Vraiment intéressante cette conférence de J.-P. Archambault intitulée Les turbulences de l'édition scolaire. Quelques extraits ci-dessous, mais il vaut mieux la lire en entier.

A l’évidence, les sujets d’inquiétude et les interrogations ne manquent pas. Le paysage de l’édition scolaire se transforme. Acteurs de ce changement, les enseignants eux-mêmes qui, par milliers, mettent librement et gratuitement sur Internet leurs productions pédagogiques à disposition de leurs collègues. Si tous ne le font pas, 1 % d’entre eux qui le font représentent un vivier de 8000 auteurs. Chacun peut aisément reproduire les documents qu’il récupère, les transformer, les remettre à disposition, contribuant ainsi aux processus sans fin de création, diffusion, appropriation de la connaissance. C’est, transposée aux contenus, l’approche des logiciels libres, et le mode de fonctionnement de la recherche scientifique !
Le métier d’enseignant est à l’opposé du secret et de la fermeture, il leur est allergique. Les TIC favorisent le “ travailler ensemble ”. Elles aident à rompre un certain isolement.
Mais la production coopérative suppose de disposer d’un contexte et d’outils permettant de travailler sur des documents communs et de se les échanger, de réaliser des produits complémentaires. Cela signifie droit à la compatibilité (des fichiers texte notamment) et interopérabilité ; des plateformes neutres et libres ; des standards ouverts pour les formats de données (HTML) et les protocoles de communication (TCP/IP).
Un modèle économique pour les ressources éducatives doit intégrer l’existence d’une culture du gratuit, les interactions entre le web marchand et le web gratuit, une tendance, encore émergente et pour certains métiers seulement, à des frontières un peu poreuses entre temps de travail et temps de loisir, activité professionnelle et bénévolat, entreprises et associations.
Des siècles de fonctionnement de la recherche scientifique plaident plutôt en faveur du collectif et de l’ouverture, depuis le temps où Pythagore interdisait à ses disciples de divulguer théorèmes et démonstrations !
La connaissance fuit la clôture. Vouloir la verrouiller c’est aller contre sa nature profonde, dans ce qui semble constituer un combat d’arrière-garde car il est difficile d’aller à l’encontre d’une lame de fond.