Citations ajoutées le 08 février 2009

  
Goethe

  1. Mme Roland sur l’échafaud demanda qu’il lui fût permis d’écrire les pensées remarquables qui s’étaient présentées à son esprit dans le fatal trajet. Il est à regretter que sa demande ne lui ait pas été accordée, car, à ce moment suprême de la vie, des esprits fermes, qui conservent leur sang-froid, ont souvent des pensées extraordinaires ; ce sont comme des anges qui descendent éclatants de lumière sur les sommets du passé.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.88, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  2. On dit souvent qu’il faut éviter dans la vie une activité trop multipliée et surtout, à mesure que l’on avance en âge, ne pas se créer de nouvelles occupations. Mais on a beau se donner des conseils à soi-même et aux autres, vieillir c’est entrer dans une nouvelle sphère d’activité ; tous les rapports changent, et l’on doit, ou cesser complètement d’agir, ou, de bon gré et en connaissance de cause, accepter le nouveau rôle qui nous est donné.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.88, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  3. Je n’ose rien dire de l’absolu dans le sens spéculatif ; mais je puis affirmer que celui qui le reconnaît dans ses manifestations et l’a toujours présent à l’esprit, en retire un grand avantage.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.88, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  4. Vivre dans l’idéal, c’est traiter l’impossible comme s’il était possible. La même analogie se fait remarquer pour le caractère. mais si l’idée et le caractère se rencontrent, alors naissent des événements tels que le monde ne revient pas de sa surprise pendant des siècles.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.88, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  5. Napoléon, qui vivait toujours dans l’idéal, n’en avait cependant pas conscience ; il niait l’idéal, et lui refusait toute réalité, tandis qu’il en poursuivait avec ardeur la réalisation. Mais sa raison si lucide et incorruptible ne pouvait supporter perpétuellement cette contradiction intérieure, et ses paroles sont de la plus haute importance, lorsque dans les occasions où il y est pour ainsi dire forcé, il s’exprime sur ce sujet de la manière la plus originale et la plus intéressante.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.89, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  6. Il considère l’idée comme un être de raison qui n’a, il est vrai, aucune réalité ; mais qui, lorsqu’il s’évanouit, laisse après lui un residuum (caput mortuum) à qui nous ne pouvons refuser entièrement la réalité. Si cette opinion nous paraît passablement choquante et matérialiste, il s’exprime tout autrement lorsqu’il s’entretient avec ses amis. Il parle alors avec conviction et confiance des suites inévitables de sa vie et de ses actions. Il avoue volontiers que la vie engendre la vie, qu’une idée féconde exerce son influence sur toutes les époques. Il se plaît à reconnaître qu’il a donné une impulsion nouvelle, une nouvelle direction à la marche du monde.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.89, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  7. C’est une chose vraiment digne d’être remarquée que les hommes dont le trait caractéristique était une tendance très exclusive vers l’idéal, éprouvaient une aversion extrême pour le fantastique. Tel était Hamann, qui ne pouvait supporter qu’on lui parlât des choses d’un autre monde. Il s’exprime là-dessus quelque part, dans un paragraphe qu’il changea quatorze fois.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.90, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  8. La littérature est le fragment des fragments. La plus petite partie de ce qui a été fait et dit, a été écrit, et de ce qui a été écrit la plus faible partie est restée.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.91, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  9. Et cependant quoique la littérature soit incomplète, on y trouve mille répétitions ; ce qui montre combien sont bornés l’esprit et la destinée de l’homme.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.91, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  10. Cette question : La prééminence appartient-elle à l’historien ou au poète ? ne doit pas même être soulevée ; ils ne rivalisent pas plus entre eux que l’athlète à la course et l’athlète au pugilat. Chacun a droit à sa couronne.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.91, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  11. Il en est des livres comme de nos nouvelles connaissances. Au premier moment nous sommes très satisfaits, lorsque nous trouvons en eux des sentiments qui sont conformes aux nôtres, lorsque l’auteur sympathise avec quelque point essentiel de notre existence ; mais lorsque nous faisons plus ample connaissance apparaissent toutes les différences. Et dans ce cas, une conduite sage consiste principalement, non pas à se retirer aussitôt, comme il arrive dans la jeunesse, mais au contraire à s’attacher fortement aux principes sur lesquels on s’accorde, à s’expliquer complètement sur les différences, sans pour cela renoncer à ses opinions.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.91, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  12. La plus grande difficulté dans les observations psychologiques vient de ce qu’on doit toujours considérer parallèlement l’intérieur et l’extérieur, ou plutôt les combiner ensemble. C’est un mouvement continuel de systole et diastole, l’inspiration et la respiration de l’être vivant. Si l’on ne peut encore se prononcer sur ce point, il mérite un examen attentif.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.92, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  13. Mes rapports avec Schiller avaient pour principes notre direction bien déterminée vers le même but, la communauté de nos travaux et la différence des moyens par lesquels nous tâchions d’atteindre à ce but.
    Au sujet d’une différence délicate qui s’offrit à nous dans un de nos entretiens et qui me rappelle un passage d’une de ses lettres, je fis les observations suivantes : « Il y a une grande différence pour le poète à chercher le particulier en vue du général et à voir le général dans le particulier. Du premier point de vue naît l’allégorie où l’objet particulier est considéré seulement comme exemple, comme image de l’idée générale. Le second est à proprement parler le caractère propre de la poésie ; elle exprime une idée particulière sans penser à l’idée générale, ou sans l’indiquer. Celui qui saisit vivement cet objet particulier possède en même temps l’idée générale sans le savoir, ou il le sait seulement plus tard.

    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.93, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  14. L’amitié ne peut s’engendrer que d’une manière pratique et c’est par là seulement qu’elle devient durable. Une inclination, l’amour même, tout cela ne produit pas l’amitié. La vraie amitié, l’amitié qui agit et se révèle par des effets, consiste en ce que nous suivions la même voie dans la vie ; que mon ami favorise mes desseins et moi les siens, que nous marchions ensemble sans nous détourner, quelle que soit d’ailleurs notre manière de penser et de vivre.
    (Maximes et réflexions (Quatrième partie), trad. Sigismond Sklover , p.94, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  15. On prend chacun dans le monde pour ce qu’il se donne ; mais il faut se donner pour quelque chose. On supporte plus volontiers les gens incommodes que les hommes insignifiants.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.95, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  16. On peut tout imposer à la société ; mais seulement pour un temps.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.95, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  17. Nous n’apprenons pas à connaître les hommes lorsqu’ils viennent à nous ; nous devons aller à eux pour savoir ce qu’ils sont.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.96, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  18. Je trouve assez naturel que nous ayons beaucoup à redire sur les personnes qui viennent nous voir, et que, lorsqu’elles nous ont quittés, nous ne les jugions pas avec beaucoup de bienveillance ; car nous avons pour ainsi dire, le droit de les apprécier d’après notre mesure. Les hommes sages et bienveillants eux-mêmes ont de la peine, en pareil cas, à s’abstenir d’un jugement sévère.
    Au contraire, lorsque nous sommes chez les autres et que nous les voyons avec leur entourage, leurs habitudes, les choses que leur position rend nécessaires et inévitables ; lorsqu’enfin nous les voyons agir, il faudrait être bien peu sensé et avoir bien de la mauvaise volonté pour trouver ridicule ce qui devrait plutôt nous paraître, sous plus d’un rapport, digne d’estime.

    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.96, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  19. On doit chercher à gagner, par la conduite et les bonnes mœurs, ce qu’on ne pourrait obtenir autrement que par la force, et même ce que la force ne donne pas toujours.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.97, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  20. La société des femmes est l’élément des bonnes mœurs.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.97, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  21. Comment le caractère qui constitue l’originalité dans l’homme peut-il se maintenir avec le savoir-vivre ?
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.97, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  22. Le savoir-vivre, loin de nuire à l’originalité, devrait lui prêter un nouveau lustre.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.97, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  23. La familiarité, à la place du respect, est toujours ridicule. On ne déposerait jamais son chapeau après avoir fait les premiers compliments, si l’on savait combien cela paraît comique.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.97, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  24. Il n’y a aucun signe extérieur de politesse qui n’ait un principe moral. La bonne éducation serait celle qui donnerait à la fois le signe et le principe.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.98, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  25. La conduite sociale est un miroir dans lequel chacun montre son image.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.98, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  26. Il existe une politesse du cœur ; elle est parente de l’amour ; c’est d’elle que naissent les manières les plus aisées dans la société.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.98, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  27. Une dépendance volontaire est la position la plus belle ; mais comment serait-elle possible sans l’amour ?
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.98, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  28. Nous ne sommes jamais plus éloignés de l’objet de nos désirs que quand nous nous imaginons le posséder.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.98, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  29. On n’est jamais plus esclave que quand on se croit libre sans l’être.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.99, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  30. Celui qui ose se déclarer libre sent dans le moment même sa dépendance ; celui qui ne craint pas de se déclarer dépendant se sent libre.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.99, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  31. Il n’y a pas d’autre moyen de se défendre contre la supériorité d’autrui que d’aimer.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.99, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  32. C’est quelque chose de terrible pour un homme distingué que de voir un sot tirer vanité de ses rapports avec lui.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.99, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  33. Il n’y a pas de grand homme, dit-on, pour le valet de chambre ; mais cela vient simplement de ce que le grand homme ne peut être reconnu que par ses pairs. Le valet de chambre saura probablement bien apprécier ses égaux.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.99, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  34. La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n’est pas immortel.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.100, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  35. Les plus grands hommes tiennent toujours à leur siècle par quelque faiblesse.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.100, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  36. On croit généralement les hommes plus dangereux qu’ils ne sont. Les sots et les hommes sensés sont également inoffensifs ; il n’y a que la demi-sottise et la demi-sagesse qui soient dangereuses.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.100, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  37. L’art est le plus sûr moyen de se soustraire aux exigences du monde, et cependant il n’y a pas de liaisons plus sûres que celles dont l’art est le principe.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.100, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  38. Dans la plus haute prospérité et dans le dernier degré de malheur, nous avons toujours besoin de l’artiste.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.100, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  39. Voir le difficile traité facilement nous donne l’idée de l’impossible.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.101, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  40. Les difficultés croissent à mesure qu’on approche du but.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.101, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  41. Si nous regardons volontiers devant nous, c’est que nous nous plaisons secrètement à arranger au gré de nos désirs ce qui flotte vaguement dans l’avenir.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.101, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  42. Nous nous trouvons rarement dans une grande réunion sans penser que le hasard, qui a ainsi rassemblé tant de personnes, doit aussi y avoir amené nos amis.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.101, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  43. On a beau vivre retiré, on devient, sans s’en apercevoir, créancier ou débiteur.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.101, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  44. Lorsque nous rencontrons quelqu’un qui nous doit de la reconnaissance, nous nous le rappelons sur-le-champ. Combien de fois rencontrons-nous des personnes à qui nous devons de la reconnaissance, sans y penser ?
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.101, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  45. On ne parlerait pas souvent dans le monde, si l’on savait combien souvent on comprend mal les autres.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.102, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  46. Celui qui parle longtemps seul devant les autres, sans flatter ses auditeurs, excite leur aversion.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.102, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  47. Chaque mot qui sort de notre bouche peut être contredit.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.102, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  48. Les conversations dont le fond est la contradiction ou la flatterie sont également mauvaises.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.102, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  49. Les réunions les plus agréables sont celles où règne entre tous les membres une politesse naturelle qui n’exclut pas la gaîté.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.102, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  50. Les hommes ne révèlent nulle part mieux leur caractère, que dans ce qu’ils trouvent ridicule.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.103, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  51. Le ridicule naît d’un contraste moral entre des objets hétérogènes fortuitement réunis, et sans que leur existence en paraisse compromise.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.103, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  52. L’homme vulgaire rit souvent sans sujet, par le simple effet d’une satisfaction intérieure qu’il ne peut contenir.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.103, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  53. À un degré inférieur, la raison trouve presque tout risible ; à un degré supérieur, presque rien.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.103, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  54. On se laisse reprocher ses défauts, on supporte les punitions, on souffre patiemment tous les désagréments qu’ils nous attirent ; mais nous ne pouvons nous décider à y renoncer.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.103, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  55. Certains défauts sont nécessaires à notre manière d’être individuelle. Nous serions très fâchés si nos anciens amis venaient à se dépouiller de certaines originalités.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.104, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  56. On dit d’un homme, lorsqu’il fait quelque chose contre sa manière et ses habitudes : il mourra bientôt.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.104, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  57. Quels sont les défauts que nous devons conserver et même cultiver en nous ? Ceux qui flattent les autres plus qu’ils ne leur nuisent.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.104, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  58. Les passions sont des défauts ou des vertus poussées seulement à l’excès.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.104, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  59. Nos passions sont de véritables phénix. Lorsqu’une ancienne est consumée, une nouvelle renaît aussitôt de ses cendres.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.104, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  60. Les grandes passions sont des maladies sans espérance, ce qui pourrait les guérir les rend plus dangereuses encore.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.104, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  61. La passion s’exalte et s’adoucit également par l’aveu. Le juste milieu n’est peut-être en rien plus désirable que dans la confiance et la réserve à l’égard des personnes que nous aimons.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.105, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  62. Citer les morts à notre tribunal ne peut jamais être conforme à l’équité. La vie n’est-elle pas une expiation ? Qui a le droit, si ce n’est Dieu, de leur demander compte ? La postérité doit s’occuper de leurs œuvres et de leurs actions, plutôt que de leurs fautes et de leurs souffrances.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.105, Brockhaus et Avenarius, 1842)
     
  63. Les défauts ne nous montrent que l’homme ; les bonnes qualités révèlent l’individu ; nous avons tous en commun les imperfections et les malheurs. Ce qui nous distingue, ce sont nos vertus.
    (Maximes et réflexions (Cinquième partie), trad. Sigismond Sklover , p.105, Brockhaus et Avenarius, 1842)