Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

dimanche 30 mars 2008

La confiance RSS

« If the news is that important, it will find me. »
www.mathewingram.com

samedi 29 mars 2008

Éblouissante soustraction

Certains algorithmes sont tout simplement brillants.

Via Framasoft.

vendredi 28 mars 2008

J'imagine

Après une rencontre extraordinaire avec une quinzaine d'enseignants du primaire et du secondaire, j'ai le goût de partager un petit rêve.

J'imagine une classe. Des élèves de 13 ou 14 ans. Des élèves qui ont beaucoup de difficultés. Des élèves classés 2e ou 3e cycle primaire. Un ordinateur par élève.

J'imagine une équipe d'enseignants (deux ou trois).
J'imagine un animateur Récit très très présent.
J'imagine des conseillers pédagogiques très présents. Pour documenter, observer, appuyer.

J'imagine une philosophie. Bien sûr, on passe le programme. Mais dans l'esprit des compétences. Autrement dit, les savoirs appuient le développement des compétences. L'évaluation considérée comme aide à l'apprentissage. L'évaluation-tri-social est bannie.

J'imagine les élèves qui font des mathématiques (pensée logico-mathématique) à l'aide de Scratch.

J'imagine des situations d'apprentissage (entre autres en maths et en sciences et en univers social) les amenant vers un conscience citoyenne.

J'imagine ces élèves développant petit à petit le goût pour la lecture. Je les imagine choisir une pièce le théâtre, la jouer, en faire une lecture publique.

Je les imagine pratiquer des sports. Trois, quatre heures par semaine. Nager, jouer au football, patiner.

Je les imagine participer à un tournoi d'échecs.

Je les imagine faire de la danse sociale.

Je les imagine marcher dans les rues de la ville pour y observer les arbres, les oiseaux. Et l'architecture. Et la neige.

Je les imagine bloguer.

Je les imagine transformer leur environnement : peinturer les murs, décorer.

Je les imagine participer à la vie scolaire : se faire entendre sur le conseil des élèves de l'école.

Je les imagine me dire : « Monsieur Gilles, je ne comprends pas » et je les regarde et je dis : « Ce n'est pas grave. Venez, je vais vous aider. »

Je les imagine pleurer, parce qu'ils ont le mal de vivre. Et je m'imagine les écouter. Tout simplement, les écouter.

Et ils sont en ateliers. Tout le temps. Comme dans une maternelle.

Et je les regarde travailler. Certains en arrachent. Le tough fun, c'est pas facile à apprendre.

Parfois un regard croise le mien. Et mon regard dit : « J'aime que tu existes. » Et le regard de l'élève dit : « Je vous aime bien, Monsieur Gilles. » Et je souris.

mercredi 26 mars 2008

Ah, les sondages

Monsieur Delisle cherche à compléter un questionnaire « où les participants seront invités à identifier deux raisons facilitant et deux raisons limitant le déploiement des TIC au Québec. [Suivent une liste de plusieurs raisons.] Oublions-nous des aspects importants? »

Voici le courriel que j'ai envoyé à M. Delisle :
Je ne suis plus abonné à la liste édu-ressources depuis plus d'un an (depuis qu'on ne peut plus y discuter, en fait) donc, je la lis une fois par mois, via les archives, au cas où...

Je viens donc tout juste de tomber sur votre question du 10 mars.

À mon avis, il y manque de sérieux choix. Par exemple :

Le pouvoir abusif des services informatiques sur les services pédagogiques au regard de la compétence TIC.

Le manque énorme de contrôle des enseignants sur le choix des outils informatiques.

Le monopole de la société Grics (Je sais, je sais, le sujet est tabou. Et puis, vous financez l'Aquops...)

Le manque de leadership des services pédagogiques.

Le manque de vision des RÉCITS.

Le manque de ressources réelles pour les enseignants. Ils n'ont même pas leur propre ordinateur.

L'absence de compétences pédagoTIC des preneurs de décisions.
Évidemment, inversez ces raisons, et vous avez des conditions favorisant l'intégration des TIC. Je n'ai rien contre ce sondage : il s'agit là d'une façon de récupérer la conférence d'ouverture de l'Aquops. Mais sera-t-il possible d'y répondre en ligne ? Et d'y lire les résultats ? Le blogue de l'Aquops, quasi-mort depuis un an, ne serait-il pas un lieu privilégié pour favoriser une discussion qui serait, à mon avis, beaucoup plus intéressante et profitable qu'un simple sondage d'opinions ?

samedi 22 mars 2008

3.10


Squeak 3.10 est maintenant disponible dans une version stable. C'est ici. La traduction française n'est cependant pas présente.

vendredi 21 mars 2008

À Québec

Cette semaine, j'ai passé quelques jours à Québec à l'occasion de la rencontre des personnes-ressources. Comme mon sentiment n'a pas changé depuis mon dernier billet sur le sujet, je n'en parlerai pas.

Lundi soir, je me suis rendu à la librairie Pantoute sur Saint-Jean. J'aime vraiment cet endroit : les livres sont mis en valeur, la sélection est excellente. Et on n'y trouve pas de gugusses : que des livres.

Toujours est-il que j'ai acheté beaucoup. Beaucoup trop.

D'abord Héloïse de Patrick Cauvin. Délicieuse pièce de théâtre que j'ai dégustée tranquillement dans ma chambre. Vous avez d'ailleurs eu droit à une petite citation. Le tout se passe dans un studio de danse sociale. Lisez-le, ne serait-ce que pour le punch final. Et puis, cela vous donnera peut-être le goût de vous mettre à la danse.

Petite Philosophie du marcheur de Christophe Lamoure est une belle découverte. Je viens tout juste de le terminer et je pense bien me mettre régulièrement à la marche. Il faut absolument que je maigrisse.

De Hubert Haddad, son Nouveau nouveau magasin d'écriture. En quelque sorte, il s'agit ici d'une suite à son Nouveau magasin d'écriture que je ne possède pas encore.

Petit recueil (Vers l'abîme ?) d'articles d'Edgar Morin publié chez L'Herne.

Autre recueil, mais cette fois de Michel Serres : Petites chroniques du dimanche soir, févr. 2007-mars 2007.

La symphonie des nombres premiers (Seuil/Points) Marcus du Sautoy. En épigraphe au chapitre 2 (Les atomes de l'arithmétique) on trouve : « Quand les choses deviennent trop compliquée, il est parfois normal de marquer une pause et de se demander : ai-je posé la bonne question ? » (Enrico Bombieri.)

J'avais attendu qu'il paraisse en poche avant de l'acheter. C'est chose faite : Un homme heureux d'Arto Paasilinna.

Antigone d'Henry Bauchau m'avait subjugué. En voyant Le Boulevard périphérique sur l'étagère, je n'ai pu résister. Le monsieur, né en 1913, n'est plus très jeune et il me semble être bon de lire un homme qui a encore certainement beaucoup à nous transmettre.

À cause de son titre, je me suis laissé tenté par Le Jour où Albert Einstein s'est échappé de Joseph Bialot. En quatrième de couverture, on apprend que l'auteur s'est lancé dans l'écriture à l'âge de 55 ans.

Je ne lis à peu près pas de poésie. Mais je me rappelais avoir avoir déposé ici une de ses citations. Donc, à la vue de Coeur Creuset, carnets 1997-2004, de Paul Chamberland, j'ai acheté.

Évidemment, j'ai aussi fait un petit tour chez les bouquinistes. J'y ai trouvé les deux premiers tomes du Journal d'un démiurge d'André Moreau. Tiens, que devient-il ? On n'en entend plus beaucoup parler.

De Robert Merle, Les hommes protégés. Écrit en 74, voici la quatrième de couverture :
« À la suite d'une épidémie d'encéphalite qui ne trappe que les hommes, les femmes les remplacent dans leurs rôles sociaux, et c'est une Présidente, Sarah Bedford, féministe dure, qui s'installe à la Maison-Blanche. Le Dr. Martinelli, qui recherche un vaccin contre l'encéphalite, est enfermé avec d'autres savants à Blueville, dans une « zone protégée » qui les tient à l'abri de l'épidémie mais dans un climat de brimades, d'humiliations et d'angoisse. Martinelli acquiert vite la conviction que son vaccin ne sera pas utilisé, du moins sous l'Administration Bedford. C'est paradoxalement chez les femmes qu'il trouvera ses alliées les plus sûres et par les femmes qu'il sera libéré. Mais, une fois Bedford remplacée à la Maison-Blanche par une féministe modérée, Martinelli saura-t-il s'adapter à une société où les hommes ne jouent plus qu'un rôle subalterne? »

Je n'ai jamais lu Philippe Sollers. Pour 1$, j'ai acheté Une curieuse solitude, roman de jeunesse semble-t-il.

Pour 1$ aussi, Laurence Cossé et Le coin du voile.

Finalement, je suis tombé sur un très beau livre de gravures vénitiennes de la Renaissance : Le siècle de Titien.

Toujours des bouquinistes, mais cette fois d'Abebooks, le facteur m'a livré trois livres de Georges Elgozy : Le Fictionnaire ou précis d'indéfinitions, L'esprit des mots ou l'antidictionnaire et De l'humour.

Mardi soir, Aurélie, qui étudie en littérature à l'Université Laval, m'a rejoint et nous avons passé un souper très agréable. En la quittant pour retourner à l'hôtel, j'avais le coeur tout léger. Il est tellement bon de sentir ses enfants heureuses.

mardi 18 mars 2008

Le tango

L'amour est simple. La fin de l'amour encore plus. Les larmes sont simples, le désir est simple, et si vous mélangez toutes ces choses simples, vous obtenez quelque chose de compliqué, et ça s'appelle le tango.
Patrick Cauvin, Héloïse, p.68, Albin Michel 2008.

samedi 15 mars 2008

Dans ma tasse

Ce matin, j'ai trouvé un bel ensemble de Mandelbrot dans ma tasse de thé.

jeudi 13 mars 2008

Salon lib(v)re

Lapsus calami ce matin chez Yahoo France. Corrigeront-ils avant que vous lisiez ce billet ?

mardi 11 mars 2008

L'évaluation dans le cours de mathématique

Avertissement

Ce manuel à l'usage des élèves québécois s'adresse particulièrement aux élèves du secondaire qui désirent comprendre un peu plus leur rôle dans le contexte du renouveau pédagogique.
Notez que pour bien indiquer que le manuel s'adresse à un élève, j'ai pris le partie de l'écrire dans le mode tutoiement.
Prenez le temps de lire l'avertissement du premier billet de cette catégorie.
Si vous désirez participer à l'écriture du MUEQ, envoyez-moi un courriel.

Ton enseignant doit t'évaluer à l'aide de critères d'évaluation très précis. Les voici, pour les trois compétences en mathématique. (En les lisant, ne panique pas : il est très possible que tu n'y comprennes rien. Mais lis tout de même cette page jusqu'au bout !)

C1 : Résoudre une situation problème

Critères d'évaluation :
  • Manifestation, oralement ou par écrit, de sa compréhension de la situation-problème
  • Mobilisation des savoirs mathématiques appropriés à la situation-problème
  • Élaboration d'une solution (c'est-à-dire d'une démarche et d'un résultat) appropriée à la situation-problème
C2 : Déployer un raisonnement mathématique

Critères d'évaluation
  • Formulation d'une conjecture appropriée à la situation
  • Utilisation correcte des concepts et des processus appropriés à la situation
  • Mise en oeuvre convenable d'un raisonnement mathématique adapté à la situation
  • Structuration adéquate des étapes d'une démarche pertinente
  • Justification congruente des étapes d'une démarche pertinente
C3 : Communiquer à l'aide du langage mathématique

Critères d'évaluation
  • Interprétation juste d'un message comportant au moins un mode de représentation mathématique adapté à la situation
  • Production d'un message qui est conforme à la terminologie, aux règles et aux conventions propres à la mathématique et qui tient compte du contexte
Tu devrais toujours avoir en main ces critères d'évaluation dans tes cours, car le programme de formation exige que l'évaluation se fasse pendant tes apprentissages, et non pas exclusivement après les apprentissages.

Il est très possible que ton enseignant te remette des grilles qui t'aideront à comprendre ces critères. Ce sont généralement des grilles de comportements observables. Ces grilles te serviront pendant que tu apprends à identifier et à qualifier des manifestations d'un apprenant en train de développer une ou des compétences.

Si ton enseignant te remet ces critères ou des grilles, demande-lui toujours de t'expliquer le sens de ces critères pour être bien certain que tu as bien compris ce que tu dois observer au cours de tes apprentissages et suis bien les instructions que te donnera ton enseignant sur l'usage de ces grilles.

Si ton enseignant ne te remet pas ces critères (ou des grilles), demande-les-lui. En effet, le PDF exige que tu saches sur quoi tu es évalué.

Auparavant (dans l'ancien temps!), il était important que tes enseignants sachent ce que tu savais. C'est pour cela que tu devais passer des examens. Aujourd'hui, il est plus important que ce soit toi, qui saches ce que tu sais. Autrement dit, tu dois toujours avoir conscience de tes apprentissages. Les critères d'évaluation sont là pour t'aider dans cette prise de conscience.

Il est très possible que ton enseignant, surtout s'il n'a pas reçu du formation appropriée au niveau de l'évaluation, soit un peu désorienté au regard de ces critères. Tu peux lui suggérer qu'avec toute la classe, vous puissiez éclairer ensemble le sens de ses critères de manière à bien vous entendre sur l'évaluation en mathématique. Sache cependant que ton enseignant n'a pas le choix : il doit absolument porter son jugement à partir des critères d'évaluation du PDF.

Un autre très bon moyen de prendre conscience de tes apprentissages est le dossier d'apprentissage. Parfois on appelle ça un portfolio, un journal de bord, etc. Sans trop s'enfarger dans les fleurs du tapis, sache qu'il s'agit ici d'un endroit où tu pourras colliger tes grilles, tes observations, tes forces, tes défis. N'oublie pas de dater toutes les pièces de ton dossier d'apprentissage. Ainsi, tu pourras comparer tes différentes pièces et encore mieux prendre conscience de tout le cheminement que tu as fait dans ton cours. Tu pourras mieux saisir tes points forts et remarquer comment tu t'y prends pour relever tes défis. Ton enseignant pourra s'inspirer grandement de ce dossier pour porter un jugement sur le développement de tes compétences à intervalles plus ou moins réguliers au cours de ton cycle.

Tu peux aussi utiliser des moyens informatiques pour tenir ce dossier. Un blogue, un wiki, un site web ou encore plusieurs outils web sont tous des moyens efficaces de garder des traces de tes apprentissages. Mentionne-le à ton enseignant si tu crois que cette forme de dossier est susceptible de t'intéresser.

lundi 10 mars 2008

Je n'aime pas les mathématiques. Que faire ?

Avertissement

Ce manuel à l'usage des élèves québécois s'adresse particulièrement aux élèves du secondaire qui désirent comprendre un peu plus leur rôle dans le contexte du renouveau pédagogique.
Notez que pour bien indiquer que le manuel s'adresse à un élève, j'ai pris le partie de l'écrire dans le mode tutoiement.
Prenez le temps de lire l'avertissement du premier billet de cette catégorie.
Si vous désirez participer à l'écriture du MUEQ, envoyez-moi un courriel.

Demande-toi pourquoi tu n'aimes pas les mathématiques. Est-ce à cause de ton enseignant que tu trouves antipathique ? Des examens que tu n'arrives pas à finir à temps ? D'une mauvaise expérience avec un enseignant du primaire ? Tes parents t'ont peut-être un peu trop forcé à les étudier quand tu étais plus jeune ?

Il est très important que tu trouves l'origine de ton dégoût. Si tu as de la difficulté à identifier la chose, parles-en à ton titulaire ou ton enseignant de mathématiques. Si tu ne trouves toujours pas, demande à tes parents de se rappeler le moment où tu es revenu à la maison avec cette aversion. Tu pourras peut-être trouver un indice qui te permettra de comprendre. N'oublie pas que tu n'es pas né avec cette écoeurite inscrite dans tes gènes !

Tente ensuite de voir si ce dégoût est bien envers les mathématiques ou, plutôt, envers l'environnement où tu te trouves.

Ce qui est important n'est pas d'aimer les mathématiques, mais d'essayer de les aimer. Pour développer cette attitude, demande à ton enseignant de mathématiques de trouver des problèmes ou des situations où les mathématiques interviennent dans tes champs d'intérêt. Par exemple, si tu aimes les arts graphiques, il est possible de trouver des artistes qui utilisaient des idées mathématiques dans leurs oeuvres. Escher est un cas très connu. Les mathématiques, c'est d'abord le plaisir du raisonnement. Demande à ton enseignant de trouver des problèmes susceptibles d'apporter ce plaisir.

La mathophobie

Si les mathématiques te font peur, tu es ce qu'on appelle un mathophobe. On reconnaît un mathophobe à ses réactions devant le mot "mathématique". Seymour Papert a écrit un très beau livre là-dessus. Essaie de le trouver dans la bibliothèque de l'école et lis-le. Il s'agit de Jaillissement de l'esprit. N'oublie pas que tu devrais faire des mathématiques tout au long de ton secondaire : il est donc bien important que tu règles les problèmes émotifs reliés aux mathématiques le plus rapidement possible. Sinon, tu seras extrêmement malheureux.

Parle de cette peur à ton titulaire, ton prof de maths ou toute autre adulte en qui tu as confiance.

À quoi servent les mathématiques ?

Avertissement

Ce manuel à l'usage des élèves québécois s'adresse particulièrement aux élèves du secondaire qui désirent comprendre un peu plus leur rôle dans le contexte du renouveau pédagogique.
Notez que pour bien indiquer que le manuel s'adresse à un élève, j'ai pris le partie de l'écrire dans le mode tutoiement.
Prenez le temps de lire l'avertissement du premier billet de cette catégorie.
Si vous désirez participer à l'écriture du MUEQ, envoyez-moi un courriel.

Dans le programme de formation, on répond à cette question :
La mathématique se trouve dans une multitude d'activités de la vie courante : on s'en sert dans les médias, les arts, l'architecture, la biologie, l'ingénierie, l'informatique, les assurances, la conception d'objets divers, etc. On ne saurait toutefois apprécier et saisir cette omniprésence sans acquérir certaines connaissances de base dans les différents champs de la mathématique : arithmétique, algèbre, probabilité, statistique et géométrie. Parce qu'elles permettent de reconnaître la place occupée par la mathématique dans la réalité de tous les jours, ces connaissances représentent pour chacun une occasion d'enrichir sa vision du monde. (p. 231)
Le problème est que ce texte dit beaucoup de choses, et, en même temps, rien du tout.

Je vais donc ici te donner ma vision des choses, mais il serait judicieux et souhaitable que tu la confrontes avec la vision de tes enseignants.

Tout d'abord, quand on dit que les mathématiques se trouvent un peu partout (les arts, les médias, les sciences, etc.), cela est exact. Le problème, c'est qu'on peut très bien faire des arts sans connaître les mathématiques, devenir agent d'assurance sans connaître les équations à deux inconnues, etc. Les mathématiques généralisent des idées. Par exemple, en musique, on se rend compte que les cordes pincées renvoient différents signaux identifiables par certaines fonctions trigonométriques. Évidemment, cela peut être passionnant à étudier, mais il n'est point nécessaire de le savoir pour composer une symphonie.

Pour bien comprendre ce fait, demande à tous tes enseignants comment ils utilisent les mathématiques apprises au secondaire dans leur vie quotidienne. À moins que je fasse fausse route, tu verras que très peu de gens utilisent les mathématiques autrement que pour faire des calculs très élémentaires (comment cela va-t-il me coûter? le calcul de la monnaie rendue, etc). D'ailleurs, cela n'est pas des mathématiques mais bien de l'arithmétique et ce que tu as appris dans les premières années de ton primaire est bien suffisant pour la majorité de ces calculs.

Revenons un peu sur le texte du PDF ci-haut. Il est dit qu'« on ne saurait toutefois apprécier et saisir cette omniprésence sans acquérir certaines connaissances de base dans les différents champs de la mathématique. » En clair, cela signifie que tu devras apprendre du contenu mathématique parce que sans elle, tu ne peux apprécier la place qu'elles occupent dans la vie de tous les jours. Le problème ici est qu'à peu près personne n'apprécie vraiment les connaissances mathématiques dans la vie quotidienne. C'est pour cette raison ton enseignant devrait trouver des situations dites complexes pour te faire comprendre l'importance des mathématiques. Auparavant, on croyait qu'apprendre des règles, des techniques, des trucs de calcul et toutes sortes de méthodes était bien suffisant pour faire des liens avec les choses de vie. Aujourd'hui, on sait que cela n'est pas le cas, et c'est pourquoi le PDF suggère à tes enseignants de trouver des situations qui auront du sens pour toi. Les mathématiques que tu apprends à l'école devraient te permettre de prendre des décisions éclairées au regard de toutes les situations qui impliquent des nombres, des statistiques. Il est important qu'en sortant de ton cours secondaire, tu saches reconnaître quand les médias, les politiciens, les administrateurs et bien d'autres encore utilisent la puissance du langage mathématique pour t'influencer, voire te manipuler.

Que conclure ? Et bien que tu fais des mathématiques parce que la société juge que cela fera de toi un citoyen éclairé.

N'oublie pas aussi que les mathématiques sont nécessaires pour t'inscrire à certains cours de niveau collégial. Par exemple, si tu veux un jour devenir chimiste, ou informaticien, tu devras avoir réussi ton cours de mathématique de cinquième secondaire. Bien que plusieurs personnes trouvent cet état de fait ridicule, tu ne peux espérer un grand changement dans l'attitude du ministère à cet égard.

En complément, si tu poses la question en titre de ce billet à tes enseignants, tu auras parfois une ou plusieurs de ces réponses qui, je l'avoue, sont stéréotypées.
Les mathématiques t'apprennent la rigueur intellectuelle.
Cela est effectivement le cas. Mais, heureusement, il y a plusieurs autres façons de développer une certaine rigueur de la pensée. Par exemple, en étudiant la philosophie. Ou en apprenant à jeter sur papier ce que tu penses. Ou encore en argumentant.
Les mathématiques te rendent plus intelligent.
Demande ce que ton interlocuteur veut dire par «intelligent», et comment tu pourrais mesurer cette intelligence.
Les mathématiques sont utiles dans presque tout dans la vie.
Demande des exemples concrets. Par exemple, à quoi servent les identités trigonométriques? la factorisation de trinômes? les théorèmes de la géométrie plane? etc. Note les réponses qu'on te donne, et viens les partager avec nous en commentaire sur ce billet!
Les mathématiques veulent mesurer ton degré de raisonnement.
Demande quels sont les outils qui mesureront ce «raisonnement». Est-ce une note? Si oui, demande la différence entre 70% et 75% en «raisonnement».
Les mathématiques t'apprennent à résoudre toute sorte de problèmes pratiques.
Qu'on t'illustre ces problèmes concrets. Et viens les partager ici !
Si tu es pris seul dans le désert sans calculatrice...
Hum...
Les mathématiques sont partout en sciences.
On associe souvent maths et sciences. C'est assez logique, car les sciences utilisent le langage mathématiques pour communiquer ses découvertes. Mais on peut aussi faire des maths en arts, en sciences humaines, en informatique, etc. Demande à tes enseignants de français, de musique et d'histoire comment ils se servent des mathématiques. Et, encore une fois, viens partager les réponses avec nous !
Les mathématiques t'ouvrent toutes les portes de ton avenir.
Ce qui est important est de découvrir, éventuellement, ce qui t'intéresse d'étudier plus tard. À ce moment-là, vois avec ton conseiller en orientation si cela nécessite de études en mathématique. Par ailleurs, tu peux très bien faire des mathématiques par goût, et cela, que tu sois plus intéressé par une carrière en littérature qu'une profession scientifique ! Dis-toi bien que les mathématiques peuvent aussi être un loisir passionnant.

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