Citations ajoutées le 03 février 2012

Daniel Defoe

  1. C'est seulement à des gens dénués et sans espérances, ou bien à des gens opulents et ambitieux, qu'il convient de chercher à s'enrichir ou à s'illustrer par des entreprises hasardeuses, hors de la route commune.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.2, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  2. Combien de rois n'ont-ils pas déploré les tristes conséquences de leur position élevée et regretté de n'être point nés entre les deux extrêmes de la grandeur et de l'obscurité ! Le plus sage des hommes montre cet état comme le seul où l'on puisse trouver le contentement sur la terre, lorsqu'il prie le ciel de ne lui donner ni pauvreté ni richesse.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.3, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  3. [...] Les classes moyennes sont dispensées d'un grand nombre de maladies ou d'infirmités de corps et d'esprit engendrées, chez les grands, par les vices, la mollesse, l'intempérance, et, chez les petits, par la mauvaise nourriture, la pénurie, le travail excessif.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.4, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  4. J'ai souvent observé [...] combien les hommes sont déraisonnables, surtout dans la jeunesse, lorsque, après avoir dévié de la bonne route, ils ont plus de honte du repentir que du péché ; ils ne rougissent point d'une action pour laquelle ils doivent être considérés justement comme des fous, et ils rougissent d'un retour qui peut seul les faire estimer sages.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.16, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  5. Les hommes devraient toujours craindre, alors qu'ils comparent leur situation à d'autres réellement plus fâcheuses, que le ciel les oblige à échanger l'une pour l'autre, et leur prouve par expérience la folie de leurs plaintes précédentes.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.37, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  6. Dans les maux, il faut considérer le bien qu'ils renferment comme les chances les plus contraires qu'ils peuvent entraîner.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.65, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  7. [...] La nature et l'expérience me montrèrent, après de justes réflexions, que les meilleures choses ne sont bonnes pour nous qu'autant qu'elles peuvent servir à notre usage, et que, de tout ce que nous amassons, nous ne pouvons tirer rien au-delà de notre jouissance personnelle.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.139, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  8. [...] Nous ne voyons jamais notre position sous un jour vrai, tant qu'elle n'est pas éclairée par des contrastes ; et nous ne savons estimer ce que nous possédons que par le sentiment de sa perte.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.149, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  9. La crainte du danger est mille fois plus terrifiante que le danger présent ; et l'anxiété que nous cause la prévision du mal est plus insupportable que le mal lui-même.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.169, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  10. Quelles ridicules résolutions nous formons sous l'influence de la peur ! Ce sentiment nous prive des moyens que la raison nous offrirait pour nous tirer de peine.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.169, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  11. Quand certains ressorts secrets de nos passions sont mis en jeu par un objet visible ou rendu présent par la puissance de l'imagination, leurs impulsions entraînent l'âme vers cet objet avec une telle force, que son absence devient insupportable.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.198, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  12. [...] Si l'excès de la joie peut conduire les hommes forts au-delà des limites de la raison, à quelles folies la colère et la vengeance ne peuvent-elles pas nous porter ? L'exemple de ces gens me prouva combien nous devions surveiller tous nos mouvements, qu'ils soient causés par la satisfaction et le bonheur, la tristesse ou la colère.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.343, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  13. Le méchant dort rarement d'un sommeil bien profond.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.367, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  14. [...] L'homme sage [doit] toujours user des moyens que la raison lui inspire pour rendre le présent plus supportable et se préparer un meilleur avenir.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.423, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  15. [...] De toutes les positions de la vie la plus complètement misérable est celle que trouble une crainte perpétuelle.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.541, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  16. [...] Les lâches deviennent hardis s'ils pensent qu'ils ne risquent rien.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.588, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  17. La vraie grandeur consiste à être maître de soi-même [...].
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.594, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  18. [...] À considérer la vie de l'homme en général, que sa félicité réelle est peu dépendante du monde, et que chacun peut être heureux et satisfaire ses désirs les plus louables avec un faible secours de la part de ses semblables.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.594, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  19. Respirer un air pur, avoir des vêtements pour se couvrir, des aliments pour se nourrir, et la liberté de prendre l'exercice nécessaire à la santé : voilà, selon moi, tout ce que nous pouvons obtenir du monde.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.594, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  20. [...] Celui qui remporte la victoire sur ses désirs insensés, et prend un empire absolu sur lui-même en soumettant sa volonté à la raison, est certainement plus grand que celui qui subjugue une cité.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.595, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     
  21. [...] Si la grandeur, le pouvoir, les richesses et les plaisirs, dont quelques-uns jouissent, sont agréables sous certains rapports, toutes ces choses servent principalement les plus grossières de nos affections, l'ambition, l'orgueil personnel, l'avarice, la sensualité, la vanité, affections provenant des pires côtés de notre nature, et renfermant le germe de tous les crimes.
    (Aventures de Robinson Crusoé, p.595, trad. ?, Éd. H. Fournier aîné, 1811)
     

Alexandre, baron de Hübner

  1. [...] Comme cela arrive souvent dans la vie, en affrontant le péril on se ménage une chance de salut.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.16, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  2. Mais il paraît qu'ici-bas, en Amérique comme dans notre hémisphère, l'égalité n'est possible qu'en théorie
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.23, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  3. C'est d'ailleurs un fait avéré que les nations qui sont les premières sorties de la barbarie exercent sur les races plus jeunes qu'elles sous ce rapport une sorte de prépondérances.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.31, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  4. L'historien, pour comprendre l'esprit du siècle qui l'occupe, doit consulter le jugement des contemporains.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.54, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  5. Les hommes vraiment braves sont toujours simples et modestes.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.127, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  6. Les arts suivent, ils ne précèdent jamais les évolutions de l'esprit humain.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.176, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  7. [...] Les grands périls créent les grandes ressources ou plutôt ils les font découvrir.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.59, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  8. Les sentiments exprimés avec sobriété sont évidemment vrais.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.184, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  9. J'ai souvent remarqué que les gens qui se trouvent ou se croient en danger ressemblent aux enfants. Un rien les fait pleurer et rire.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.297, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  10. Le grand charme des paysages alpestres, contemplés d'un point culminant et très élevé, consiste, il me semble, dans la variété plus que dans l'étendue du panorama. Tout terrifié, vous plongez dans les gorges des hautes montagnes qui vous entourent, vous en dominez les pics et mesurez du regard les abîmes ; puis, pour reposer les yeux, vous les dirigez vers la plaine qui, par une illusion d'optique, surmonte les crêtes et élève l'horizon à la hauteur du point que vous occupez.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 1, p.360, trad. ?, Hachette, Paris, 1873)
     
  11. [...] Celui qui part n'est pas disposé à la gaîté. Quitter un pays avec la certitude de ne plus le revoir est pénible. Vous regardez en arrière, et vous trouvez que cette époque ou cet épisode de votre vie est clos à jamais. C'est un peu l'avant-goût de la mort ; de toute façon, c'est un moment solennel qui invite à la réflexion [...].
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 2, p.27, trad. ?, Hachette, Paris, 1875)
     
  12. [...] Il y a, dans la vie des individus comme des nations, des moments où il faut savoir temporiser, vivre au jour le jour, tout en préparant les moyens d'atteindre le but voulu quand le moment propice se présentera.
    (Promenade autour du monde - 1871, tome 2, p.481, trad. ?, Hachette, Paris, 1875)
     
  13. Le jugement des contemporains sur eux-mêmes et sur les événements de leur époque est pour l'histoire d'une grande importance. Nous avons trop souvent le tort d'apprécier suivant nos idées les générations passées. Pour être juste et impartial, il faut se mettre à leur niveau, et pour ce faire, il faut les écouter.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.20, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  14. La mode, cette divinité despotique et en apparence seulement capricieuse, car elle naît dans les profondeurs du coeur humain dont elle représente l'instabilité dans les choses frivoles et parfois dans les choses sérieuses, la mode explique beaucoup ; elle n'explique pas tout.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.41, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  15. [...] Les uns les autres, les bas courtisans de la fortune comme les nobles ambitieux, ont besoin pour réussir d'un sourire du hasard. Un seul moment peut suffire, mais il faut qu'il s'offre. Saisi avec présence d'esprit, exploité avec habileté, il les fera monter sur la scène du monde, ne fût-ce d'abord que comme comparses, sauf à les faire passer plus tard aux premiers rôles de la grande comédie humaine.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.251, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  16. L'opinion publique, si facile à éblouir, si lente à se désabuser, mais prompte aux représailles quand elle a reconnu son erreur, omet rarement de faire expier cruellement ou honteusement les faveurs accordées à des indignes.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.251, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  17. [...] On applaudit toujours au spectacle de la force employée avec succès et dans les formes légales au service de la société.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.339, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  18. [...] La richesse nationale s'accroît en raison de la circulation des capitaux, laquelle crée des valeurs nouvelles, réveille et soutient l'activité publique et, renfermée dans certaines limites, répand ses bienfaits sur toutes les classes de la population.
    (Sixte-Quint, tome 1, p.346, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  19. [...] La vie suppose la lutte. Quand la lutte cesse, la vie s'enfuit.
    (Sixte-Quint, tome 2, p.5, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  20. L'opposition est [...] un signe de vitalité, et malheur aux pouvoirs qui, non content de la contenir, veulent poursuivre la victoire jusqu'aux dernières conséquences !.
    (Sixte-Quint, tome 2, p.5, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  21. Entre souverains comme entre particuliers, il n'y a pas de liens plus gênants que ceux qui sont créés par l'identité des intérêts jointe à l'incompatibilité des caractères. Ces liens deviennent des chaînes insupportables qu'on voudrait mais qu'on n'ose pas briser, car on sait qu'en les brisant on se briserait soi-même.
    (Sixte-Quint, tome 2, p.36, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  22. À ce conflit des convictions, pourvu qu'elles soient sincères, éclate le génie, s'allume le feu sacré, se manifestent la puissance de l'intelligence, la force, la constance des âmes. C'est alors que naissent les grands hommes, que s'accomplissent les grandes choses.
    (Sixte-Quint, tome 2, p.45, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  23. Quand les passions ont pénétré dans les cabinets, l'agent diplomatique assez éclairé et assez courageux pour ne pas servir ces passions est sûr de déplaire ; mais il est sûr, aussi, de servir les intérêts de son pays.
    (Sixte-Quint, tome 2, p.210, trad. ?, A. Franck, Paris, 1870)
     
  24. Tout le monde sait combien il est difficile, même pour des événements qui se sont accomplis sous nos yeux, de se former un jugement un peu solide sur les différentes probabilités ; de dire que telle ou telle chose serait arrivée dans telle ou telle hypothèse.
    (Sixte-Quint, tome 2, p.366, trad. ?, Hachette, Paris, 1882)