Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

jeudi 21 février 2013

Miette 82 : C'est une fine mouche

L'expérience

C'est une fine mouche.

Sommaire. — Ne pas confondre. — Le diable et la plus belle moitié du genre humain. — Satan a trouvé son maître

La « mouche » dont il est question n'a aucun rapport même lointain avec l'insecte ailé qui mettait en fureur le lion de la fable. Notre « mouche » est une personne habile, rusée, à laquelle il est difficile d'en remontrer et qui possède flair et adresse. Dans l'acception qu'on lui attribue ici, ce mot a produit « mouchard », espion de police. Si ce dernier est parfois pris en mauvaise part, il n'en est pas de même de la « fine mouche », qui a conservé toute sa grâce, toute son élégance avec son pouvoir.

Le terme s'applique ordinairement à la plus belle moitié du genre humain et... au diable.

« Le diable est une fine mouche. »

Dans une vieille chanson :

Satan dit un jour : « Je commence
À m'ennuyer.
Je vais pour faire pénitence
Me marier. »

Et son interlocuteur de lui répondre qu'il ne sera pas le maître dans son ménage :

Satan, crois-moi,
La femme est plus fine que toi.

Certes, la femme a l'esprit fin et délié ; son sac contient plus d'un tour et d'une malice ; qu'elle soit mince et élancée ou d'énorme corpulence, c'est avec la plus belle aisance et la plus grande désinvolture qu'à vos yeux éblouis et charmés elle se révélera : « fine mouche ».

Émile Genest, Miettes du passé, Collection Hetzel, 1913. Voir la note du transcripteur.

De toutes les Paroisses, page 171

L'amabilité nous permet toujours de garder notre rang; elle a ses poids et ses mesures.

On s'avoue colère avec gentillesse, gourmand avec satisfaction, paresseux avec délices... vaniteux, jamais.

Porter la paix dans ses paroles, dans ses exemples, la respecter où elle existe, la faire entrer où elle n'est pas, c'est bien travailler !

Que de projets de travail fait un paresseux dans son fauteuil !

On a rarement de la patience de reste, mais il suffit d'en avoir assez.

Il faut faire honneur à tout ce qu'on a reçu.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913