Citations ajoutées le 12 février 2005

Antoine de Saint-Exupéry

  1. [Dans le Sahara] On y baigne en permanence dans les conditions mêmes de l'ennui. Et cependant d'invisibles divinités lui bâtissent un réseau de directions, de pentes et de signes, une musculature secrète et vivante. Il n'est plus d'uniformité. Tout s'oriente. Un silence même n'y ressemble pas à l'autre silence.
    (Lettre à un otage, p.40, Folio n°4104)
     
  2. L'homme est gouverné par l'Esprit. Je vaux, dans le désert, ce que valent mes divinités.
    (Lettre à un otage, p.43, Folio n°4104)
     
  3. Le Sahara est plus vivant qu'une capitale et la ville la plus grouillante se vide si les pôles essentiels de la vie sont désaimantés.
    (Lettre à un otage, p.45, Folio n°4104)
     
  4. Les miracles véritables, qu'ils font peu de bruit ! Les événements essentiels, qu'ils sont simples !
    (Lettre à un otage, p.47, Folio n°4104)
     
  5. L'essentiel, le plus souvent, n'a point de poids. L'essentiel ici, en apparence, n'a été qu'un sourire. Un sourire est souvent l'essentiel.
    (Lettre à un otage, p.52, Folio n°4104)
     
  6. Les avant-gardes révolutionnaires, de quelque parti qu'elles soient, font la chasse, non aux hommes (elles ne pèsent pas l'homme dans sa substance), mais aux symptômes. La vérité adverse leur apparaît comme une maladie épidémique. Pour un symptôme douteux on expédie le contagieux au lazaret d'isolement. Le cimetière.
    (Lettre à un otage, p.57, Folio n°4104)
     
  7. L'ordre pour l'ordre châtre l'homme de son pouvoir essentiel, qui est de transformer et le monde et soi-même. La vie crée l'ordre, mais l'ordre ne crée pas la vie.
    (Lettre à un otage, p.64, Folio n°4104)
     
  8. Si je diffère de toi, loin de te léser, je t'augmente.
    (Lettre à un otage, p.70, Folio n°4104)
     
  9. C'est toujours dans les caves de l'oppression que se préparent les vérités nouvelles [...].
    (Lettre à un otage, p.72, Folio n°4104)
     

Richard Brautigan

  1. Rien de ce qu'on peut dire ne rendra jamais heureux le type qui se sent dans une merde noire parce qu'il a perdu celle qu'il aime.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.40, 10|18 n°1893)
     
  2. La vie se résume parfois à une histoire de café, et au peu d'intimité qu'une tasse de café peut créer.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.44, 10|18 n°1893)
     
  3. Quand je fais la queue [à la banque], il y a presque toujours des gens devant moi qui ont des problèmes bancaires compliqués. Et je suis obligé d'attendre et de supporter ces parodies de crucifixion financière de l'Amérique.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.58, 10|18 n°1893)
     
  4. Quand on habite dans cet hôtel, mourir, c'est gravir un échelon.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.72, 10|18 n°1893)
     
  5. Il avait dépassé de beaucoup d'âge normal de mourir pour un chien, mais il était sur le chemin de la mort depuis si longtemps qu'il s'y était perdu.
    C'est ce qui arrive à bon nombre de vieilles personnes dans ce pays. Elles deviennent si vieilles et vivent si longtemps avec la mort qu'elles finissent par se perdre quand vient l'heure de mourir vraiment.

    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.72, 10|18 n°1893)
     
  6. [...] c'est yeux coulaient avec cette expression humaine qu'ont les chiens quand, après avoir vécu avec les gens trop longtemps, ils finissent par leur ressembler dans ce qu'ils ont de pire.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.73, 10|18 n°1893)
     
  7. Ils ressemblaient tous à des gens dont on oublie les noms.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.83, 10|18 n°1893)
     
  8. Je fais comme tout le monde : j'habite à San Francisco.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.88, 10|18 n°1893)
     
  9. Les vieux ont cette façon de s'approprier les sièges sur lesquels ils finissent leur vie.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.106, 10|18 n°1893)
     
  10. [Elle] dormait, très belle et blondement.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.121, 10|18 n°1893)
     
  11. [...] il donnait d'impression de n'avoir jamais de sa vie reçu d'autre courrier que des factures.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.124, 10|18 n°1893)
     
  12. [...] les gens ont besoin d'un peu d'amour, et bon dieu que c'est triste, parfois, de voir toute la merde qu'il leur faut traverser pour en trouver.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.172, 10|18 n°1893)
     
  13. C'était un pont en bois qui ressemblait à un ange.
    (La vengeance de la pelouse (Nouvelles, 1962-1970), trad. Marie-Christine Agosto , p.201, 10|18 n°1893)
     

Mikaël Ollivier

  1. [Le poète] est humain et veut partager ce qu'il comprend à la vie. Retenir ce qu'il y découvre de précieux. Illuminer ce qu'il y trouve d'odieux. Propager ce qu'il y voit de miraculeux. Dénoncer ce qu'il y remarque d'injuste.
    (Celui qui n'aimait pas lire, p.49, De La Martinière, 2004)
     
  2. Depuis que l'homme est homme, malgré la faim, le froid, la jalousie, la canicule, l'argent, la misère, la maladie, la guerre, le deuil, la conscience de la mort, il fait du beau. Il peint, il chante, il compose, il écrit, il sculpte, il joue la comédie... Envers et contre tout.
    (Celui qui n'aimait pas lire, p.110, De La Martinière, 2004)
     
  3. J'aime sortir du cinéma dans un état second, ébloui par la lumière du jour, presque étonné que le monde ait continué sa ronde sans moi.
    (Celui qui n'aimait pas lire, p.118, De La Martinière, 2004)
     
  4. [...] le bonheur de choisir un nouveau livre.
    (Celui qui n'aimait pas lire, p.150, De La Martinière, 2004)
     
  5. Je ne lis pas vite. Si on lit, c'est qu'on a le temps de lire, alors il faut savoir le prendre et le faire durer.
    Pour bien se découvrir, un livre, comme un pays, doit s'aborder par la mer, lentement, au gré des courants et du vent, ses rives formant d'abord un trait à l'horizon ne prenant formes, volumes, couleurs, parfums, que petit à petit, au rythme lancinant du ressac.

    (Celui qui n'aimait pas lire, p.154, De La Martinière, 2004)