« Pour apprendre vite, il faut étudier lentement. »

J’ai entendu cette citation au FM de Radio-Canada au milieu des années quatre-vingt.

Il y avait alors une émission qui passait à 18 h, animée par Normand Séguin : Plaisir de table. Je ne suis plus sûr du titre, ni de la formulation exacte de la citation, d’ailleurs !

J’aimais bien cette émission qui, à mon souvenir, durait une heure. M. Séguin citait une phrase (souvent d’un musicien) puis faisait tourner conséquemment la musique.

Il y a quelques années, j’avais écrit à l’animateur. Il m’avait alors répondu que la réalisatrice de l’émission était décédée, et qu’il ne savait plus où se trouvaient ses fiches de citations.

Toujours est-il que cette maxime m’était restée dans la tête, et que, péniblement, depuis près de 25 ans, je cherchais son origine exacte.

Ai-je résolu le mystère ? Tout au moins, j’ai la sensation que le voile se lève tout doucement. Voyez cet extrait :

Tout le monde demande une méthode pour bien étudier. Quelque méthode qu'on suive, elle sera inutile, si l’on s'en sert pour apprendre vite. Il n'y a, pour devenir savant, qu'une méthode assurée, c'est d'étudier lentement et avec ordre.

C’est à la page 127 du livre Réflexions sur les défauts d’autrui et les fruits que chacun en peut retirer pour éviter ceux des personnes du Siècle (1734) par Pierre de Villiers.

Un peu plus loin dans ce livre, on trouve l’extrait suivant :

« C'est pour obliger les hommes à devenir savants qu'on a établi les examens dans les Écoles publiques : mais ce moyen, après tout, ne sert guères qu'à faire des demi-savants. Quand on n'étudie que pour être examiné, on étudie presque toujours mal. ».

Ce monsieur semble avoir beaucoup pour me plaire, non ?