Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

mercredi 8 avril 2009

Le petit quotidien

Ce matin, en déjeunant a l'hôtel, j'ai pris le temps de feuilleter le Journal de Montréal. Il y avait quelques articles sur notre merveilleux monde de l'éducation. L'un portait sur le rapport des «Six Sages», l'autre sur le fait que nos syndicats sont une source importante du décrochage scolaire. Facal signe aussi un article. Et il y en avait un autre qui constatait qu'il y a de moins en moins d'hommes qui veulent embrasser la profession d'enseignant.

Rien de bien spécial dans ce rapport où on suggère encore des solutions que tout le monde connaît depuis des années et qui, force est de le constater, ne fonctionnent pas.

Et puis, où sont donc les élèves dans ce rapport ? On aime bien parler DES élèves, mais on ne parle pas AUX élèves.

Je passerai par-dessus l'article qui attaque le syndicat parce que, à mon avis, ceux qui l'attaquent ne comprennent rien à l'école. Voir dans un mécanisme syndical les causes du décrochage scolaire est très simpliste.

Facal ? Bof. Aucune solution apportée au problème du décrochage. Seulement de vagues lieux communs (responsabilités des parents, etc.)

Le constat est pourtant évident : malgré la Réforme, L'ÉCOLE SECONDAIRE EST PLATE !

Les élèves s'y ennuient.
Ils attendent du tout cuit pour le régurgiter aux examens et passer au plus vite à autre chose : leur vie à l'extérieur de l'école. Les apprentissages faits à l'école n'ont pas d'impact sur leur quotidien.
Ils sont tannés des matières désuètes.
Ils sont tannés de se faire écoeurer encore plus lorsqu'on détecte chez eux des difficultés. Un exemple frappant que je connais bien : Dans une école secondaire, on constate que les élèves ont des difficultés au niveau du français. Donc, pour les « aider , on ajoute deux périodes supplémentaires de français à leur horaire. Quoique cette décision est logique, elle manque tout à fait de profondeur. En effet, si un jeune a de la misère en français, ce n’est pas en lui donnant deux périodes de plus qu'on va l'aider : on va juste l'écoeurer davantage !

Ma solution : Enlevons-lui du français à l'horaire et donnons-lui des matières qui l'intéressent et enseignons-lui la langue dans le contexte où il est motivé à apprendre quelque chose. Si la langue française est vivante, pourquoi ne pas l'apprendre dans la vie ?

Deuxième constat : Bien des jeunes NE VEULENT PAS être à l'école. Et nous nous forçons à les y maintenir.

Ma solution : Qu'on abaisse l'âge de fréquentation obligatoire de 16 à 13 ans. Cette solution offre plusieurs avantages :

1 - On vide les classes des élèves qui ne veulent rien savoir, ce qui laisserait plus de temps à l'enseignant pour s'occuper de ceux qui veulent vraiment apprendre (avec ou sans problèmes d'apprentissage) ;

2- On donne une chance aux parents de trouver des solutions aux problèmes de l'enfant. À 16 ans, c'est plus compliqué. À 13, il me semble que le parent peut encore se prendre en main pour aider son jeune. Une chose est certaine : si l'enfant a des problèmes (autres que d'apprentissage), c'est aux parents à les régler et NON à l'école. Et quand le jeune aura redécouvert sa motivation pour apprendre, je suis convaincu que l'école se fera un plaisir de l'accepter. Ce n'est pas à l'école de « motiver à aller » à l'école, c'est aux parents de le faire.

3- Les matières sont plates.

L'exemple qui me vient à l'esprit est celui des mathématiques. On enseigne encore des niaiseries qui ne veulent absolument rien dire (aux élèves et, souvent, aux profs) seulement parce qu'il... faut les enseigner. On tient pour acquis qu'il faut enseigner la trigo, les exponentielles, les équations quadratiques et plein d'autres choses alors que TOUT LE MONDE S'EN FOUT. Les mathématiques doivent être vivantes : on appelle ça vivre en mathématie. Mais notre traditionalisme inconscient nous empêche de voir autre chose.

Ma solution : qu'on se penche rapidement sur une réforme des contenus. Quant à moi, je crois que le programme de l'école secondaire ne devrait contenir comme éléments normatifs que les compétences transversales. Les savoirs doivent être mouvants, adaptés aux réalités culturelles et scientifiques actuelles.

Bon, c'était ma réflexion de ce matin. Je me rends maintenant à mes ateliers à l'Aquops !

Scène de la vie de congressiste

Petite scène prise lors de la séance Scratch d'hier. C'est beau à voir, n'est-ce pas ?