Le fond du nihilisme contemporain, je le surmonte en disant que s'il n'existe pas de fondement de certitude à partir duquel on puisse développer une connaissance vraie, alors on peut développer une connaissance comme une symphonie. On ne peut pas parler de la connaissance comme d'une architecture avec une pierre de base sur laquelle on construirait une connaissance vraie, mais on peut lancer des thèmes qui vont s'entre-nouer d'eux-mêmes.
Edgar Morin (Le complexus, qui est tissé ensemble, p.25, in La Complexité, vertiges et promesses, Le Pommier/Poche, 2006)

Fais-toi pardonner ta puissance par ta douceur : mérite d'être aimé ; redoute d'être craint.
Chilon (Le Lacédémonien) (Moralistes anciens, p.530, choix de Louis Aimé-Martin, Lefèvre et Chapentier, Paris, 1844)

Se contenter d'être heureux, c'est plafonner. Peut-être plafonner un peu bas.
Marcel Aymé (Les Maxibules (Ludovic, première partie), p.70, Gallimard/nrf, 1962)

[...] se montrer original, c'est en quelque sorte souligner la médiocrité des autres [...].
Ernesto Sabato (Le tunnel, trad. Michel Bibard, p.91, Éd. du Seuil, 1978)

Non, les divers fléaux, tant de maux nécessaires,
Dont le ciel en naissant nous rendit tributaires,
Dont l'homme ne peut fuir ni détourner les traits,
Ne sont rien près des maux que lui-même il s'est faits.
Antoine Marin Lemierre (La Veuve du Malabar, acte 1, sc. 3 (Le jeune Bramine), 1780)

Voir Au fil de mes lectures.