Hier soir, Marie et moi étions au traditionnel bal de fin d'année de l'école de danse Joanisse.

Jamais, mais au grand jamais j'aurais pensé un jour danser. Qui plus est, non seulement je danse, mais en plus j'aime ça !

Comment et pourquoi tombe-t-on en amour ? Une réponse claire et universelle est sans doute impossible à trouver. Cependant, après trois ans de cours, j'ai toujours ce même sentiment, fort, aigu et jouissif que « j'apprends ». Je mets entre guillemets, car le verbe apprendre est ici à la frontière du réel et de l'irréel. C'est indescriptible. Comme lorsqu'on assiste à la naissance de notre enfant. Mais ici, c'est une portion de notre cerveau qui prend vie. J'ai eu exactement le même sentiment lorsque, à 32 ans, ne sachant même pas ce que les touches blanches et noires signifiaient, je me suis mis à l'étude du piano. Cela a duré cinq ans, à deux heures par jour, cinq ans d'une quotidienne jouissance intellectuelle et ce, malgré mes énormes difficultés.

Et puis, il y a Marie. Pouvoir l'accueillir sur un plancher de danse. Apprendre à la conduire. Lui lancer des signaux qu'on espère clairs pour qu'elle les capte... et les accepte. Se déplacer en harmonie. La regarder bouger, tourner.

Danser avec notre amoureuse, que peut-on demander de plus à la vie ?


Oh, j'oubliais ! Nous avons reçu un des cinq Joanisse Awards pendant la soirée, soit le trophée du couple s'étant le plus amélioré. Il s'agit d'un socle sur lequel est monté un vieux soulier de danse de Lise, la copropriétaire de l'école.