Lorsque j'ai réécrit Au fil de mes lectures en mode PHP/MySql, j'en avais profité pour ajouter un petit compteur Sitemeter. C'était en février 2001. Jusque-là, c'est-à-dire depuis 1995, je rédigeais tout en HTML.

Le compteur vient juste de franchir la barre des deux millions de visiteurs. N'ayant pas de point de comparaison, je me dis que cela doit sans doute être dans la moyenne correcte pour un site personnel.

Dans mon milieu de travail, peu de gens sont au courant que je mène depuis des années cette activité. Pour eux, je suis celui qui se bat pour l'intégration des TIC, celui qui chiale à propos de la lenteur du système d'éducation.

Mais ce que je considère comme mon oeuvre personnelle, c'est bien mon site Au fil de mes lectures. Je sais bien que toute collection a un côté quétaine, mais il demeure que j'aime profondément mon site. J'aime y naviguer. J'aime y retrouver les phrases qui m'ont fait vibrer. J'aime sa réactivité. J'aime aussi ses absences : absence de pub, absence de cadres, absence de clics interminables pour atteindre ce que l'on cherche.

Au fil de mes lectures, c'est ma mémoire de lecture, car, voyez-vous, je suis plutôt moche côté souvenance. Je ne retiens rien, exactement comme un personnage d'une nouvelle de Suskind - tiens, j'ai oublié son titre.

La beauté du web, c'est ce partage possible entre les humains. Bien sûr, le livre a aussi cette faculté mais je doute qu'un éditeur veuille bien publier ma collection. Heureusement qu'une des forces du web est de permettre l'auto-édition.

Force, mais sa faiblesse aussi. Car sans doute devrai-je penser, dans un futur assez rapproché, à la survie du site après ma mort. Un livre, une revue, ça se déposent dans une bibliothèque nationale. Mais un site web ? Si vous avez une info à ce propos, je suis preneur.