
La lecture d'un Saramago est toujours en expérience unique. L'auteur écrit généralement sans paragraphe et où tous les dialogues sont en quelque sorte sur une même phrase. Par exemple : « Bonjour, dit-il, Tiens, bonjour, Je vous interromps, demanda-t-il, Non, non, quelle idée, je jetais juste un deuxième coup d'oeil, j'ai pratiquement tout corrigé, Comment vont-ils, Qui, Vos élèves, Comme d'habitude, couçi-couça, ni bien ni mal, Exactement comme nous quand nous avions leur âge, dit le mathématicien avec un sourire. » La virgule agit comme un tiret, mais cela donne vraiment l'impression de suivre, en bon observateur, la conversation. Autre caractéristique intéressante : il arrive que l'auteur, Saramago lui-même, interrompe son histoire pour parler à son lecteur : Saramago nous accompagne dans le livre.
Pour faire un peu court, le thème du double constitue la trame du roman : un professeur d'histoire découvre dans un film loué à un club vidéo son double parfait. Double qui vit dans la même ville que lui. Il partira en quête de son identité, pensez-vous? Oui et non. C'est un peu plus complexe que ça : Notre bon professeur sait très bien qui il est. La découverte de son double (où est-ce lui qui est le double de l'autre) chamboulera sa vie, mais sans provoquer vraiment une crise identitaire. Excellent roman.

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Gilles Jobin
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