Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

lundi 25 mai 2009

Merveilleux nombres

« Avec les nombres on peut faire ce qu'on veut. Si j'ai le nombre sacré 9 et que je veux obtenir 1314, date du bûcher de Jacques de Molay -  date chère entre toutes, pour qui, comme moi, se déclare fidèle à la tradition chevaleresque templière - comment fais-je ? Je le multiplie par 146, date fatidique de la destruction de Carthage. Comment suis-je arrivé à ce résultat ? J'ai divisé 1314 par deux, par trois, et cetera, tant que je n'ai pas trouvé une date satisfaisante. J'aurais tout aussi bien pu diviser par 1314 par 6,28, le double de 3,14, et j'eusse obtenu 209. Eh bien, c'est l'année où Attale Ier de Pergame entre dans la ligue antimacédonienne. »
Umberto Eco, Le Pendule de Foucault, p. 295, trad. J.-N. Schifano, Grasset, 1990

dimanche 24 mai 2009

Citation mathématique

Ce n'est que tout récemment que j'ai appris l'existence du livre Mathematically speaking, une collection de citations autour des mathématiques. Le choix des citations appartient à C.G. Gaither et A.E. Cavazos-Gaither. Le livre date de 1998 et semble toujours disponible chez Amazon.com. Pour ma part, je l'ai obtenu d'une bouquinerie d'Angleterre.

Sous le thème e, j'ai trouvé la citation suivante
2(5/2)(2/5) = e
attribuée à G.W.Brewster, dans The Mathematical Gazette, vol. 25, no.263, Febuary 1941 (p. 49)

Cette identité ne me disant absolument rien, j'ai demandé à Google de faire le calcul, juste pour voir :

Hum... 2.71829099 est assez loin de 2,7182818..., valeur à laquelle on doit s'attendre si l'expression est vraie. Google serait-il imprécis ? J'essaie donc avec ma calculatrice linux qui renvoie la même valeur que Google.

Suspicion... suspicion...

Je retournai sur le web en demandant cette fois de me sortir les sites où il est question du Mathematical Gazette de février 1941. J'apprends alors que Brewster a effectivement publié un article intitulé An awkward integral dans lequel il étudiait le comportement de l'intégrale de la fonction xx. Voir le post de Dave L. Renfro où il dit ne pas se rappeler si Brewster considérait l'expression comme une identité. Puisque je n'ai pas trouvé l'article du Mathematical Gazette en ligne, si l'un de mes lecteurs pouvait dénicher l'article dans une bibliothèque universitaire, j'apprécierais bien qu'il puisse nous faire ici un petit compte rendu de sa lecture au regard de cette citation.

Mise à jour du 25 mai

Merci à Patrick Giroux qui m'a fait parvenir un PDF de l'article. À la fin, on trouve cette phrase, bien traduite par notre ami Hassan (voir commentaire 1).

samedi 23 mai 2009

Ingres ou Wilde ?

Je me suis récemment penché (voir les citations sur Au fil de mes lectures) sur les Notes et Pensées du peintre Ingres né en 1780 et décédé en 1867. Curieusement, plusieurs sites web donnent la citation suivante du peintre :
« Avec le talent on fait ce qu'on veut. Avec le génie on fait ce qu'on peut. »
mais, comme c'est si souvent malheureusement le cas, sans donner la référence. Cela éveilla ma suspicion, car je ne l'avais pas relevée dans ses Notes et pensées.

En posant la question au divin Google, j'ai même trouvé que certains l'attribuaient (encore une fois sans la référence) à Oscar Wilde. De Google normal, je suis allé dans son outil LIVRES et, en tapant la phrase exacte, je suis tombé sur l'article ci-contre de L'intermédiaire des chercheurs et des curieux. Je n'étais donc pas le seul à me poser la question !

Commençons par répondre à M. Cabidos : L'éditrice Sagaert cite une phrase de Paul Valéry tirée de Mélanges (p.375, in Oeuvre t.1, La Pléiade). Cette citation se trouve d'ailleurs sur Au fil.

Je suis retourné voir le journal de Gide à l'entrée bien rapportée par M. Cabidos. J'ai remarqué qu'à peu près au même moment, Gide parle aussi de sa lecture du livre Oscar Wilde et moi de Lord Alfred Douglas. Cette lecture lui aurait-elle fait remémorer un mot de Wilde ? C'est ainsi que j'ai parcouru les entrées consacrées à ce dernier dans mon Bartlett et mon Oxford. Mais peine perdue. Je possède cependant deux recueils de citations de Wilde. Encore là, sans succès.

Et tous mes dictionnaires de citations (et j'en ai beaucoup) restaient absolument silencieux ou répétaient tout simplement que le mot provenait du journal de Gide citant Ingres.

Je me suis donc mis à la recherche du côté anglophone. Et je suis tombé sur :
Of a life's prime purpose, it is to sit down content with a little success.
Talk not of genius baffled. Genius is master of man.
Genius does what it must, and talent does what it can.
Blot out my name, that the spirits of Shakespeare and Milton and Burns
Look not down on the praises of fools with a pity my soul yet spurns.
Owen Meredith, The poetical works

On pourrait traduire par « le génie fait ce qu'il doit, et le talent ce qu'il peut. »

Décortiquons les deux énoncés. Dans le cas de Gide, il faut entendre qu'il faut se «débrouiller» avec le génie, qu'on ne le commande sans doute pas étant considéré plus grand que soi. Alors qu'avec le talent, plus malléable, il nous permet de faire ce qu'on peut.

Le sens de Meredith est un peu le même : le génie étant au dessus, on ne peut le déconcerter. Il est maître de nous. Le génie fait ce qu'il doit faire avec l'homme. Et le talent, seulement ce qu'il peut.

Dans le cas de Gide, l'homme fait ce qu'il veut faire avec le talent, mais ne pourra dépasser cette limite.

Que conclure de tout cela ? Ma foi, que Gide aurait lu Meredith et l'aurait mentalement traduit m'apparaît une hypothèse plausible. Or, en vérifiant dans le journal de Gide, j'y trouve plusieurs entrées sur Owen Meredith. Gide en était donc un lecteur, ce qui expliquerait son « Je ne sais plus de qui ce mot admirable. »

À moins que l'on ne me trouve la phrase exacte dans une oeuvre en français, je vais considérer ma conclusion comme étant seule valable.

Autre conclusion : soyez prudent avec les sites de citations qui citent bien un auteur, mais non sa référence exacte.

vendredi 22 mai 2009

Webspiration

Pour mieux comprendre les projets des élèves, j'avais utilisé avec eux Webspiration. Chaque élève s'était créé un compte duquel il ma partageait le développement de leurs idées à l'aide d'une carte mentale en ligne. Cependant, le site avait quelque temps plus tard annulé la possibilité de s'y inscrire. Mais un courriel m'annonce qu'il vient de rouvrir la création de comptes gratuits. Alors, profitez-en !

Dans le même ordre d'idées. lors d'une récente rencontre régionale, j'ai vu un conseiller pédagogique utiliser Mindomo qui semble faire à peu près le même travail que Webspiration.

mercredi 20 mai 2009

Fingermath

Une enseignante m'a montré le livre « The complete book of fingermath ». Évidemment, je n'ai fait ni un ni deux et l'ai commandé via abebooks.fr.

Curieusement, on parle assez peu de cette technique sur le web. Voici tout de même deux courtes vidéos tirées de YouTube :

mardi 19 mai 2009

Mélange

Dans un ordre du jour, il faut dire « divers » ou « questions diverses » et non pas «varia ».
J'ai voté pour Gilles M. Dans quelques minutes, je saurai si j'ai gagné mon vote.
Scratch est extraordinaire. Lors d'une journée de formation régionale, j'avais présenté et fait expérimenter le logiciel par plusieurs enseignants du primaire et du secondaire (si, si, les deux groupes dans une même formation !). Lors du retour, l'un des enseignants m'avait signalé son malaise face à la machine et à la programmation. « Mais, m'avait-il assuré, je vais quand même l'essayer avec des élèves, juste pour voir... » Je viens de recevoir un courriel de ce prof :
Je t'écris afin de te raconter un peu l'expérience que nous avons vécue avec scratch la semaine passée.
Ce fut tout simplement formidddddable. Les élèves sont allés très loin en peu de temps. Un élève a créé un tour de magie, d'autres ont inventé une séquence animée avec dialogue et des pensées, bref ils ont expérimenté les fonctions. Je leur ai enseigné comment programmer leur séquence et le tour était joué...
En ce qui concerne les mathématiques plus conventionnelles, je leur ai demandé de tracer un cercle et un carré, ce ne fut pas un très grand défi pour certains... ( Ils ont trouvé des raccourcis très subtils. )
Comme tu l'avais dit, certains l'ont téléchargé à la maison....
Finalement, Je vais davantage l'utiliser l'an prochain.
Encore une fois, je ne sais pas trop quoi penser de Twitter. J'y écris parfois un mot ou deux. Mais je ne vois pas l'intérêt. À mon avis, bloguer est de loin supérieur à microbloguer.

lundi 18 mai 2009

Un rêve éveillé

Cela se passait il y a quelques semaines.

- Docteur, si je suis ici, c'est que je veux régler mon problème.

- Ok.

- Je suis TOUJOURS fatigué et je suis fatigué de l'être.

Il est bizarre, mon docteur : il passe son temps à parler, parler, parler. Parler de quoi ? De statistiques, bien sûr.

(Après 20 minutes de bla-bla)

- Bon, bon, je vais te faire une demande à la clinique du sommeil, mais il y a de 4 à 6 mois d'attente.

Youppi ! Au moins, il me mettait sur la liste. Après 5 ans où chaque fois je lui soumettais ma problématique, enfin, il faisait quelque chose.

Rendu à la maison, j'ai fouillé sur le web et je suis tombé sur ce test en ligne. Mon résultat était terrible.

Dans la journée, on m'a contacté par courriel en m'indiquant qu'au besoin, on me donnerait rendez-vous dans un délai d'une semaine. UNE SEMAINE ???

J'ai appelé pour savoir combien tout ça coûtait, et laissez-moi vous dire que l'attente de 4 à 6 mois est passée à une attende de 4 jours !

À la clinique, bonne explication sur ce qu'est l'apnée. Puis on me passa un genre de moniteur à porter pendant la nuit et que je devais rapporter le lendemain.

Deux jours après, on m'annonça qu'effectivement je faisais de l'apnée du sommeil (apnépathe ?), et on me fixa un rendez-vous pour le surlendemain (LE SURLENDEMAIN !!!).

Pour tester si le problème se corrige, on me passa un CPAP pour la nuit. En gros, un CPAP c'est un truc qui empêche la structure de s'affaisser pendant le sommeil en ajustant la pression de l'air lors de la respiration. Conséquence : plus de microréveils et on peut enfin se rendre au sommeil profond.

Petit problème : ce n'est pas facile de dormir avec un masque dans la face. De plus, il faut que la bouche soit toujours fermée, sinon il y a quelques désagréments. Mais l'avantage, c'est qu'on ne ronfle plus ! Pendant les premières minutes, j'ai eu un fort sentiment de claustrophobie qui est loin d'être aisé à contrôler. Et puis, avec un long tube relié à la machine même, pas évident de se tourner dans le lit.

Mais le lendemain matin...

C'était la première fois depuis longtemps (des années peut-être) que je me levais NON FATIGUÉ.

- Comment te sens-tu, m'a demandé Marie au déjeuner.

- C'est curieux. Mon corps ne ressent absolument pas le besoin de fermer les yeux et pourtant j'ai l'impression que par habitude, il veut que je les ferme... Effet placebo ou réalité ?

L'analyse des données du CPAP (une journée!) indiquait que cette machine ferait l'affaire.

- Nous allons envoyer tout ça à votre médecin de famille pour qu'il fasse la prescription.

- Ce sera long ?

- On envoie ça dans l'heure qui suit. Pour le reste, ça dépend du médecin.

Oh non ! Mais finalement, en une semaine, la clinique recevait ma prescription et depuis vendredi dernier, j'ai mon CPAP personnel.

Cela fait déjà trois jours que je me lève reposé et que je ne ressens plus de somnolence pendant la journée.

En trois semaines, j'ai pu régler mon problème. Croyez-moi, ce n'est pas moi qui vais chialer contre « le privé ».

dimanche 17 mai 2009

1 = 20

Entendu dans une pub à la télé : « Votre vieille tondeuse à gazon fait autant de pollution en une heure que 20 voitures. »
Nous nous sommes regardés, Marie et moi, avec des points d'interrogation dans la figure. Que diable veut-on dire? Serait-ce que 20 voitures qui roulent pendant une heure polluent moins qu'une seule tondeuse qui fonctionne pendant le même temps? Où cela aurait-il un lien avec la quantité d'essence dépensée ? Autrement dit, quel est le point de comparaison ?

En fouillant un peu sur le web, j'ai trouvé ceci :
« Ce que trois millions de propriétaires de tondeuses anciennes ne savent pas, c’est que l’utilisation des moteurs à deux temps de type hors route est responsable de 3 à 5 % de toute la pollution atmosphérique au Canada, entreprises comprises, dont 20 % des émissions globales d’hydrocarbures, écrivait Louis-Gilles Francoeur dans Le Devoir du 23 avril dernier. Une tondeuse à deux temps rejette autant de pollution en une heure qu’une nouvelle voiture en 40 heures ! » Selon Environnement Canada, 20 à 35 heures de tonte par été pollue autant qu’une auto qui roule pendant un an !
Réf.
La dernière phrase me laisse aussi perplexe : une voiture roule combien d'heures par année ? Par ailleurs « 20 à 35 », c'est passer du simple au quasi double, un intervalle qui, me semble-t-il, peut faire dire absolument n'importe quoi...

samedi 16 mai 2009

Wolfram|Alpha

Révolutionnaire comme moteur de recherche : Wolfram|Alpha. C'est avec ce genre d'invention que l'école devra très très rapidement composer. Mais saura-t-elle le faire ? Permettez-moi d'en douter fortement car l'école préfère encore produire de petits automates applicateurs d'algorithmes : il faut laisser les algorithmes aux machines ; le rôle de l'homme est de penser.


mercredi 13 mai 2009

Les mots

« On peut faire une révolution complète dans les idées, sans être obligé de bouleverser la langue pour les exprimer. De Bossuet et Pascal à Montesquieu et Voltaire, quel immense changement d'idées ! À la place de la foi, le doute ; à la place du respect le plus profond pour les institutions existantes, l'agression la plus hardie : eh bien, pour rendre des idées si différentes, a-t-il fallu créer ou des mots nouveaux ou des constructions nouvelles ? Non; c'est dans la langue pure et coulante de Racine que Voltaire a exprimé les pensées les plus étrangères au siècle de Racine. Défiez-vous, ajoutait M. Andrieux, des gens qui disent qu'il faut renouveler la langue ; c'est qu'ils cherchent à produire avec des mots, des effets qu'ils ne savent pas produire avec des idées. Jamais un grand penseur ne s'est plaint de la langue comme d'un lien qu'il fallût briser. »
Adolphe Thiers, Histoire de la révolution française, T.1, p. xix, 1846

Je cherche toujours dans quelle œuvre Andrieux a écrit son idée sur le renouvellement des mots.

vendredi 8 mai 2009

Reportage Jeux-Triboulet

La télé communautaire a fait un reportage sur la boutique ! C'est ici. Constatation : il faut absolument que je maigrisse...

jeudi 7 mai 2009

Il était une fois...

Au fil d'une discussion avec un collègue, je prends conscience que Tante Lucille, conteuse de ma jeunesse, aura 100 ans cette année. Elle est décédée en 1996.

Je ne sais si on relèvera cette anniversaire dans les médias. Voulant réentendre sa voix, je n'ai trouvé que ce petit clip sur Youtube.

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