En lisant l’entrevue de M. Francoeur, ma première réaction fut de me dire qu’il était bien vieux, notre bon poète. En fait, on y trouve la réaction typique d’un enseignant de français qui est vraiment dépassé par la puissance des outils modernes.

Par ailleurs, je suis convaincu que les élèves d’aujourd’hui ne sont pas très différents des élèves d’hier. Une page titre, fouiller dans le dictionnaire, rendre en simple ou double interligne, c’était plate dans mon temps et c’est toujours le cas. Sauf que dans mon temps, les profs pouvaient nous donner des points sur ces insignifiances qui n’ont aucun rapport avec une appréciation littéraire.

Aujourd’hui, faire une page titre est devenue une activité obsolète. Qui donc, à la rédaction d’un billet de blogue, prend le temps d’en faire une ? Qui donc, à la rédaction d’une page web, prend le temps de faire une page titre pour tous les fichiers html (du contenu donc !) de son site. Ce serait une pure perte de temps et obligerait un clic supplémentaire pour atteindre le contenu choisi. Une personne qui pense « web » ne voit aucune utilité à une page titre.

Quant à la recherche dans un dictionnaire papier, franchement, c’est complètement dépassé. J’ai certainement plus de 30 dictionnaires en format papier ici. Et je ne les ouvre JAMAIS. J’utilise soit les dictionnaires sur Internet, soit Google, soit Antidote. Franchement, obliger des élèves à connaître tous les symboles d’un dictionnaire papier est, quant à moi, une pure perte de temps.

Voici donc des suggestions plus «modernes» pour que les élèves veuillent bien assister plus de 12 minutes à votre cours, M. Francoeur :

  1. Amener des élèves à transcrire et à jouer sous forme théâtrale un chapitre d’une lecture imposée ;
  2. Amener des élèves à twitter leurs questions et leurs réflexions au fur et à mesure de la lecture ;
  3. Amener les élèves à bloguer la lecture ;
  4. Ouvrir et diriger un groupe facebook sur l’auteur, ou le personnage principal du livre ;
  5. Amener des élèves à illustrer le livre ;
  6. Amener des élèves à pasticher un chapitre ;
  7. Amener des élèves à créer une oeuvre musicale inspirée de la lecture.
Aujourd’hui, les élèves ont tous les outils pour faire de la création. Se plaindre qu’ils sont incapables de faire une page titre ou d’écrire en double interligne est contre-productif. On doit les guider vers des niveaux intellectuels supérieurs et c’est seulement en les mettant en projets qui ont du sens pour eux qu’on y arrivera.