Absence

L'absence est le plus grand des maux.
La Fontaine, Les deux Pigeons
L'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu.
La Rochefoucauld
L'absence est la pierre de touche de l'amitié.
Lacordaire

Note du transcripteur :
La citation est inexacte. Lacordaire a plutôt écrit dans une lettre adressée à Mme Swetchine en 1835 :
L'absence est une pierre de touche pour les vrais attachements.
L'absence est la pierre de touche de l'affection ; elle sert à montrer jusqu'à quel point on ne pourrait se passer de ceux qu'on aime.
Louis Aigon

Note du transcripteur :
Je n'ai trouvé aucune trace de ce Louis Aigon.

Abus

Avant d'attaquer un abus, il faut voir si on peut ruiner ses fondements.
Vauvenargues

Académie

On fait, défait, refait ce beau dictionnaire,
Qui, toujours très bien fait, sera toujours à refaire.
Lebrun
Depuis dix ans, dessus l'F on travaille
Et le destin m'aurait fort obligé
S'il m'avait dit : « tu vivras jusqu'au G. »
Bois-Robert

Note du transcripteur :
On trouve ici une grosse erreur souvent répétée. Boisrobert a écrit non pas dix ans, mais bien six ans. Vous trouverez l'original chez Gallica dans «Les epistres du sieur de Bois-Robert-Metel, abbé de Chastillon . Dediées à monseigneur l'éminentissime cardinal Mazarin.» en page 29.

L'Académie est comme un vrai chapitre,
Chacun à part promet d'y faire bien,
Mais tous ensemble ils ne tiennent plus rien,
Mais tous ensemble ils ne font rien qui vaille.
Depuis six ans dessus l'F on travaille,
Et le destin m'aurait fort obligé
S'il m'avait dit : Tu vivras jusqu'au G.
(À Monsieur de Balzac. Épitre VI.)


Ci-gît Piron, qui ne fut rien.
Pas même académicien.
Piron
C'est ce petit rimeur, de tant de prix enflé,
Qui sifflé pour ses vers, pour sa prose sifflé,
Tout meurtri des faux pas de sa muse tragique
Tomba, de chute en chute, au trône académique.
Gilbert
La Condamine est aujourd'hui
Reçu dans la troupe immortelle ;
Il est bien sourd, tant mieux pour lui ;
Mais non muet, tant pis pour elle.
Piron
Quand La Bruyère se présente,
Pourquoi faut-il crier haro ?
Pour faire un nombre de quarante
Ne fallait-il pas un zéro ?

Note du transcripteur :

Ce cinglant quatrain aurait été composé par un plaisantin qui se serait reconnu dans «Les Caractères.»


Étienne Blanchard, Recueil d'idées, 1928, 1929, 1941, 1947. Voir le premier billet.