Citations ajoutées le 02 septembre 2013

Oliver Goldsmith

  1. J'ai toujours pensé que l'honnête homme qui se mariait et qui élevait une nombreuse famille rendait plus de service à l'humanité que celui qui, vivant garçon, faisait les raisonnements les plus savants sur la population.
    (Le Vicaire de Wakefield, p. 5, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  2. Le caractère des femmes s'accorde ordinairement avec leurs traits.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.9, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  3. Le bonheur de notre vie dépend en général de nous-mêmes.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.15, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  4. L'adulation s'attache toujours à l'ambition ; car c'est de toutes les passions celle à qui la flatterie fait le plus de plaisir.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.21, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  5. Pour acquérir le coeur d'un autre, il faut lui donner le sien.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.23, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  6. Dans la fortune la plus humble, on peut trouver le bonheur et le plaisir qui ne dépendent point des circonstances, mais de la façon de penser.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.24, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  7. Les personnes qui aspirent à des maris au-dessus d'elles, ou au lot de cent mille livres, n'en sont pas moins des folles par leur ridicule prétention, soit qu'elles réussissent, soit qu'elles échouent.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.33, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  8. Il n'y a point parmi les hommes de caractère si méprisable que celui de coureur de fortune, et je ne vois pas pourquoi, parmi les femmes, les coureuses de fortune ne seraient pas également méprisables.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.33, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  9. Mais comme les hommes sont plus capables de distinguer le mérite des femmes, de même les femmes jugent plus sainement des hommes. Les deux sexes semblent avoir été faits pour s'observer l'un l'autre, et sont pourvus de talents différents pour cette observation mutuelle.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.50, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  10. Les pauvres qui veulent ne faire société qu'avec les riches sont haïs de ceux qu'ils abandonnent et méprisés de ceux qu'ils veulent imiter.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.73, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  11. Les reproches que fait la conscience à un homme qui a déjà commis une mauvaise action sont bientôt étouffés. La conscience est une poltronne, qui, quand elle n'a pas eu assez de force pour prévenir une faute, a rarement assez de justice pour en punir le coupable en l'accusant.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.77, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  12. L'opinion qu'un homme se forme de sa capacité est mesurée sur celle de la compagnie qu'il fréquente.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.78, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  13. [...] Nous ne devons pas être surpris que les méchants soient sans pudeur. Ils ne rougissent que quand on les surprend à faire une bonne action : pour les mauvaises, ils s'en glorifient.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.91, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  14. L'ambitieux, qui voit tout brillant d'en bas, trouve, à mesure qu'il monte, que chaque pas qu'il fait lui découvre quelque désagrément caché qu'il n'avait pas prévu.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.111, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  15. Il est de l'intérêt particulier des grands de diminuer autant qu'ils peuvent l'autorité royale, parce que naturellement tout ce qu'ils lui enlèvent leur retourne.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.117, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  16. C'est dans cet état mitoyen [la classe moyenne] que se trouvent communément les arts, la prudence et les vertus de la société : c'est cet ordre seul qui est le conservateur de la liberté, et qu'on peut appeler le peuple.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.119, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  17. J'ai vu que, dans tout le pays, la richesse était un nom qui remplace celui de liberté, et qu'il n'y a pas d'homme si ami de la liberté qui ne voulût soumettre la volonté de quelques individus à la sienne.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.142, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  18. Je lui faisais voir que les livres étaient une compagnie douce et irréprochable pour les malheureux, et que, s'ils ne pouvaient pas nous procurer les plaisirs de la vie, ils nous apprenaient du moins à la supporter.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.154, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  19. Que nous cherchions dans le monde entier, nous ne trouverons pas un homme si complètement heureux qu'il ne lui reste quelque chose à désirer.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.202, Roe Lockwood & Son, 1857)
     
  20. C'est donc à la religion que nous devons nous attacher dans toutes les occasions de la vie pour nous procurer de vrais plaisirs : car, si nous sommes déjà heureux, c'est une augmentation de plaisir de penser que nous pouvons rendre ce bonheur éternel; et, si nous sommes malheureux, il est bien consolant de penser que nous avons ailleurs une place de repos. Ainsi la religion présente à l'homme heureux une continuité de bonheur ; aux malheureux, un changement de misère en bonheur.
    (Le Vicaire de Wakefield, p.204, Roe Lockwood & Son, 1857)
     

Charles Percy Snow

  1. Les non-scientifiques sont fermement convaincus que les scientifiques n'ont aucune conscience de la condition humaine et que leur optimisme est un optimisme de surface. Les scientifiques, de leur côté, croient que les intellectuels littéraires sont des gens aux vues courtes, singulièrement indifférents à leurs semblables, foncièrement anti-intellectuels et soucieux de réduire l'art et la pensée au moment existentiel.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.17, J. J. Pauvert, 1968)
     
  2. La plupart de nos semblables sont sous-alimentés et meurent prématurément. En gros, c'est cela, la condition sociale. La conscience de sa solitude recèle, pour l'homme, un piège moral : il est tentant de se complaire dans l'unicité de son propre drame et de se désintéresser des autres en les laissant mourir de faim dans leur coin.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.19, J. J. Pauvert, 1968)
     
  3. Le chiffre 2 est un chiffre très dangereux : c'est pourquoi la dialectique est, elle aussi, un instrument très dangereux. Toute tentative en vue de diviser quoi que ce soit par deux devrait, à priori, nous inspirer une extrême méfiance.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.21, J. J. Pauvert, 1968)
     
  4. D'instinct, tous ont les mêmes réactions. C'est cela qu'on appelle une culture.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.24, J. J. Pauvert, 1968)
     
  5. J'ai bien des fois assisté à des réunions de personnes qui, d'après les critères de la culture traditionnelle, étaient considérées comme très évoluées, et qui s'étonnaient toutes, avec beaucoup de verve, de ce que les scientifiques fussent si incultes. Il m'est, en une ou deux occasions, arrivé de m'irriter de ces propos et de demander qui, de toute cette honorable compagnie, était capable de dire en quoi consistait la deuxième loi de la thermodynamique. Ma question jeta un froid dans l'assistance et demeura sans réponse : c'était pourtant, dans le domaine de la science, à peu près l'équivalent de la question « Avez-vous lu une oeuvre de Shakespeare ? ».
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.29, J. J. Pauvert, 1968)
     
  6. [...] Alors que se construit et s'élève le grand, le merveilleux édifice de la physique moderne, la majorité des meilleurs esprits du monde occidental s'en soucie à peu près autant que s'en seraient soucié leurs ancêtres du néolithique.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.30, J. J. Pauvert, 1968)
     
  7. Les intellectuels, notamment les intellectuels littéraires, sont, par tempérament, des Luddites. [NDLR : Le terme « luddisme » est parfois utilisé pour désigner ceux qui s'opposent aux nouvelles technologies ou critiquent celles-ci.]
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.40, J. J. Pauvert, 1968)
     
  8. [...] Les ingénieurs sont presque tous conservateurs. Non pas réactionnaires au sens littéral le plus extrême du terme, mais conservateurs tout court. Absorbés par leur métier, qui consiste à fabriquer des choses, ils se satisfont de l'ordre établi.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.53, J. J. Pauvert, 1968)
     
  9. Il faut regarder les choses en face. Il est techniquement possible d'étendre la révolution scientifique à l'Inde, l'Afrique, l'Asie du sud-est, l'Amérique latine et le Moyen-Orient, et ce en l'espace de cinquante ans. Les Occidentaux n'ont pas le droit de l'ignorer. De même qu'ils n'ont pas le droit d'ignorer que c'est là, pour nous, la seule façon de conjurer les trois dangers qui nous menacent, à savoir la guerre nucléaire, la surpopulation, le fossé entre les riches et les pauvres. Il est des cas où l'innocence devient le pire des crimes.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.74, J. J. Pauvert, 1968)
     
  10. La polémique apporte à la plupart d'entre nous, sur le plan psychologique, beaucoup plus de satisfactions que la réflexion pure et simple : mais il n'empêche qu'elle nous prive de tout possibilité de cerner la vérité de plus près.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.89, J. J. Pauvert, 1968)
     
  11. La curiosité à l'égard du monde physique, l'utilisation de systèmes de pensées symboliques sont deux des plus précieuses et des plus spécifiquement humaines de toutes les qualités humaines.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.97, J. J. Pauvert, 1968)
     
  12. Les mots sont toujours plus simples que la réalité brute qu'ils schématisent : s'ils ne l'étaient pas, il n'y aurait plus de discussion ni de décision collective possible.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.102, J. J. Pauvert, 1968)
     
  13. On a beaucoup de mal à imposer silence aux obsessions de son propre tempérament.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.115, J. J. Pauvert, 1968)
     
  14. Car nous savons bien que, les besoins élémentaires de notre nature une fois satisfaits, il n'est pas facile de faire en sorte que notre propre vie soit digne d'être vécue.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.119, J. J. Pauvert, 1968)
     
  15. On peut enseigner un mythe : mais si, ce mythe étant à vos yeux une réalité, on vous apporte la preuve que cette prétendue réalité est, en fait, une vue de l'esprit, le mythe devient mensonge. Nul n'a le droit d'enseigner un mensonge.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.126, J. J. Pauvert, 1968)
     
  16. Les syndicats, les conventions collectives, tout appareil de l'industrie moderne peuvent paraître exaspérants aux yeux de tous ceux qui n'ont pas eu l'expérience de la pauvreté ; ils n'en forment pas moins un rempart contre l'assertion immédiate de la volonté individuelle. Et l'assertion de la volonté individuelle est la première chose que les pauvres ont refusé d'entériner, aussitôt qu'ils ont commencé à sortir de leur impuissance.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.132, J. J. Pauvert, 1968)
     
  17. Pour peu qu'un écrivain soit bon, la postérité, à la longue, finit par lui pardonner.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.135, J. J. Pauvert, 1968)
     
  18. Les très grands écrivains ont les reins assez solides pour survivre à l'invention de catégories nouvelles ; ils résistent à l'influence des idéologies, y compris et surtout la leur. La lecture permet à notre imagination d'embrasser un champ beaucoup plus vaste que celui de nos croyances. En compartimentant notre esprit pour en exclure tout ce qui n'entre pas dans les petits casiers que nous nous sommes construits, nous nous condamnons à la médiocrité.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.136, J. J. Pauvert, 1968)
     
  19. Évitez les dangers de la science appliquée est une chose. Faire le bien - ce bien simple et évident que la science appliquée a mis en notre pouvoir - en est une autre, plus ardue, qui nécessite plus de qualités humaines et qui, en définitive, est, pour nous tous, infiniment plus enrichissante.
    (Les deux cultures, trad. Claude Noël, p.145, J. J. Pauvert, 1968)