Je possède évidemment l'édition américaine de ce classique mais je n'étais jamais tombé sur sa version française. En le voyant en librairie lundi dernier, je n'ai pu résister. Il est vrai qu'à 102 $ (et il n'est même pas à couverture rigide ! ), j'avais toujours hésité à le commander. Je ne comprends d'ailleurs pas l'absence d'une édition en format poche.

J'ai juste eu le temps de lire une partie de l'introduction. Pour faire plaisir à ma traductrice de fille, voici ce que j'y ai trouvé : « En fait, mon opinion sur ce qu'est une bonne traduction est la suivante. Si un lecteur intelligent et critique ne soupçonne pas qu'il ne lit pas la version originale, et surtout s'il a l'impression qu'un passage donné ne pourrait exister que dans la langue qu'il lit, alors là, il s'agit d'une traduction réussie. Autrement dit, si un passage semble intraduisible alors qu'en vérité il a été traduit d'une autre langue, que demander de plus ? Pouvoir ainsi tromper un lecteur critique, c'est le comble de l'art de la traduction. »

Quelques lignes plus loin, Hofstadter poursuit : « [...] on est rarement plus forcé d'aller à l'essentiel que dans l'acte de traduire. ».

Hofstadter a écrit son introduction en français. Il y exprime toute l'importance accordée à la traduction de son livre car il est bourré de jeux de langage. Il recommande d'ailleurs une lecture parallèle de la version d'origine et de la version française : « Qui lira les éditions anglaise et française de GEB aura un avantage sur les lecteurs en une seule langue : en comparant deux passages, il pourra distinguer ce qui est "glissable", ou inessentiel, de ce qui est ferme et essentiel. Comme cela, il découvrira un noyau inglissable : le GEB "platonicien", le GEB idéal, flottant majestueusement dans un espace éthéré, indépendant de toute langue terrestre. » (p. XXV)