Jobineries

Blogue de Gilles G. Jobin, Gatineau, Québec.

samedi 12 août 2006

Bonne nouvelle !

Je viens de recevoir ceci dans une promo d'Antidote :
Antidote RX est compatible aux processeurs 64 bits sous Windows, il est universel et Cocoa pour les nouveaux Mac Intel, et il s'adapte même à une toute nouvelle plateforme: Linux.
Enfin un vrai correcteur grammatical sous Linux !

lundi 7 août 2006

441

Deux ans et un quatre-cent-quarante-et-unième billet. Après trois mois d'activités, j'avais déjà écrit un mini bilan. Mes observations demeurent essentiellement les mêmes : le blogue est, d'abord et avant tout, chez moi, une activité nombriliste ou, si l'on veut, une épiphanie de la pensée. Je reviens souvent à cette citation du Journal de Jules Renard : « Écrire, c'est parler sans être interrompu. » Évidemment, cela s'applique à tout le web : il suffit d'y avoir un espace éditable, le blogue n'étant, après tout, qu'une application dynamique d'édition sur le net.

Alors, après deux ans de blogueries, que puis-je en dire ? Essentiellement, chez moi, bloguer sert à maintenir un degré d'awareness, une écologie intellectuelle, comme si mon cerveau restait aux aguets de nouvelles réflexions, de nouvelles joies. Au fil d'une observation, d'une lecture ou d'un mot d'un ami, je me dis : « Diable, j'aimerais bloguer ça ! » Mes Jobineries, sans doute un peu trop éclectiques pour intéresser bien du monde (je ne reçois qu'une centaine de visites par jour, ce qui est quinze fois moins qu'Au fil de mes lectures) sont le reflet de mes attirances, mes accointances. C'est une façon de me plaire.

En éducation ? L'école est tellement lente que lorsque les enfants et les enseignants s'y mettront, mon esprit sera sans doute occupé ailleurs. Non pas que je suis en avance, loin de là : c'est juste que l'école n'est pas de son temps. Après plus de dix ans de web, on en est encore à se demander ce qu'on peut « faire faire » aux enfants sur le net. Le web, il sert à quoi, à part faire de la recherche ? La relation école-ordinateur en est encore au sempiternel traitement de texte. Le scolaire traite l'ordinateur comme une dactylo : c'est tout juste si on n'entend pas le ding à la fin d'une ligne...

Que faire alors ? Pour l'école, j'ai carrément abandonné et ce, malgré de très très beaux projets que je vivrai cette année. Il reste donc l'action individuelle : écrire sur le web, et, peut-être, espérer devenir, pour certains, un modèle du possible. Plus nous serons nombreux à le faire, plus nos enfants, nos amis connus et inconnus, nos parents découvriront peut-être eux aussi le potentiel de ce que cela peut leur apporter et apporter aux autres.

vendredi 4 août 2006

Parabole chinoise

Un vieil homme du nom de Chunglang, qui signifie « Maître des rochers », possédait un petit lopin de terre dans les montagnes. Un jour, il perdit l'un de ses chevaux. Des voisins vinrent alors lui exprimer leurs condoléances pour ce malheur.
Mais le vieil homme leur demanda : « Pourquoi pensez-vous que cela soit un malheur ? » Et voilà que quelques jours plus tard l'animal revint, suivi d'une horde de chevaux sauvages. À nouveau les voisins apparurent, pour le féliciter cette fois-ci de cette aubaine.
Mais le vieil homme leur rétorqua : « Pourquoi pensez-vous que cela soit un aubaine ? »
Les chevaux étant devenus très nombreux, le fils du vieil homme se prit de passion pour l'équitation, mais un beau jour il se cassa la jambe. Alors, encore une fois, les voisins vinrent présenter leurs condoléances et à nouveau le vieil homme leur rétorqua : « Pourquoi pensez-vous que cela soit un accident malheureux ? »
L'année suivante, la commission des Grands Flandrins arriva dans la montagne. Elle recrutait des hommes forts pour devenir valets de pied de l'empereur et porter la chaise de celui-ci. Le fils du vieil homme, toujours blessé à la jambe, ne fut pas choisi.
Chunglang ne put réprimer un sourire.
Hermann Hesse, Éloge de la vieillesse, p. 146, trad. A. Cade, Livre de poche, n° 3376.

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