Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

lundi 31 décembre 2012

2013.0

Rédaction d'au moins un billet par jour en 2012. Surtout les extraits d'Anne Barratin, écrivaine malheureusement complètement oubliée aujourd'hui. Pour 2013, je me donne le défi d'écrire un billet par semaine : mes activités, mes pensées, le tralala quoi ! Une nouvelle catégorie pour classer tout ça : Semaineries.

J'ai écouté la saison 1 (ou la saison 2, tout dépend !) de Strike Back. Du pow-pow avec 5 minutes de sexe par émission. Beaucoup d'action. Parfois, je me demandais si on était dans un film ou dans un jeu vidéo.

Walking Dead reprend en février seulement. Alors, pour entretenir un peu l'atmosphère, j'ai visionné 28 jours après. J'aime les contextes apocalyptiques.

Je prépare mes ouvertures pour le prochain tournoi Blitz. Sur 1.d4, je vais essayer la Budapest. Sur 1.e4, peut-être la Nimzovitch. Avec les Blancs, j'ouvrirai avec 1.d4. Autre résolution pour 2013 : analyser toutes mes parties et les publier sur mes Jobineries.


J'initie Estéban aux échecs. La petite Marilise aura 5 ans dans quelques jours : son tour viendra bientôt !

J'ai ajouté les cotes outaouaises sur Matoutaouais.org. On a aussi un nouveau chroniqueur, Thierry De Gleuher, Champion du monde en composition d'analyse rétrograde.

J'ai joué un peu de piano hier. Mon « Chickering » a besoin d'un bon accordement.

Je lis La Faille souterraine de Mankell, cadeau de ma fille Aurélie.

J'ai mis à jour Au fil de mes lectures. Je n'y avais pas touché depuis plus de six mois : honte à moi ! J'approche les 36000 citations.

Après six semaines, encore quelques jours avant de pouvoir enlever l'attele de Linux. On espère fort que ses os du pied seront bien ressoudés.

Comme d'habitude, on reçoit au Jour de l'An. J'ai le reste de la semaine en vacances.

Les blogues sont peut-être tout simplement morts ; je parle des vrais blogues - WEB-LOG - Journal Web. Pas ceux des corporations, des journalistes, des politiciens bullshiters, etc. Non, je veux dire les blogues personnels : ceux des gens ordinaires. « Nous sommes tous uniques, et insignifiants» a écrit Cioran. Et si le blogue diminuait au moins légèrement cette insignifiance ? Mon souhait pour 2013 : que mes amis ayant abandonné l'exercice de l'écriture bloguesque s'y remettent.

De toutes les Paroisses, page 119

On a des torts qu'il ne faut pas atténuer, ils doivent porter toute leur honte.

Vouloir avoir toujours raison, signe d'étroite embouchure.

L'intelligence crée beaucoup de devoirs.

Qu'est le prestige? un introducteur qui nous précède, et un ami qui nous suit.

Comme il nous font obéir, ces deux petits mots : Il faut !

Je n'ai jamais, en dehors du malade, pu plaindre quelqu'un qui trouve le temps long.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 30 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 118

Une amabilité qui se force ressemble à une grimace qui se cache.

On met généralement toute sa bêtise dans son rire, et tout son esprit dans son injustice.

Un raccommodement garde une certaine fêlure.

Hélas ! généralement les sourds aiment la conversation, et les jambes dolentes les longues promenades.

Il est peut-être plus facile d'arrêter le cheval emporté que le médisant en pleine jouissance.

Les relations peuvent être imposées par les circonstances; ne jugeons les gens que sur leurs amis.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 29 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 117

Il y a des gens qui aiment à être entourés de trompettes et à rencontrer la fanfare.

La poésie aide à embellir la vie ; la pensée aide à la supporter.

Les femmes sont faibles devant la tentation; les hommes vont au-devant.

La routine est la servante de l'habitude.

La flatterie doit être bien habillée et ne doit pas trop montrer sa peau.

On cache son âge, est-ce pour le plaisir de le faire deviner? Ce n'est pas bien difficile.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 28 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 116

La seule grâce qu'un vieillard puisse avoir, c'est celle de la bourse ouverte ; qu'il l'ouvre donc souvent.

Ne jamais négliger de se faire aimer; c'est souvent si facile !

Heures bénies ! celles où l'on se sent à la hauteur de sa tâche.

O portraits de famille sans héritiers, je vous souhaite l'incendie.

Que de fois on est quelque chose, sans être quelqu'un !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

jeudi 27 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 115

On se lasse d'aimer, bien plus que d'espérer.

Ah ! la bonne conscience, comme elle nous baigne de satisfactions ! avec quels bons yeux elle nous regarde !

À la traduction la couleur manque, l'air natal aussi.

L'éclat nuit toujours à la vertu.

La chair a plus de peine à mourir que l'esprit ; la nature doit l'y forcer.

Le critique, comme le chirurgien, doit avoir la main dure et légère.

Pour monter à la vie, la jeunesse nous donne la main; pour en descendre, la vieillesse ne nous offre que sa béquille.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mercredi 26 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 114

Qu'il serait bon, ce qu'on a autrefois dédaigné, s'il venait plus tard s'offrir !

Les gênants ne sont gênés nulle part,

La persévérance est haute de désir et belle de courage ; elle pactise avec le temps.

Dans les ondes des dires, que de vérités se noient !

Quand le bonheur parle, la voix de la raison faiblit.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

mardi 25 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 113

Un vieux qui s'étonne me surprend.

Joie immense que celle de pouvoir ne rien demander! Surveillons-la, elle irait à l'orgueil.

L'imagination! qu'elle nous enchante, nous rafraîchisse, nous parfume; qu'elle rende la tâche plus facile, le jour plus clair, le matin plus serein, le soir plus doux, l'espérance plus brillante, la vie moins terne! Que lui demander de plus?

Comme l'oiseau, la pensée vole autour de nous jusqu'à ce qu'elle ait trouvé sa branche.

Si la vie n'avait pas les jeunes, comme elle serait triste ! si elle n'avait pas les vieux, comme elle serait frivole!

Non, les petites déceptions n'apprennent pas à supporter les grandes, ni les grandes les petites ; les premières demandent beaucoup de patience, les secondes, beaucoup de force.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

lundi 24 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 112

Il est souvent bien près, l'ennemi que nous cherchons bien loin.

L'amour a besoin de ses malheurs et de ses traverses pour être intéressant aux autres.

Le coeur du vieillard est un peu comme un prisonnier ; il n'ose plus aimer.

On a quelquefois cinquante ans à vingt-cinq ; c'est moins grave que d'en avoir vingt-cinq à cinquante.

Il est des jeunesses nées éteintes pour ainsi dire, jeunesses comme l'or allemand, à titre inférieur.

Que ce serait agréable de pouvoir donner plus à ses pauvres, au lieu de donner aux pauvres de chacun!

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

dimanche 23 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 111

S'il ne faut pas partir la veille, il faut mourir l'avant-veille,

Laisse passer les plus pressés : la meilleure place n'est pas toujours la première.

Tout ce que l'on force trop se venge.

On remercie de tant de manières, même par l'injure !

Pensées du soir : tout ce que les hommes peuvent dire n'est rien, et tout ce qu'ils peuvent faire, si peu de chose.

Ce que nous exagérons, comme plus tard nos enfants s'en moquent !

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

samedi 22 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 110

La mort de certains amis entr'ouvre notre tombeau.

Il y a bien des gens qui ne sont que des demi : demi-amis, demi-époux, demi-maîtres... incomplets, toujours.

Les regrets marchent en procession avec leurs cierges.

« Je l'avais dit » : quelle gloriole s'attache à ces trois mots !

La province: l'indiscrétion frappant à toutes les portes et fouillant tous les tiroirs.

En cheveux blancs, la haine rugit encore.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

vendredi 21 décembre 2012

De toutes les Paroisses, page 109

Dieu nous réprimande avant de nous punir.

Est-ce parce qu'on a toujours beaucoup mangé qu'on deviendra sobre? Est-ce parce qu'un jeune homme a beaucoup vécu qu'il fera un mari fidèle ?

Quand le physique tient beaucoup de plan chez un être, le moral en tient moins.

Où le rêve s'effeuille, la route reste parfumée.

L'amitié à l'amour : tu auras besoin de moi. L'amour à l'amitié : non pas moi, mais peut-être ma victime !

L'usage nous apprend à nous tenir, plus qu'à nous conduire.

Anne Barratin, De toutes les Paroisses, Ed. Lemerre, Paris, 1913

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