Miette 67 : Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse
Par Gilles Jobin, mercredi 22 août 2012 :: Mietteries :: #1628 :: rss
Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse.
Plus on se sert d'un objet, plus il s'use, jusqu'à ce qu'il devienne hors d'état de servir.
Plus on s'expose au danger plus on a de chance d'y succomber.
C'est en ce sens que parle l'Ecriture :
Qui amat periculum in illo peribit,
c'est-à-dire:
Qui s'expose au péril veut bien trouver sa perte.
Ce proverbe prend place dans un fabliau de la fin du XIIIe siècle :
Un moine se rendait tous les soirs avant l'office auprès d'une dolente (style de l'époque) - en langage actuel, d'une malade - ; pour y aller il fallait traverser une rivière ; mais les diables, qui avaient résolu sa perte, le guettèrent si bien qu'une nuit ils le firent noyer.
Tant i alla, et tant i vint
Que laidement l'en désavint :
Tant va li pos au puits, qu'il brise.
Dans le Trésor des Sentences de Gabriel Meurier donne cette interprétation, d'une gracieuse naïveté:
Tant va la cruche à la lontainette
Qu'elle laisse le manche ou l'oreillette.
Émile Genest, Miettes du passé, Collection Hetzel, 1913. Voir la note du transcripteur.
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Gilles Jobin
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