En fin de semaine, j'ai enfin mis en ligne ma nouvelle idée : Épigraphe, site consacré, comme son nom l'indique, à toutes ces phrases que les auteurs mettent en tête de livre ou de chapitre.

Mon amour de la citation vient probablement des quelques épigraphes lues dans mes jeunes années. Je me rappelle particulièrement l'émotion ressentie en lisant celles que Jean E. Charon avaient posées en tête de chacun de ses chapitres dans son livre Connaissance de l'Univers.

« Un beau désordre est une oeuvre d'art » est une épigraphe dont je ne me souviens absolument pas l'auteur (et du livre, et de l'épigraphe... !) Je l'énonce de mémoire n'étant pas convaincu de son exactitude. D'après moi, cette épigraphe provient d'un livre de vulgarisation scientifique. Mais à plus de 30 ans de mon espace-temps, j'ai peine à me souvenir lequel.
epigraphe Collectionner est probablement ridicule ou, tout au moins, un peu simplet/quétaine. Mais c'est un plaisir que je m'accorde malgré toute son inutilité. Ramasser ces phrases que certains auteurs ont choisies avec soin pour illlustrer l'idée de leurs livres, de leurs chapitres me rapproche un peu d'eux. Puisque dans Au fil de mes lectures, je ramasse aussi des phrases tirées de mes propres lectures - là est toute l'idée de mon site de citations - je me sens un peu complice de ces écrivains qui ont, à un moment ou l'autre, fait la même chose.

Et puis, il y a de véritables trouvailles dans ces épigraphes. Par exemple :
« Je ne t'ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place, et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Nature enferme d'autres espèces en des lois par moi établies. Mais toi, que ne limite aucune borne, par ton propre arbitre, entre les mains duquel je t'ai placé, tu te définis toi-même. Je t'ai placé au milieu du monde, afin que tu pusses mieux contempler ce que contient le monde. Je ne t'ai fait ni céleste ni terrestre, mortel ou immortel, afin que de toi-même, librement, à la façon d'un bon peintre ou d'un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme. »
de Pic de la Mirandole, épigraphe utilisée par Yourcenar dans son Œuvre au Noir, un grand roman !

Et cette autre :
« ... rien de plus ne peut être tenté
que d'établir le commencement et la direction d'une route
infiniment longue.
Prétendre à n'importe quel achèvement,
systématique et définitif,
serait à tout le moins une illusion personnelle.
La perfection peut être obtenue ici
par le chercheur individuel
dans la seule hypothèse, subjective,
qu'il communique tout ce qu'il a été capable de voir.
 »
de Georg Simmel posée en épigraphe du livre L'herbe du diable et la petite fumée de Carlos Castaneda.

Collectionner est assurément une douce folie.