Ce n'est pas qu'au Québec que la guerre des rapports traitant du logiciel libre versus le logiciel propriétaire tient place. Ici, Microsoft attaque les résultats d'un rapport anglais.

Ce qui est dommage dans tout ça, à mon avis, c'est que tout semble tourner autour de l'argent. Or l'éducation publique doit d'abord se pencher sur ses fondements philosophiques. Deux choix s'offrent à nous :
· offrir à nos enfants une société où la connaissance est ouverte et librement accessible;
· laisser le contrôle d'une partie des connaissances entre quelques personnes seulement.

Que l'on opte pour une solution ou l'autre, elle aura un coût. Un coût monétaire et psychologique. Dans ce petit billet, je n'aborderai pas l'aspect énonomique de ces choix, mais plutôt le côté psycho/pédagogique.

Dans le premier cas, il faudra lentement mais sûrement migrer vers des logiciels libres et des systèmes d'exploitation libres en éducation. Il faudra de plus éduquer les enfants à faire des choix, à les assumer et à en devenir responsables. Il faudra s'attendre à beaucoup, beaucoup d'insécurité de la part des traditionnels détenteurs de la connaissance. Il faudra préparer nos éducateurs à travailler dans un esprit de co(élaboration/coconstruction/conception) de la connaissance. Il faudra apprendre à comprendre. Comprendre les solutions des autres. Comprendre comment les autres pensent. Comprendre que la connaissance est un bien qui se partage.

Dans le second cas, il faudra continuer de payer des licences, se fier à la compétence de ceux qui ont le droit de voir le code. Nous déciderons parfois de payer pour le développement de solutions informatiques qui ne nous appartiendront pas. Pour certains problèmes, nous devrons rester dans l'ignorance des processus qui ont mené à leurs solutions. Nous dirons à nos enfants qu'on ne doit pas poser certaines questions et que certains problèmes ne sont utiles que pour leurs solutions et que la manière d'y arriver ne les concerne pas. Nous leur ferons comprendre que dans la vie, certaines choses doivent rester cachées à leur entendement.

Comme le disait Jacques Daignault, le choix technologique n'est pas neutre. Soyons-en conscients et tentons de faire un choix le plus éclairé possible. Éclairé par une idéologie philosophico/pédagogique. Éclairé par l'amour de la connaissance. Nos conceptions économiques devront s'ajuster à cette idéologie, et non l'inverse.