Coeur oblige, presque tous les matins, je fais 40 minutes de bicyclette stationnaire. J'en profite pour lire un peu, généralement entre 20-25 pages. En ce moment, je suis dans L'Ensorcellement du monde de Boris Cyrulnik. Ce matin, ce petit passage a attiré mon attention :

« Il ne faut pas négliger cette intelligence du corps, les hommes s'en servent chaque jour. Lorsqu'un enfant apprend à rouler à vélo, il n'a pas besoin d'un seul mot d'explication. Son corps éprouve dans les muscles du dos, dans les mollets, les bras et son système labyrinthique les lois de l'attraction terrestre, de la cinétique et même de la chute des corps ! Un mathématicien qui voudrait lui apprendre à rouler à vélo grâce à ses formules l'empêcherait d'apprendre. De plus, le matheux ne pourrait même pas formuler les lois du virage de la bicyclette qui sont incalculables. Et pourtant, elle tourne ! »

Je me compte chanceux : sur ma bicyclette stationnaire, pas de grands calculs à effectuer et j'arrive à faire tourner un peu plus vite ma pompe intérieure. Et tout ça, alors que de grands esprits comme Cyrulnik m'accompagnent.