que si tous les hommes savaient ce qu'ils disent les uns des autres, il n'y aurait pas quatre amis dans le monde.
Pascal

Note du transcripteur.
Pensées.
Au bout d'une heure un scandale est connu à trois kilo­mètres à la ronde; il faudra un mois entier à un acte héroïque pour parcourir la même distance.
Guy Dupréhault

Note du transcripteur.
Référence inconnue. La phrase se trouve peut-être dans «Pointes de feu», 1924.
Ceux de qui la conduite offre le plus à rire,
Sont toujours sur autrui les premiers à médire.
Molière Tartuffe

Note du transcripteur.
Acte 1, sc. 1 (Dorine).
Loin d'ici médisants, dont la langue coupable
Déchire l'honneur des absents.
On ne permet à cette table
Que des entretiens innocents.
Dans le réfectoire de S. Augustin.

Note du transcripteur.
Saint Augustin avait fait écrire dans la salle où il mangeait deux vers dont voici le sens:

Loin d'ici, médisants,
Dont la langue coupable
Déchire l'honneur des absents:
On ne permet à cette table
Que des entretiens innocents.

Un jour que quelques-uns de ses amis commençaient à parler des défauts de leur prochain, le saint les en reprit aussitôt, leur disant que, s'ils ne cessaient, il fallait ou qu'il fît effacer ces vers ou qu'on se levât de table. « C'est ainsi que nous devons user de fermeté pour empêcher autant, que nous pouvons, la médisance. (Vie de saint Augustin, par Possidius.)
Qu'est-ce qui est plus pesant que la massue ?... plus acéré que la flèche?... plus aigu que l'épée?... plus amer que le fiel?... plus meurtrier que la lance?... plus venimeux que le dard de la vipère?... Qu'est-ce qui allume plus d'incendies que l'étincelle?... Qu'est-ce qui brûle plus que le feu?... -C'est la langue du médisant.


Note du transcripteur.
Référence non trouvée.
Alléguer les mauvaises actions d'autrui pour justifier la sienne, c'est croire se laver avec de la boue.


Note du transcripteur.
Cette citation est parfois attribuée (sans en donner la référence) à Jules Petit-Senn. Je n'ai rien trouvé d'approchant chez Petit-Senn.
Certaines oreilles sont ouvertes aux médisances, comme les égouts aux ruisseaux.


Note du transcripteur.
Il semble que la citation serait de Marie Valyère et se trouverait dans «Heures Grises». Je n'ai malheureusement pas le livre pour confirmer cette hypothèse.
La parole, comme la flèche, ne revient plus.


Note du transcripteur.
Cette phrase est habituellement accompagnée des : «Regarde donc, avant de la lancer, si elle n'est ni aiguë ni empoisonnée.» On la trouve, anonyme, dans le Dictionnaire de maximes de Mabire (1830).
Qui parle mal d'un autre parle mal de toi.
Proverbe

Note du transcripteur.

Un ancien à qui l'on demandait quelle était la bête la plus à craindre, répondit « Entre les animaux domestiques, c'est le flatteur ; entre les sauvages, c'est le médisant. »


Note du transcripteur.
R.P. Lejeune, Sermon LXVI (De la médisance), t. 2, Paris, 1871.
Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.
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